Thibaut Quintens, c’est un multi-classé : non content d’avoir la “bougeotte ludique” (un périple de deux ans et demi à la rencontre des populations du monde en entrant en relations interpersonnelles par le jeu, c’est tout de même de la “bougeotte ludique”), il travaille également, en ce qui concerne l’export principalement, pour Blackrock. Mais ce n’est pas tout : il crée des jeux et, histoire d’avoir l’expérience sur toute la chaîne, il les édite via sa propre boite d’édition : Act in Games
Les deux premières boites présentées ci-dessus ne vous diront peut-être rien et pourtant, ce sont les deux premiers jeux estampillés Act in Games. Ces jeux sont plutôt tournées vers la Belgique, même si le mignon panda se trouve dans quelques unes de nos boutiques en France.
Celui que vous devriez connaître parce que le jeu tourne très bien et qu’il mérite d’être joué, c’est Piratoons, un jeu de construction de bateaux pirates avec des enchères en temps limités et surtout un coffre au trésor qui se découvre réellement pour la surprise de découvrir ce pour quoi nous allons enchérir.
► Piratoons dans la TTTV avec le papotache, l’explication et la partie
Leur nouveauté, celle qui devrait être présent à Essen 2015, ce grand salon ludique où tous se focalisent en cette rentrée, a un “nous-ne-savons-quoi” qui donne immédiatement envie de se pencher dessus. Avant même d’en dire plus, regardez cette photo d’une partie d’AYA, c’est le nom de ce nouveau jeu, et voyons si ça vous interpelle.
Le Domino fuit la photo
Vous et votre équipe venez d’être déposé par l’hélicoptère sur le haut de la cascade, tuile qui marque l’entrée du territoire d’AYA. L’expédition photos que vous avez montée ensemble se couplera avec l’exploration de cet endroit, aussi riche dans sa faune que dans ses paysages typiques. Du ciel, vous avez pu contempler des déserts, des forêts, des chaînes de montagne, des plaines et des banquises… et des animaux, plein !
Concrètement, les grandes tuiles rondes représentent des paysages, il y en a trois par type de paysage et elles sont triées en début de partie. Chacune vient avec sa petite tuile rectangulaire qui représente la photo de ce paysage qui peut être prise. Les trois photos d’un paysage se complètent pour former un beau panorama.
Les petites tuiles rondes sont les animaux, triées également face cachée par milieu de vie.
Enfin, chaque joueur récupère une réserve de domino, faces cachés eux aussi qui représente les portions de rivière à travers différents paysages.
À partir de là,deux fois 10 minutes montre en main, ou plutôt sablier retourné, vont permettre, chacun votre tour, d’avoir un domino en main et soit le placer quelque part sur le terrain, soit le mettre dans votre réserve pour plus tard. Mais les contraintes sont les suivantes :
- Dans la réserve, les dominos s’empilent. Seul celui du dessus est donc disponible. Pour prendre ceux d’en dessous, il va falloir “dépiler” car :
- Toujours un seul domino en main, donc soit on en retourne un de sa pioche, soit on prend celui du dessus de sa réserve.
- Il faut placer les dominos dans le sens de la rivière, c’est à dire avec l’impression du bon côté.
Parce que oui, vous avez certainement deviné, il y aura du “domino cascade” (quoi d’autre pour un jeu sur le thème de l’eau) à la fin. Vous savez, la petite pichenette qui va bien et qui entraîne la chute en cascade (si tout va bien) de votre suite de domino. La pause entre les deux périodes de 10 minutes est bienvenue pour faire le point sur l’exploration, les portions de paysages déjà montées, les photos validées ou pas, le chemin à prendre. Bref ! Ensuite, on y retourne !
Comment placer les tuiles de paysage et d’animaux, me demanderez-vous, curieux ? Et bien, sur certains dominos, un appareil photo est représenté. Vous avez alors le choix, en équipe, de placer avec ce domino une nouvelle tuile paysage ou un animal. Seulement, là encore, il y a quelques contraintes de terrain :
La photo panoramique du désert
- Pour que la photo d’un paysage soit validée, il faut que la rivière sur la tuile soit entièrement exploré (des dominos sur chaque éventuel embranchement de rivière) avec des dominos de ce type de paysage.
- Pour que la photo d’un animal soit validée, il faut que sa tuile repose sur des dominos de ce type de paysage (donc ne tombe pas en dehors) et soit relié à une tuile paysage de son milieu de vie. Il est aussi possible de poser le domino et l’animal en dehors du circuit pour en faire un espace tampon et éviter les accidents. Mais il faudra alors prendre le temps de le poser à la fin.
Reste les jardins extraordinaires qui, non content d’être des jokers quant au type de terrain, permettent aussi des embranchement de rivières en Y qui vous permettront de rejoindre et compléter des tronçons divers pour aller valider vos tuiles paysages.
Alors, National Geographic va signer ?
Et nous voici dans ce qui fait le sel du jeu : La discussion pendant un temps limité, le stress de faire le mieux possible ensemble, les décisions à prendre à son tour et les dominos à placer sans tout faire tomber.
On explore en attendant les dominos photos pour décider des portions de paysages, des courbes à prendre pour rejoindre telle tuile paysage et réussir à l’explorer complètement, de quel animal à poser, et où… et tout ça en montant réellement le cours de la rivière.
Une fois les 20 minutes effectuées, c’est le moment de vérité. Dix jetons “départ” sont en réserve. On pousse du doigts le premier domino. Normalement si tout va bien, la cascade s’enclenche jusqu’au bout. En cas de pause intempestive dans l’enchaînement : alors il faut pousser à nouveau le domino qui n’est pas tombé en défaussant un jeton “départ”… et ce jusqu’à ce que tous les “chemins” soient “tombés”.
Les jetons “départ” restant sont autant de points, les photos validées également et si vous avez réalisé une panoramique d’un paysage (les trois photos d’un même type), vous marquez un point supplémentaire. L’objectif : le meilleur score possible ! 50 points en cas de parcours complet et parfait !
Et nous voilà, soufflant, devant un joli tableau, un circuit, une rivière et ses multiples bras, que nous avons vraiment exploré, avec les photos que nous avons ramenées… bref, un vrai moment de jeu, ludique et presque poétique.
AYA de Thibaut Quintens et Olivier Grégoire, illustré par Julien Hannoteaux et Cédric Michiels, révèle une vraie originalité : l’utilisation du principe de domino cascade, une activité-jeu en soi, pour en faire un autre jeu, avec un thème qui se tient, lié aux mécanismes, avec un vrai plaisir de jeu. Oui, on peut pester si on fait tomber les dominos et que ça dégringole… Comme dans la vie, il faut remonter, ré-explorer et ça nous fait perdre du temps… c’est l’jeu ! Et il est bon !
Vous l’avez compris, c’est un coup de coeur et ni une ni deux, un “Monsieur Guillaume Approved” !
Et puis, profitez de la belle histoire du jeu, des explications et surtout… surtout… de notre chouette partie, tout ça en TTTV ! Allez, photo-souvenir, clic !
► L’histoire du jeu suivi de ses explications. Mais tout d’abord : la partie !
AYA
Un jeu de Thibaut Quintens, Olivier Grégoire
Illustré par Julien Hannoteaux, Cédric Michiels
Publié par Act in Games
1 à 5 joueurs
8 à 88 ans
Langue des règles: Française, Anglaise, Allemande, Néerlandaise
Durée: 30 minutes
Prix: 30,00 €