Les licornes ont pris le pouvoir, je pense que nous sommes tous d’accord là-dessus. En quelques années elles pullulent sur le web et ailleurs. Amenant avec elles arc-en-ciel, paillettes et autres aspects rosés et mignons. Une véritable hécatombe visuelle. Fort heureusement, Fantastic Park est garantie sans licorne (et gluten aussi d’ailleurs), mais ce n’est pas pour cela qu’il ne regorge pas de créatures mignonnes, bien au contraire. Si vous n’avez pas peur de plonger dans un jeu mignon, mais qui cache bien son jeu, suivez-moi dans ce monde onirique pour une critique dithyrambique.
Parquer
Le but du jeu se pare d’une explication autour d’un zoo, d’un guide que vous êtes et de visiteurs. Autant vous le dire de suite, je vais amplement laisser cela de côté pour vous expliquer rapidement les règles. Le jeu se joue en 4 à 8 manches selon le nombre de joueurs, qui peut aller de 2 à 5. Vous recevrez en début de chaque manche 4 à 5 tuiles que vous prendrez en main. Ces tuiles vous allez les poser chacun votre tour afin de former une zone au centre de la table. Elles possèdent chacune 2 parties, où pourront figurer 1 ou 2 animaux différents, parmi les quatre qui existent. Vous pourrez donc poser votre tuile à côté d’autres tuiles, ou bien par-dessus si les 2 parties sont bien à cheval sur 2 autres tuiles, jamais à moitié dans le vide. Il ne faut pas forcément que les couleurs correspondent, aussi bien les unes par-dessus les autres que juxtaposées.
Lorsque tous les joueurs n’ont plus qu’une tuile en main, ils la révèlent, et le décompte commence. Si votre tuile possède 2 animaux différents, le joueur doit rechercher les 2 groupes les plus importants pour chaque animal, et compte un point 1 point pour chacun. Si vous avez 2 animaux identiques, pareil on recherche le plus grand groupe pour compter 1 point par animal. Enfin si vous êtes le seul à posséder l’un des animaux de votre tuile, ses points sont doublés. Le jeton 1er joueur passe au joueur de gauche, on refait sa main en ne défaussant aucune tuile de la table. Et un nouveau tour commence. Le jeu prend fin lorsque la partie arrive au nombre de manches déterminés, et le joueur avec le plus de points remporte la partie.
C’est pas Disneyland mais pas loin
Autant vous parler de suite d’un point noir du jeu, qui n’est pas ses créatures oniriques, mais son plateau de décompte des points. Vous compterez vos points en déplaçant un meeple sur un plateau de score, jusque-là rien d’original, mais le souci c’est que les cases ne pourront accueillir qu’un seul meeple, autant vous dire que vous n’aurez pas intérêt à être plusieurs à faire le même score. Le style graphique du jeu ravira surement les petites filles, car les créatures sont vraiment mignonnes et les couleurs très acidulées, les garçons aussi d’ailleurs je ne dis pas. Mais ça reste très typé, alors que le style du jeu ne va pas forcément dans ce sens. D'ailleurs, le thème ne ressort à aucun moment, car nous sommes devant un jeu abstrait, clairement. Par contre, les tuiles sont très épaisses, comme l’étaient celles de Kingdomino, un très bon point, comme le thermoformage très bien pensé. Du coup d’un point de vue technique, le jeu est bien réalisé, si ce n’est ce plateau de score mal pensé, pour le reste ça sera surtout une question de goût. Et j’ai peur que ce choix de thème fasse fuir les potentiels joueurs plus âgés qui auraient pu apprécier le jeu.
Les créatures fantastiques
Les règles sont très vite apprises, il faut dire qu’elles ne sont pas compliquées. Le jeu ne présentera aucune difficulté, si ce n’est celle de bien réussir à se placer et à composer avec le hasard de la pioche. Fantastic Park propose pas mal de tactique et d’observation, et même une pointe de guessing pour tenter de deviner les couleurs que vont tenter de garder les autres joueurs en fin de manche. Tout ceci offre pas mal de suspense. Il est juste dommage que certains joueurs pourront très bien s’en sortir, s’ils parviennent à créer une grande zone et que les autres n’ont pas ce qu’il faut pour les contrecarrer. En gros pour éviter ceci il faudra dès le départ leur mettre des bâtons dans les roues ou bien profiter vous aussi de ces zones. Bref il y a de la tactique dans l’air, même si les tours pourront se ressembler quelque peu, fort heureusement ils sont assez courts à chaque fois.
Jouable à partir de 8 ans, voir moins, mais il faudra alors aider les enfants à calculer les points, car les valeurs montent assez vite et graduellement. Pour 2 à 5 joueurs, pour ma part j’aime bien la configuration à 3 joueurs qui reste assez contrôlable, à 4 et 5 ça l’est déjà moins, et à 2 ce n’est pas très amusant. Enfin, la boite indique 30 minutes de jeu, avec lesquelles je suis d’accord. Un jeu que l’on ressort assez facilement en plus, car rapide à mettre en place, simple à expliquer et assez rapide à jouer.
Merci de votre visite
Si l’on exclut son souci de plateau de comptage, Fantastic Park possède un thème qui ne le sert pas forcément et pourra faire passer à côté un public auquel il aurait pu plaire, car il n’est pas forcément que pour les enfants. Après il est clair que l’illustration de la boite attirera l’œil. Le jeu propose un certain niveau de tactique et de réflexion tout en proposant des règles simples à apprendre. Un bon petit jeu pour initier les plus jeunes à la tactique et au guessing, ou à offrir aux amateurs de petites bêtes toutes mimi.