Il est plus facile de changer de chef que de faire changer le chef.
Comme elle est cruelle cette citation de Pierre de Coubertin* ! Et pourtant… Monsieur Frédéric Moyersoen, un auteur qui explore les méandres des arcanes secrets des ficelles du pouvoir (n’oublions pas qu’il est le papa de “Saboteur”, tout un programme) et qui nous démontre dans ce jeu d’indiens combien sont rudes les tensions de la pyramide de la hiérarchie avec tous ces jeunes qui poussent et ses vieux qui s’accrochent.
“Cherokee” qui est coédité par Iello et White Goblin est un jeu de cartes dans lequel vous présidez au destin d’une tribu de la nation cherokee. Votre but ? Le pouvoir évidement.
Chaque joueur commence par recevoir une carte Indien qui lui indique la couleur de sa tribu. Les identités sont secrètes et c’est un avantage d’avancer masqué quand on vise le pouvoir. Ces indiens ont des côtés indubitablement Machiavelistes.
On forme avec le reste des cartes une pyramide représentant la hiérarchie du peuple cherokee.
On vous distribue une main de cartes et on range le reste dans la boîte en métal.
À votre tour vous allez déloger un indien bien installé. Pour cela choisissez votre cible que vous pourrez attaquer avec un indien adjacent ou qui se trouve sur un des deux emplacement de la rangée du dessous.
On peut également cumuler une attaque avec plusieurs indiens mais ils doivent appartenir à la même tribu.
On ne peut jamais attaquer du haut.
Les indiens ont tous une valeur. Pour attaquer, il faut que le ou les attaquants possèdent une valeur supérieure à la victime. Les indiens d’une même tribu ne s’attaquent jamais.
Plus on est haut dans la pyramide, plus on a du pouvoir mais plus on est âgé. Ce qui fait que tous les membres situés sur une ligne plus haute ont un malus de -1 par rapport aux petits jeunes du dessous.
Une fois le vieux dégagé, l’indien le plus fort situé dans la rangée du dessous vient prendre sa place.
En cas d’égalité, les indiennes ont la préséance.
En cas d’égalité complètement égalitaire c’est le joueur actif qui choisit.
Et on recommence avec la rangée du dessous et ainsi de suite jusqu’à la rangée du bas.
Un effet domino en quelque sorte.
Il y a donc une nouvelle place libre chez les petits jeunes de la dernière rangée que vous allez combler avec une des cartes de votre main.
On procède ainsi jusqu’à ce que plus personne ne puisse ajouter de cartes.
On attribue ensuite les récompenses (des plumes) en commençant par récompenser les indiens les mieux placés en haut de la pyramide et le joueur dont la tribu a récolté le plus de plumes est le grand vainqueur.
Vous ne serez donc plus étonné si je vous dis que Chuck Norris revendique des racines Cherokee…
“Cherokee”
un jeu de Frederic Moyersoen
Illustré par Loïc Billiau
Publié chez Iello & White Goblin
Pour 2 à 4 papouzes d’au moins 10 ans
Disponible dans les prochains jours dans les 13€
* NDLR : Le Doc semble faire une fixation sur Pierre de Coubertin qui n’a jamais dit de telle chose. Toutes nos excuses à ses proches.