[Bugs & Co][Citadelles : Troisième édition][Dixit][Isla Dorada][Jungle Speed]
Ça sent bon la Ligue Intégriste Des Jeux d’Ambiance…
Si vous prenez deux affreux spécialistes en totem et brisages de phalanges, que vous les enfermiez dans une pièce avec un hideux adorateur du chaos, que vous donniez le fruit de cette réunion à un odieux éditeur raflant tous les prix ludiques du globe, vous obtiendrez… “Bugs & Co”.
“Bugs & Co” c’est du lourd de chez lourd au service du léger de l’ambiance avec de la vitesse et de la rigolade dedans. Ce jeu est signé Bruno Faidutti (auteur de Citadelles), Thomas Vuarchex et Pieric Yakovenko (auteurs du Jungle Speed). Il est illustré par Xavier Gueniffey Durin (dit Naïade) (pour la couverture) et édité par Libellud (Dixit). Question références, il n’y a rien à redire.
Il suffit d’ailleurs de lire la liste des noms de ces malappris pour deviner que “Bugs & Co” ne fait pas dans la comptabilité ludique à base de gestion micro et macro sur un thème historico-économico-industriel.
Ici, nous entrons dans le party-game comme disent les spécialistes ou dans la rigolade poilante comme disent les autres.
Le jeu se présente sous forme de tuiles montrant de charmantes bestioles colorées et tentaculisantes sorties tout droit de l’imaginaire acidulé du talentueux monsieur Naïade (dont vous avez pu apprécier la patte dans Isla Dorada il y a peu). (NdlR: Elles sont plus exactement issues de l’esprit malade des créateurs de Jungle Speed et revisitées voire encouragées par monsieur Naïde. Rendons à César…)
Chaque tuile du jeu représente une des bestioles qui se regroupent par familles. Familles qui possèdent évidemment des points communs entre elles ce qui peut amener à les confondre.
C’est d’ailleurs le piège que vous tendent ces perfides auteurs car “Bugs & Co” appartient à la catégorie des Memory.
Les tuiles seront placées faces cachées et il faudra retrouver les bugs qui se ressemblent et s’assemblent. Pour ce faire, il suffit de choisir, de retourner une tuile et d’en prendre connaissance. Si elle vous convient vous la mettez dans votre autre main : Elle est capturée.
Simple ? En effet. Il faut quand même savoir que les autres joueurs font de même en même temps que vous. Ici, on attend pas sagement son tour et les risques de bousculades sont grands.
De plus, une fois capturés, vous n’avez plus le droit de regarder les bugs que vous possédez. Comme les familles incomplètes vous font faire perdre des points, vous imaginez facilement qu’en plus de la foire d’empoigne, il vous faudra mémoriser vos objectifs.
Vous pourrez, malin comme vous êtes, mettre de côté des tuiles repérées sans les prendre en main. Les autres joueurs perfides pourront alors les bouger pour vous énervez. C’est possible…
Vous pensez pouvoir vous en tirer grâce à vos capacités de concentration ? J’ai oublié de vous parler de la fin de partie…
Parmi les tuiles de bugs, se trouvent des tuiles trophées faces visibles.
Au lieu de retourner un bug, vous pouvez vous saisir du trophée au score le plus élevé. Ceci a pour conséquence immédiate de mettre fin à votre tour et de vous accorder les points inscrits sur le dit trophée.
Les autres joueurs peuvent continuer à jouer. Quand tous les trophées ont été ramassé (il n’y en aura pas pour tout le monde, ne rêvez pas) les joueurs qui en possède un se mettent ensemble à entonner un compte à rebours qui sonnera la fin de la partie en provoquant une effervescence certaine chez les retardataires.
Une fois le jeu arrêté, on reprend un peu son souffle et l’on compte : 3 points par famille de bugs complète, -1 par bug dépareillé et le bonus du trophée si vous avez réussi à en attraper un.
Effervescence. C’est un peu le résumé des sensations que vous éprouverez pour ne pas utiliser un vocabulaire plus populaire mais moins chaste.
Les parties sont donc rapides voire très rapides voire parfois très très rapides.
Voilà un jeu qui ne prendra donc personne par surprise. Nul doute que la Ligue Intégriste des Jeux de Gestion et de Développement avec du Cerveau Dedans ne manquera pas de réagir à cet affront. A moins que ce ne soit la Ligue Intégriste des Vertus Educatives dans le Ludique…
Il faudra patienter jusqu’au mois de Février pour voir cette chose idiote sur les étals où le Festival des Jeux de Cannes pour se mélanger les doigts et s’abîmer les yeux.
> Le jeu sur le site de l’éditeur.
“Bugs & Co”
Un jeu des drôles de Bruno Faidutti, Thomas Vuarchex & Pieric Yakovenko
Publié chez l’étrange Libellud
Distribué par l’affreux Asmodee
Pour 2 à 8 insectes d’au moins 8 ans
Disponible en février pour une effroyable quinzaine d’Euros