[Crime Zoom - Sa dernière carte]
Il faisait encore nuit à Brooklyn lorsque le lieutenant Harrigan gara sa vieille Buick au pied de l'immeuble. L'adresse n'avait pas été trop difficile à repérer. En effet, des gyrophares rouges et bleues balayaient en tourbillon les façades environnantes. La police était déjà sur place après avoir été prévenue par un voisin anonyme.
Toutefois, on avait l'habitude d'entendre des coups de feu dans ces quartiers pauvres de New York. Le lieutenant n'était pas vraiment surpris...
- Par ici, lieutenant !
- Oui, oui du calme, il est 5 heures du mat' et je ne suis pas encore réveillé . Possible d'avoir du café ?
- Je vais faire mon possible, mon lieutenant. C'est au 4ième, vous verrez, deux de mes collègues gardent l'entrée.
- Vous n'avez rien touché, j'espère ?
- Comme vous l'avez demandé. Mais cette fois, il n'y a pas photo, c'est un crime et pas un simple suicide. On n'a pas retrouvé l'arme.
- Ok, je vais voir ça. Il vient ce café ?
Arrivé à l'étage, le lieutenant salua les policiers et entra dans le petit studio crasseux, composé de cartes. La scène semblait classique. Encore un pauvre type qui devait être endetté auprès de sales truands, qui sont finalement venus lui régler son compte. Le corps gisait dans la pénombre sur un sofa élimé. Sur le mur, on pouvait y voir écris en rouge "Paye tes dettes !"...
Le lieutenant mis alors ses gants et commença à fouiller minutieusement les lieux. Si certes, la cause de la mort semblait évidente, les cartes étaient remplies de petits détails. Il était nécessaire d'approfondir, de chercher les indices, de découvrir toute la vérité.
En retournant les cartes, le lieutenant examinait tout cela de plus près. Parfois, c'était un cul sac, voire pire, peut-être même une fausse piste ! Qui sait ? Toujours est-il que cela lui permit d'enquêter ailleurs, sur d'autres lieux, d'autres personnes ...
Il se rendit alors à plusieurs endroits de la ville, parfois construits eux-aussi par un assemblage de cartes. Mais c'était aussi le moment d'éplucher quelques dossiers. Forcement, quelques malfrats du milieu pouvaient se retrouver impliqués.
Bien entendu, les pistes s'enchevêtraient entre elles, et il fallait découvrir certains indices pour en dévoiler de nouveaux.
Peu à peu, l'histoire s'assemblait dans son cerveau. Plus il progressait parmi les cartes, plus il zoomait sur les tenants du crime et plus il en défaisait les liens. L'explication prenait forme...
Est-il temps de faire son rapport ? D'aller sur les questions du livret et donner ses conclusions... Trop tôt, et il pouvait se tromper, mais trop tard et sa réputation en prendrait un coup. Le nombre de cartes non révélées interviendrait dans son score final. Il fallait être rapide pour dénouer l'affaire, mais tout en étant sûr des faits !
Finalement Le Lieutenant Harrigan fît son rapport. Comme à son habitude, il aimait les jeux d'enquête. Il avait passé une heure environ pour le rédiger, avec plaisir et sans faire de dépense extravagante. Le crime était sa spécialité et il aimait essayer assembler les indices et connaitre le fin mot de l'histoire. Il aurait même pu demander l'avis de sa famille, après tout ses enfants avaient 14 ans et plus... Car, n'oublions pas, il s'agit quand même d'une histoire de crime. Plus jeune, il n'aurait pas fait appel à eux. Toutefois, les indices s'enchaînaient de manière fluide. Certes, même s'il avait trouvé pas mal de choses, il s'est quand même planté sur le point le plus important !
Peut-être qu'il réussirait mieux à la prochaine affaire de Crime Zoom, dès qu'il y serait affecté.