[Betrayal at House on the Hill 2nd edition]
Ce n’est certes pas la première fois qu’un très bon jeu n’existe pas en version française. Certes derechef, il est vrai que la notion de “très bon jeu” semble très subjective. Cela semble dépendre de qui le dit et de son “indépendance par rapport au secteur ludique”, du “pourquoi il le dit” et de “très bon, peut-être, mais pour qui ?”
(version 2004)
Et bien, Betrayal at House on the Hill (Betrayal pour faire plus court ou Bahoth) en l'occurrence est un très bon jeu qui date de 2004. Le jeu de Bruce Glassco était alors édité par Avalon Hill, branche de Hasbro.
Ce jeu propose une histoire qui commence grosso modo toujours de la même façon : La voiture dans lequel vous voyagiez tombe en panne en rase campagne. Pas de bol, le tonnerre commence à gronder et il se met à pleuvoir à torrent. Heureusement (hahahah... rire sardonique) une grande maison de type manoir ou maison coloniale, trône sur sa colline et vous tend les bras... C'est lorsque la grande porte se referme derrière votre groupe dans un claquement vibrant que vous sentez vibrer dans les tréfonds de votre âme comme une sonnette d'alarme.
(version 2010)
Euh... y'a quelqu'un ???...
Chaque joueur a sa figurine et ses caractéristiques et la première partie du jeu démarre sur l'exploration de ce lieu. Les tuiles sont propres à tel ou tel étage, chacun se construisant au fur et à mesure avec les passages vers les autres endroits du lieu.
L'énorme intérêt tient au moment où cette première partie se termine et bascule, ce qui est clairement le cas de le dire : Certaines salles font tirer des présages et lancer un dé 6. Lorsque le résultat de ce dernier est inférieur au nombre de présages déjà tirés, c'est le drame.
Le responsable du tirage consulte un tableau et en fonction du présage tiré à ce moment-là et de la salle dans laquelle il a eu lieu, la véritable histoire commence. Un joueur devient... quelque chose avec un objectif clairement pas catholique, il sort de la pièce avec le manuel du traître et lit sa partie de l'histoire qui va se dérouler. Ses objectifs, ses moyens et le temps imparti. Le reste des joueurs, avec le deuxième manuel, lisent ce qu'il se passe, ce qu'ils doivent faire pour empêcher que tout ceci finisse dans un bain de sang énorme et horrifique.
Lorsque chacun se rassoit, nul ne sait clairement ce que l'autre camp sait, mais cette deuxième partie du jeu redémarre pour une fin inexorable. Par exemple, un des membres de l'équipe est en fait un vampire qui a prit l'apparence de la petite soeur du groupe et il faut qu'il capture la blonde pour la sacrifier sur l'autel démoniaque (oui, cette maison est vraiment particulière). Ce qu'il ne sait pas, c'est que dans la chambre, à l'étage, il y a un pieu béni qui, bien placé, pourrait simplement le faire retourner à la poussière, lui qui, en combat, est normalement immortel... Bref, vous voyez le genre : Exploration, petit frisson, ambiance forte et rejouabilité avec tout plein de scénarios qui, même si certains sont des lieux communs des histoires d'horreurs, sont un plaisir à jouer avec un système relativement simple et rapide... Un très bon jeu, quoi !
Bon, on fait quatre groupe de un et on explore, d'ac ?
Pourquoi cette longue présentation si le jeu n'existe pas en français ? Et bien, l'espoir était revenu en 2010 lors de sa ré-édition avec correctifs et ajouts d'histoires. Cette deuxième édition, disponible en France par Iello, laissait envisager une localisation, nécessaire pour tout l'aspect narratif, sur un jeu à l'ambiance incomparable par son ratio mécanisme/temps de partie. Déception, ce ne fût pas le cas.
Et là, l'espoir pourrait renaître puisqu'à l'automne 2016 arrive une extension, la première de fait, pour ce chouette jeu : Widow's Walk. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il y a du monde (et du beau) qui y a contribuer : Peter Adkison, Rob Daviau, Rodney Thompson, Jonathan Gilmour, Mike Selinker en chef d'orchestre bien sûr et tant d'autres...
Cette extension, compatible avec la première ou la deuxième édition du jeu, proposera deux nouveaux livres, celui du Traître et celui des Survivants bien sûr, avec de nouvelles histoires, mais aussi 20 nouvelles tuiles pour la maison, 8 nouveaux présages, 11 nouveaux Objet et Évènement ainsi que la flopée de jetons, monstres et compagnie (hein, Sully ?) nécessaire pour toutes ces nouvelles histoires.
Vous allez maintenant pouvoir vous balader sur les toits d'ailleurs... ce qui ne sera pas un mal, au cas où la terreur vous submerge... au moins, vous pourrez sauter et tout s'arrêtera !
En tout cas, ici, nous avons vraiment hâte de tâter de ces 50 nouvelles histoires terribles en continuant de rêver au milieu des cauchemars à une version française en même temps que cette nouvelle extension... tiens et si on se faisait une TTTV ?
Entrez donc, si vous osez... Sortez donc, si vous pouvez...