Comment dessiner des patates et des ninjas?

[C’est pas faux !][C’est pas faux: Patates et ninjas]

Bonjour à tous, je suis Rémy Tornior, je vais vous présenter mon travail d’illustrateur sur le chouette C’est pas faux: Patate & ninja.

Tout aurait pu commencer par une longue nuit de pleine lune, mais non, c’est au festival de Cannes 2016 que ce récit débute. J’y avais rencontré Manuel Sanchez, directeur artistique du Scorpion Masqué pour lui présenter mon travail.

Quelques mois s’écoulent, pour tuer le temps je sauve des veuves, des orphelins et des meeples quand je reçois début 2017 un mail de Manuel pour me proposer d’illustrer un nouveau projet. Il s’agit de l’adaptation illustrée de C’est pas faux de Bruno Cathala et Ludovic Maublanc deux auteurs dont j’admire vraiment le travail.

J’avais déjà eu le plaisir d’illustrer un jeu de Bruno (Manchots Barjots avec Matthieu Lanvin) pour mes premiers pas dans le monde ludique, intervenir sur le projet de Bruno et Ludovic pour le 5e, que demander de plus ?

Retour à Cannes en 2017 pour signer le contrat et surtout discuter création avec Christian Lemay, Manuel et les auteurs. À ce stade les règles du jeu sont fixées, quelques prototypes de cartes ont été créés par Bruno et Ludovic, reste toutes les autres à créer (il y en aura 53).

La mécanique du jeu et les questions reposant beaucoup sur les visuels j’ai la chance d’être vraiment associé par toute l’équipe au processus de création. Vaut-il mieux créer les questions des cartes avant les images ou l’inverse ? Qui décide du contenu de chaque carte ?

Les images sont-elles un assemblage surréaliste d’éléments ou essaie-t-on de raconter une petite histoire sur chaque image avec un thème particulier ?

Au final nous partageons un fichier sur lequel chacun peut noter ses idées de thèmes (western, dinosaures…) ou ses concepts. La plupart du temps je pioche au gré de mon inspiration un thème dans la liste et imagine une scène loufoque à partir de là (oui, j’ai utilisé le mot « loufoque »). J’essaie de glisser suffisamment de détails pour que mes comparses puissent rebondir dessus afin de créer les questions. Le petit défi consiste à créer une image suffisamment riche en détails pour les questions, mais à contrario suffisamment épurée pour que la carte soit lisible à bonne distance pendant le jeu.

Quelques tests pour déterminer à quel point épurer l'image afin d'optimiser la lisibilité.

En débutant, j’avais la crainte que l’inspiration s’amenuise au fur et à mesure, car il y avait un bon nombre d’illustrations à réaliser, mais pas du tout : d’une part la liste de thèmes exploitables semble infinie, d’autre part le fait que je m’amuse énormément stimule ma créativité.

- Tiens, et si on Karlagerfeldisait la girafe?

En tant qu’illustrateur je suis amené à travailler sur des projets très différents. Là où certains se concentrent uniquement sur l’illustration de jeux ou le livre jeunesse par exemple, j’ai jusqu’à présent toujours aimé varier les médias (livres, affiches, carterie, presse jeunesse…) mais il faut bien avouer que certains projets sont moins amusant que d’autres et c’est dans le jeu de société que j’ai trouvé le plus de plaisir ces dernières années. Sur ce projet spécifiquement, le fait que chaque carte soit unique a été une vraie bouffée d’air frais et je me suis parfois marré tout seul devant mon écran. Autant j’ai parfois hâte d’avoir fini certains projets éreintants autant là j’aurais volontiers réalisé 50 cartes de plus.

Mince, j'ai tremblé!

J’espère que le plaisir que j’ai pris sur ce projet se ressentira entre vos mains et qu’il sera partagé !

Je terminerai en remerciant Christian et Manuel qui ont toujours été à l’écoute à toutes les étapes du projet, ça a été là aussi un réel plaisir. Flagorneur moi ? C’est pas faux !

Si vous souhaitez découvrir un peu plus mon univers vous pouvez vous rendre sur www.remy-tornior.com

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