Parmi les très nombreuses (plus de 900) nouveautés présentées sur le salon européen d’Essen 2013 nous ne vous avions pas encore présenté « Concordia » de Mac Gerdts dont le nom doit pourtant allumer quelques alertes chez l’amateur de jeux de gestion à l’européenne. D’ailleurs tous les indices sont là : une illustration de couverture à la fois ringarde et malhabile, 110 jetons en bois de formes évocatrices des ressources du jeu, pas de gestion de conflit dans le jeu mais une course au développement. Nous sommes bien dans du plus pur jeu européen tendance allemande.
Il faut dire que Mac Gerdts semble gouter les jeux de courses. Pas les chevaux ni les bolides mais la course au pouvoir et au développement.
Direction donc l’antiquité pour la colonisation et le développement soit de l’Europe de l’ouest à 3/5 joueurs ou l’Italie à 2/4 joueurs.
Naissance du capitalisme
L’objectif des joueurs va être de marquer le plus de points de victoire en fin de partie. Ces points proviendront de diverses sources. C’est une des richesses du jeu que de permettre aux joueurs de privilégier tel gain plutôt que tel autre.
Nous reviendrons sur ce sujet un peu plus loin.
Le tour de jeu est d’une simplicité déroutante. Les joueurs disposent d’une main de 7 cartes représentant des personnages. À son tour, un joueur choisit une carte de sa main et effectue le pouvoir offert par le personnage.
Des amis qui comptent…
Ainsi la carte Architecte va permettre le déplacement des pions Colons sur la carte. Il en existe deux sortes : les routiers et les marins. Les uns se déplacent le long des routes terrestres marron et les seconds empruntent les routes maritimes bleues. Une fois les déplacements effectués, le joueur pourra construire des maisons moyennant quelques marchandises et quelques sesterces.
Le Préfet permet de récolter les biens d’une province. Si le jeton de province affiche une ressource, le joueur gagnera un pion de cette ressource. Les joueurs qui possèdent des maisons dans la province en profitent aussi. On retourne ensuite le pion province qui laisse apparaître des sesterces. Cette province ne produit donc plus. Ce même préfet peut être utilisé pour réactiver toutes les provinces inactives. Le joueur qui déclenche cette action empochera alors la somme des sesterces des pions Provinces.
Le Sénateur permet d’acheter de nouvelles cartes Personnages. La main d’un joueur va donc s’enrichir peu à peu.
Le Tribun est un personnage également important puisqu’il permet de récupérer les cartes qu’on a déjà jouées. Plus le nombre de cartes est important (plus on attend donc) plus le joueur en plus de récupérer ses cartes, se verra offrir un bonus d’argent.
Noms de dieux de noms de dieux !
Sur les cartes personnages apparaissent également le nom d’un dieu. Si les dieux interviennent très peu dans la partie, leur présence sera un point crucial au moment du comptage final.
On comptera les points, en effet, suivant un ordre précis en nommant chaque dieu. Ainsi Vesta prendra en considération l’argent que possèdent les joueurs (une fois leurs dernières marchandises vendues). Jupiter récompensera les villas qui ne produisent pas de briques et comme Jupiter est un des dieux possédant un don d’ubiquité, on multipliera le résultat par le nombre de cartes Jupiter qu’on possède.
Plusieurs types de points de victoire peuvent être ainsi multipliés par le nombre de cartes Dieux que l’on possède ce qui permet de choisir une stratégie et de voir, tandis que la partie avance, vers quel type de victoire se dirigent les adversaires.
Autant vous dire, qu’on de combat pas du tout dans ce jeu d’optimisation. Les plus calculateurs, seront un peu désorientés par le fait qu’il est quasi impossible d’évaluer ses points avant la fin de la partie. L’auteur propose un décompte intermédiaire pour les joueurs débutants. Celui-ci ne sera pas d’une grande aide pour orienter sa stratégie mais donnera au moins un aperçu de la façon de compter les points.
Les joueurs plus expérimentés abandonneront vite cette règle optionnelle qui ne fait que ralentir le jeu sans donner d’informations très pertinentes.
Bientôt chez Ystari
Pour le moment, le jeu est disponible en anglais et en allemand avec des règles françaises amateurs (parfois très ^^) mais les plus mordus s’en contenteront aisément. La très bonne nouvelle c’est que le jeu va bientôt rejoindre la game Ystari Plus avec une VF digne de ce nom tant sur les règles que sur le matériel puisque c’est monsieur Grunt qui va s’en charger. Pour cela, il faudra néanmoins attendre le début 2014. Alors ? « Concordia » risque t-il de détrôner « Navegador » dans nos cœur de joueurs connaisseurs ? Le risque me semble très très grand !
“Concordia”
Un jeu de Mac Gerdts
Illustré par Marina Fahrenbach
Publié chez Rio Grande puis Ystari
Distribution : Oya (France)
Pour 2 à 5 joueurs dès 12 ans
Public : Connaisseurs
Durée : 100 min
Prix : 40 à 50€
Disponible : 15 novembre 2013 pour la VO puis début 2014 pour la VF
Langues : allemand, anglais (français approximatif non officiel)