Critique de Gunkimono

[Gunkimono]


Dans Gunkimono, vous allez être plongé au cœur du Japon féodal, au sein d’un conflit qui oppose plusieurs daimyos. Vous devrez faire preuve d’une stratégie sans faille pour parvenir à poser vos troupes et à bâtir vos forteresses. Serez-vous le prochain à régner sur la Japon ?


À l’attaque !


Chaque joueur va incarner un daimyo, votre but : obtenir le plus de points possibles à la fin de la partie. Chacun va recevoir 5 troupes uniques, ainsi que 3 tuiles double, tandis que sur le plateau les marqueurs de points et ceux de l’honneur seront disposés en dessous des bannières. À votre tour vous aurez le choix entre jouer une tuile double ou une simple, ou les deux, si la simple sert de pivot à la double afin qu’elle ne soit pas en porte-à-faux sur la zone rempli de troupes imprimées. Par contre, il est interdit de poser une tuile sur une troupe identique. Dès lors, vous aurez le choix entre récupérer des points de victoire en additionnant toutes les unités identiques adjacentes, 1 par unité. Ou alors vous pourrez récupérer des points d’honneur en fonction des symboles (1 ou 2) imprimés sur les tuiles qui feront monter votre pion sur la piste de la même couleur. Enfin, si vous avez une ou deux forteresses sur la zone de jeu vous récupérez vos points, 1 par unité identique dans votre domaine. Pour récupérer ces forteresses vous devrez faire parvenir ou dépasser vos 5 marqueurs sur la ligne où elles se trouvent. Dès lors, vous pourrez la poser sur n’importe quelle zone d’unités identiques. Dès lors celle-ci constituera votre zone. Par contre les tuiles posées dans celles-ci ne pourront plus servir pour scorer mais juste pour gagner des points d’honneur. Si un pion atteint la bannière en haut de la colonne d’honneur, le joueur concerné récupère la première bannière de la pile, qui lui octroiera des points en fin de partie. Une fois votre tour terminé, si vous avez joué une tuile double, vous devez alors en prendre une nouvelle, parmi celles visibles ou non. La partie se poursuivant ainsi jusqu'à que l’un des joueurs tombe sur la tuile de fin (parmi les 6 dernières), on termine le tour en cours et ajoute les points gagnés par les bannières. Le joueur avec le plus de points l’emporte.


Cohésion


J’adore le travail effectué sur Gunkimono, l’ensemble est très cohérent et renforce le thème du jeu. Les pions sont découpés, les tuiles reprennent un style proche des estampes, et le plateau est vraiment lisible. Bon point, le jeu propose bon nombre de sachets pour bien séparer les pièces. Mon seul reproche ira au choix des couleurs. Le noir et le bleu des pions étant trop proche, de même pour le bleu et le vert des tuiles. Ce n’est pas grand-chose, mais un peu plus de différence aurait pu être très sympa, avec par exemple des pions joueurs en couleur bois de plusieurs teintes ou avec des kamons pour mieux les différencier, et cela aurait pu être un plus qui aurait apporté encore plus de classe aux joueurs. Mais ce n’est vraiment pas grand-chose tant, la qualité est au rendez-vous !


Le jeu des choix cornéliens


On va commencer par la nomenclature pour une fois, on va même commencer par la fin. Vous pourrez y jouer de 2 à 5 joueurs. Le jeu devient plus complexe à plusieurs, les retournements de situations étant plus nombreux, mais à 2 il est également parfaitement jouable et intéressant, le nombre de tuiles et les forteresses étant équilibrés en conséquence. Pour ma part je trouve la configuration à 4 intéressante pour éviter le 2 contre 1, et la confusion de jouer à 5. À partir de 10 ans, ce qui me semble correct. Le temps d’une partie est de 45 minutes, enfin en général, car à 5 ça sera plus long et à 2 plus court. Le thème est vraiment bien rendu grâce à une qualité graphique au rendez-vous qui renforce joliment l’expérience de jeu, les petits détails sont présents pour nous immerger. Quant à la durée de vie, elle sera bonne étant donné le hasard qui gère la pioche et les différentes manières de jouer et de contrer ses adversaires, nul doute que vous pourrez régulièrement revenir faire une petite partie sans toutefois vivre la même expérience. Je n’ai pas de doute ce sur ce point.


Gunkimono est un jeu tactique et stratégique, on est sans cesse tiraillé entre le fait de faire grimper sa jauge d’honneur pour poser des forteresses qui nous permettront de scorer rapidement, attirant l’envie des autres joueurs et surtout leur colère, et le fait de scorer immédiatement et agrandit son domaine, sous peine de risquer de le voir partir entre les mains d’un joueur plus rapide. Il y a énormément d’interactions qui feront tout le sel du jeu, et remettront en question et en permanence les tactiques des différents joueurs. Rien ne restera fixe très longtemps, chaque tour de jeu apportant son lot de progression des unités, chamboulant les domaines. On pourra juste reprocher que si un joueur parvient à se détacher en début de partie, il lui sera aisé de prendre les devants. Aux autres joueurs de tout faire pour lui barrer la route, car l’ensemble reste très équilibré et c’est un vrai plaisir de joueur, on est vraiment pris dans la partie. Mais la pioche se videra assez vite, il faudra donc être assez rapide pour bien se placer et pour réussir à s’emparer des bannières. Les parties sont intenses, dynamiques et il n’y a pas de temps mort.


Ça fait vraiment plaisir


Si vous cherchez un jeu tactique et tendu, n’allez pas plus loin Gunkomino répondra à cette attente. Je peste souvent contre le manque d’originalité ou le manque d’effet « wahou » à propos des jeux qui sortent, mais là, j’ai vraiment été happé par l’expérience proposé par Gunkimono, que je ressortirais avec grand plaisir à maintes reprises. Un jeu vraiment intéressant, prenant, assez simple à comprendre et surtout qui propose des mécaniques super bien huilées qui maximisent le plaisir de jeu. Un jeu à découvrir sans tarder !

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