[Android Netrunner][Dominion][Magic l’Assemblée][Netrunner][Roborally]
Mess with the best, die like the rest
Voilà ce que certains d’entre-vous vont appeler une bonne nouvelle et ils auront raison. Pour les plus jeunes où ceux qui étaient en voyage sur une autre planète aux alentours de 1996, détaillons un peu la situation.
Les années 90 c’est l’incroyable révolution des jeux de cartes à collectionner. Juste après le succès des jeux de rôles, ceux-ci prennent de plein front une toute petite création d’un jeune prof de math américain : Richard Garfield. Celui-ci veut créer un jeu de plateau avec des robots (qui deviendra “Robot Rallye”) mais la petite maison d’édition toute neuve nommée Wizards of the Coast n’a pas vraiment les moyens d’éditer un jeu avec autant de matériel.
Garfield powa !
Pour commencer, mieux vaut un petit jeu si possible avec uniquement des cartes.
Vous connaissez la suite, le succès mondial dépasse toutes les espérances les plus folles avec les multiples éditions de “Magic l’Assemblée”.
Forcément, devant cette nouvelle forme de jeu qui présente en plus un intérêt commercial évident, de multiples auteurs et éditeurs s’engouffrent dans la voie ouverte par le pionnier universitaire.
Certain ne dureront que le temps de leur sortie.
Oui mais après ?
Fort de son succès avec “Magic”, Richard Garfield travaille sur un autre jeu dans le même format à collectionner. Après le médiéval fantastique, il est donc tout normal de se tourner vers la SF. Et en 90 le mouvement cyberpunk est toujours puissant et encore neuf.
Où Mops explique le cyberpunk…
Le cyberpunk c’est la branche de la SF née au moment de la naissance au grand public de l’ère informatique. Le thèmes étaient déjà abordés depuis plusieurs décennies mais c’est avec la popularisation des technologies que le public peut s’élargir aux nouveaux concepts de matrice, réseaux, connexions neurales et autres bibeloteries techies. De quoi créer un monde imaginaire dans un futur pas si lointain puisque la science progresse plus vite que jamais.
Seulement voilà, les trente glorieuses sont terminées et si l’individualisme capitaliste des jeunes loups des années 80 peut encore donner l’illusion de richesse, les crises ont aussi laissé leurs traces et le cybermonde sera donc punk ou ne sera pas.
Dans ce monde, le capitalisme est porté à son apogée, les gouvernements ont disparus, remplacés par le pouvoir des corpos, uniquement ébranlées par leurs concurrents et les laissés-pour-compte de la société qui tentent d’infiltrer le mur des mensonges électroniques pour s’accaparer des bribes d’infos.
On vous ment, on vous spolie ! Le Hacker percera donc pour vous le firewall du pouvoir et du mensonge en quête d’une vérité dissimulée bien souvent sordide.
On y retrouve également le thème de la quête de l’humanité initié par Philip Kindred Dick par exemple. La machine peut-elle être humaine, l’humain peut-il être une machine ? Un courant qui d’ailleurs servira au mouvement freudien pour se prémunir de la psychologie cognitive directement issue du domaine de l’intelligence artificielle. C’est le moment de se regarder Ghost in the Shell…
Et ça marche ?
Malgré le fort engouement sur le sujet, le nouveau jeu de Richard Garfield “Netrunner” n’arrivera jamais à concurrencer sont premier né. L’elfe et le nain resteront toujours plus populaires que le hacker et ses implants.
Mais qu’en est-il réellement du jeu ?
Si l’on met de côté son manque de popularité (En le relativisant. N’oublions pas que l’éditeur est désormais habitué à un chiffre d’affaire ahurissant et que pour lui, un jeu qui ne marche pas serait dans le même temps un succès phénoménal pour n’importe quel autre éditeur) “Netrunner” se heurte à un problème purement graphique. Le jeu se déroule quasiment dans un univers abstrait : Au cœur des circuits de la matrice. La représentation de cette plongée dans un univers purement abstrait sauf les quelques références habituelles comme le mur de feu, a toujours été un obstacle pour sa représentation, qu’elle soit textuelle ou visuelle.
“Netrunner” prend un pari audacieux avec un look fort et très assumé. On est très loin de l’imagerie réalisto-siliconé-phéromoné-romantico-gothico-babos habituelle du médiéval fantastique.
Ça a du mal à prendre. Même les amateurs du genre ont parfois des réticences.
Côté mécanismes par contre, le verdict est unanime. “Netrunner” est surement ce qui s’est fait de plus abouti et de plus équilibré dans les jeux de cartes à collectionner.
Le jeu est d’abord asymétrique : d’un côté une corpo qui défend son statut, de l’autre un pirate qui veut pénétrer son réseau et dérober de précieuses données.
Cela change de l’habituel duel des jeux précédents.
Le jeu est aussi un poil plus complexe que “Magic” et n’attire pas, de fait, les joueurs les plus jeunes, mais sa profondeur, son renouvellement va lui permettre de se constituer un cercle de passionnés qui vont le défendre comme meilleur jeu de cartes à collectionner de tous les temps. Le jeu à défaut de devenir vraiment populaire devient culte.
Après l’an 2000…
Voilà pourquoi la réédition du jeu risque de provoquer quelques frissons. Le prochain Netrunner se déroulera dans un univers similaire au premier mais celui-ci nommé Android va servir de base à plusieurs jeux de l’éditeur américain FFG. On retrouvera d’ailleurs, un autre jeu Android (rien à voir avec la tablette, du moins pas encore) signé cette fois de monsieur Donald X. Vaccarino - “Dominion”. Il va y avoir du lourd ! Ce dernier jeu se publié avant mais nous en reparlons très bientôt.
“Android Netrunner” comme tous les autres avant lui, quittera le principe du jeu de cartes à collectionner pour sa nouvelle forme : Le jeu de cartes évolutif : toujours de la collection mais plus de répartition aléatoire dans des pochettes surprises.
La première boîte contiendra 252 cartes. Dans le jeu le joueur de la corpo pourra choisir entre quatre (Haas-Bioroid, Jinteki, Le Consortium Weyland, et NBN) tandis que le hacker disposera de trois classes différentes. Chacun de ses choix proposera des avantages et inconvénients particuliers.
La corpo essayera de protéger ses précieuses données derrière un arsenal de pièges divers que le netrunner s’évertuera à détruire en essayant de ne pas se faire trop griller la cervelle directement connecté à ce monde cruel.
Vous trouverez aux fesses de cet article quelques exemples de cartes que nos spécialistes ont pu dérober sur les serveurs de la Corpo américaine. Le look est cette fois plus convenu dans la ligne réalisme-FFG. Une traduction francophone est bien sûr prévue par le cartel Franco-Ibérique de Edge et devrait voir le jour en même temps que l’américain si tout se passe bien.
Situons cela dans le vecteur temps Août-septembre.
Fin de communication
“Netrunner Android”
Un jeu de Richard Garfield
Illustré par Bruno Balixa, Ralph Beisner, Gong Studios & Mark Anthony
Publié chez FFG et Edge
Pour 2 punks à partir de 13 ans
Durée estimée de partie : 30-40 min
Disponible à la rentrée dans les 35€ (estimation TT)