[Agricola - Edition révisée][Pingouins - Version de luxe][Splits]
Très pratiqué dans les cours de récréations par de jeunes mâles du XIXe siècle, le jeu de saute-mouton fut peu à peu remplacé par des loisirs plus sophistiqués comme « Agricola ».
C’est sans doute pour cela que l’on a oublié que les moutons à l’esprit particulièrement grégaire, caractéristique qui permis à ce malfaisant, pipeur, buveur de Panurge de se venger du marchand Dindenault, se regroupaient certes en troupeau mais aussi en pile. Peu de gens le savent.
L’effet de la pile est bien sûr de gagner de l’espace mais ceci est surtout affaire de berger, c’est surtout pratique de n’exposer qu’un indivdu à la fois aux crocs du loup. Hélas, si l’exposition à la prédation était minime, l’équilibre n’en était pas moins instable et petit à petit les moutons à pile disparurent corps et bien dans l’amnésie de l’histoire naturelle.
Heureusement des scientifiques pointus et circonspects, dans un souci de réalisme cartésien ont convenu qu’il fallait instruire les nouvelles générations, plus habituées à vivre avec un cochon dans leur chambre qu’à sauter par dessus leurs amis, des mouvements de population de l’ovis empiliatis domesticus. D’ailleurs afin de rester cohérent avec le langage véhiculaire scientifique latin, ils ont nommé leur objet « Battle Sheep ».
Quand on arrive en pile !
Hors donc en ces temps anciens où l’on ne vivait pas seulement d’empilements et d’eau fraiche, il fallait aussi brouter et pour cela le rez-de-chaussée était plutôt plus mieux à moins que l’on ne soit au long bec emmanché d’un long cou, auquel cas on s’était trompé de pile.
Pour brouter donc, il fallait quitter le doux cocon branlant de la pile pour retrouver le plancher des ovins et sa nourriture chlorophyllée.
Le coup du berger
On va constituer dans un premier temps l’aire de jeu à l’aide tuiles amovibles posées tantôt par l’un berger tantôt par l’autre et ceci pour les quatre bergers possibles que peut comporter une partie enjouée et civilisée.
Une fois le champ conçu, on pose sa pile de mouton sur un bord.
À son tour, l’inertie de la colonne caprinées étant ce qu’elle est, un joueur doit déplacer celle-ci de toute la longueur d’une ligne droite, ne s’arrêtant qu’en butant sur la clôture où une colonne ennemie auquel cas un petit mot d’excuse ne fera pas de mal…
Bêle bêle bêle comme le jour !
Bien entendu, on laisse brouter un ou plusieurs moutons sur la case de départ. Ce qui donne naissance à plusieurs piles.
Chacun fait donc de même et ainsi de suite et ce qui doit arriver arrivera ; à un moment un berger ne peut plus déplacer de moutons… Ceci sonne le glas de la partie qui expire dans un soupir imperceptible.
Les bergers avides de comptabilité prennent le score de toutes les cases occupées par un ou plusieurs de leurs ouailles et le plus étendu remporte la partie.
Mais là, la lectrice ou le lecteur attentif voit son ciel de réflexion se ternir de nuages de doute. Ce jeu… Ce jeu…

Ovin naturel
Il vous dit quelque chose ? Alors ça ressemble un peu à l’excellent « Pingouins » qui est également un jeu de semailles mais surtout il est quasi identique à « Splits » sorti en 2010 chez Jactaléa. En fait c’est assez normal puisque cette guerre des moutons est la réédition de ce jeu dans une version plus grand public et moins onéreuse que la jolie version en bois et pièces de buis.
Ne la cherchez pas encore puisque le jeu est en cours de fabrication. Même qu’il ne sera pas encore disponible au salon d’Essen mais au moins y sera t-il jouable sous sa forme prototypale.
On en reparle au moment de sa publication ?
« Battle Sheep »
Un jeu de Francesco Rotta
Illustré par… bon et bien on demandera pour la prochaine fois
Publié chez Blue Orange
Distribution : Blue Orange ?
Pour 2 à 4 bergers dès 7 ans
Public : tout
Durée : 15 min
Disponible fin 2013 ou alors début 2014
Prix : pas cher mais on ne sait pas encore
Langues : Français, allemand, italien, espagnol, portugais, anglais, brebis