Black Stories Suspects : Que faisiez-vous dans la nuit du 30 juin au 1er septembre ?

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Au départ, Black Stories, c’est un auteur obnubilé par les histoires et le chaos : Holger Bösch. La première série d’énigme sur lesquelles enquêter en posant des questions auquelles le “conteur” ne peut répondre que par oui ou non sort en 2004. Et depuis, on ne compte plus les extensions et les pays dans lesquels ce jeu de carte est distribué… à faire presque pâlir Martine. Black Stories chez les clowns, Black Stories fait l’amour ou Black Stories et les Chevaliers… sans compter ceux pour les enfants… Par chez nous, et après un petit détour, le jeu est localisé par Kikigagne, un société québécoise, et distribué, au moins en francophonie, par Iello.

Pour le nouveau jeu dont il est question ici, le faisceau d'indices était très particulier : il existe un jeu, chez "Kiki"gagne, s'appelant "Il est où, le minou?"et celui dont nous allons parler, sa référence catalogue est "KIKISUC"... ouais, c'est louche !

J'ai mes donuts et mon café... l'enquête est en marche !

Histoire de mêler encore un peu les fils de l'enquête, il existe déjà un Black Stories : Le jeu dont l'auteur est l'auteur original... mais ce n'est pas celui dont il est question ici. Black Stories : Suspects est sorti du cerveau de Johannes Krenner et il n'en est pas à son premier jeu d'indices.

Chaque joueur (de 3 à 6) récupère un des douze suspects inclus dans la boite. En fonction des envies des joueurs, une des quatre enquêtes et les 30 cartes Rapport qui comportent le même symbole seront sélectionnées. Elles seront partagées entre les joueurs pour que chacun en reçoive le même nombre.

Sur la feuille de calepin que chacun a reçu, vous noterez le suspect et les numéros des cartes Rapport reçues. Enfin chacun dans son coin interroge le suspect, comprenez regarder la lettre inscrit sur le suspect et lire les informations rattachées à cette lettre sur chacune des cartes Rapports reçues.

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Après un petit instant de réflexion, chaque détective-joueur fait un briefing de 2 à 3 minutes pour présenter les indices rassemblés dans un petit laïus d'ambiance pendant que tous les autres détectives écoutent religieusement.

Les suspects sont rassemblés sur la table et parmi toutes les cartes Rapport réunies et mélangées, 7 sont tirées au hasard et placées en ligne, côté dos constellées de symboles rouge et noir. En balladant le filtre, chacun entend à voix haute les preuves à charge que les experts en balistique, botanique ou autres profileurs dévoilent. Il faut alors se remémorer les interrogatoires rapportés par chacun des détectives et trouver l'élément qui implique un des suspects. Si vous avez entendu que Paul Luciano venait d'acheter le journal et qu'une lettre de chantage a été écrit avec des lettres découpées, voilà que Paul se retrouve avec une charge supplémentaire sur son dos.

Normalement, à l'issue des 7 preuves à charges, vous vous retrouvez avec 7 noms inscrits sur votre feuille de calepin... et peut-être même un (ou plusieurs pour les crimes en bande organisée) coupable, plus chargé que les autres.

Vient alors la résolution de l'enquête en retournant toutes les cartes Rapport. Leur numéro permet de savoir quel détective avait cette carte et donc le suspect qui allait avec (rappelez-vous, l'indice de cette carte était dans le rapport du dit détective sur le dit suspect. Si, si, c'est compréhensible). On entoure le numéro sur la feuille du dit détective. Chaque détective qui avait correctement inscrit ce nom sur sa feuille marque 2 points... si personne n'a trouvé, à part celui qui avait le suspect (pour qui c'est facile, normalement, il avait les indices devant les yeux), il se prend un -1 pour un rapport peu remarquable sur ce point, un peu à la Dixit quand c'est trop dur.

Le (ou les suspects) suspect dont le plus de numéro ont été entouré est le coupable et il y a 2 points bonus pour avoir trouvé le bon coupable et -1 pour avoir accusé un suspect qui ne se retrouve pas sur le banc des accusés. Forcément, le(s) détective(s) avec le plus de points l'emporte(nt).

Le coupable est... le chat, comme d'hab'

Assez étonnant ce mélange entre le fait de créer des histoires, ici des rapports d'enquête, et le système des points. La rejouabilité est très forte puisque nul ne sait à l'avance quel suspect arrive, avec quelles cartes Rapports, et finalement quels éléments à charge au dos pour déterminer les suspects qui deviendront peut-être des coupables. De plus, il faudra bien écouter les mises en situation que chacun va faire pour ensuite se remémorer les indices probants.

Cet aspect narratif demande un peu de compétence de la part des joueurs pour que tous les éléments viennent prendre place sans qu'ils ne soient juste mis bout-à-bout parce que "c'est dur d'inventer des trucs !". D'un autre côté, abreuvés de séries policières, nous devrions avoir beau jeu d'inventer des histoires autour d'éléments parfois farfelus comme "les voisins l'ont vu rempoter des fleurs". Cet élément "discursif" à "improviser" dans le jeu reste clivant et même rédhibitoire pour certains joueurs, même si l'objectif principal reste d'avoir bien tout écouté et retenu pour faire le lien avec les bons suspects...

Black Stories : Suspects fait penser assez rapidement à Petits Meurtres et Faits Divers. Certainement du côté du thème... en ce qui concerne les mécanismes, c'est plutôt du côté d' "Il était une fois", ou "Comix" plus récemment, pour les histoires créées à partir d'éléments en main, et un peu de Dixit pour l'aspect "il faut que j'ai été assez clair pour qu'au moins un autre retrouve avec moi le suspect mais pas trop non plus pour que d'autres n'aient pas trop de points".

Oui, bizarre, ce mélange... "bizarre, vous avez dit bizarre ?... comme c'est bizarre... attendez que j'enquête, nous allons voir ça !"

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