Critique de Mandala

[Mandala]


Lookout Games continue sa série de jeu pour 2 joueurs uniquement avec son nouveau titre : Mandala. Un thème assez rare dans le jeu de société, qui amène forcément quelques questions, dont la sempiternelle question : oui, mais qu’est-ce que ça vaut ?


Un voyage en campagne


Bon ce n’est pas que les règles soient compliquées, pourtant bien le comprendre demandera un petit effort car la confusion est rapide, mais on aura l’occasion de revenir dessus. On place le tissu entre les joueurs, on mélange les cartes, puis chacun en reçoit 2 qu’il place face cachée dans son bassin, ainsi qu’une main de 6 cartes. Sur les deux montagnes, on place deux cartes face visible. Vient le moment de la petite précision. Au centre on trouve 2 montagnes, de chaque côté d’entre elles on retrouve un champ, chacun appartenant à un joueur, en dessous on retrouve la rivière, on l’on va poser ses cartes pour définir les points, et le bassin où l’on va poser ses cartes pour scorer.


A votre tour de jeu vous aurez le choix entre 3 actions : poser une carte sur une montagne, et piocher 3 autres dans la pile (sans dépasser les 8 cartes en main), en déposer une ou plusieurs de la même couleur dans l’un de ses champs, et enfin défausser des cartes pour en piocher autant. Cependant, pour poser une carte sur une montagne ou dans un champ, la couleur ne devra pas déjà être présente sur l’un de ces lieux. Une fois que les 6 couleurs sont présentes sur une montagne et/ou ses champs (ceux des 2 joueurs), le Mandala est terminé et on procède à sa destruction. Le joueur ayant une majorité de cartes dans son champ, choisit la carte qu’il va prendre sur la montagne et l’ajoute à sa rivière s’il ne l'a pas déjà, et cela à tour de rôle jusqu’à épuisement des cartes sur la montagne. Les cartes posées vont alors graduellement gagner des points, qui seront multipliés par le nombre d’exemplaires de cartes de la même couleur dans le bassin. Les cartes dans les champs sont défaussées. On remet 2 cartes sur la montagne et le jeu reprend, et cela, jusqu’à épuisement de la pioche ou bien si l’un des joueurs possède les 6 couleurs dans sa rivière. On procède alors aux décomptes des points, le joueur en ayant le plus remporte la partie.


Du tissu … ah bon ? Pourquoi pas


Une boite de la même taille que les autres de la gamme, logique. À l’intérieur des cartes carrées, très classiques, aux couleurs un peu ternes, et surtout un plateau sous forme de tissu. On sent la volonté de coller au thème en proposant quelque chose de plus « zen », mais voilà, je ne suis pas fan de ce support. Par contre en termes d’édition, c’est dans le choix visuel du jeu que le bas blesse, notamment dans son absence de précision et d’iconographie. On trouve des montagnes, des champs, des rivières et des bassins, mais voilà ces éléments sont justes limités par des bords hyper léger, et surtout très abstrait, sans aucune icône et du coup, on se perd un peu au début. Je pense que c’était pour coller au thème en faisant épurer, mais voilà ça nuit à l’expérience de jeu, à l’immersion, mais aussi à la compréhension. Pour moi ça relève de l’erreur d’édition malheureusement.


Euh c’est où déjà le champ ou le bassin ?


Les choix sont limités, mais voilà on aura vite fait de se tromper dans les noms des zones de jeu où bien s’embrouiller dans les règles, entre la pose, la pioche et la destruction. Il faudra un petit temps d’adaptation, c’est indéniable, après ça roule tout seul. Par contre le hasard de la pioche pourra faire rager certain, surtout que la parfaite maîtrise de sa main et de la pose seront primordiaux pour parvenir à remporter la partie. Cela pourra donc empêcher une certaine programmation de ses tours de jeu en amont. Il faudra aussi faire preuve d’opportunisme pour se placer au bon endroit au bon moment. Pour autant, Mandala reste accessible, et propose des parties rapides, environ 20 minutes, à partir de 10 ans. Il faudra faire preuve d’attention pour scorer au mieux. La durée de vie sera assez bonne si vous accrochez au jeu, car il se renouvèle assez bien, par contre la courbe de progression n’est pas immense. Enfin, le thème est quasiment absent du jeu, et en devient même presque problématique. Si Patchwork avait réussi à se l’approprier pour marquer l’expérience de jeu, Mandala tombe à côté. La faute à un thème mal exploité, aussi bien dans ses mécaniques que dans son édition comme je l’évoquais dans la partie matériel.


Difficile de faire partie d’une série


Mandala n’est pas le meilleur jeu de la gamme à mes yeux, pourtant il reste plaisant, simple et assez malin, mais ses soucis d’édition lui nuisent vraiment, tout comme le thème qui ressort assez peu et propose en plus un jeu assez terne en terme de couleurs, ce qui vraiment dommage. Mais que cela n’empêche pas les amoureux des jeux à 2 de lui donner sa chance, car il reste intéressant. Ce n’est pas parce qu’à mes yeux, il n’est pas le meilleur de la gamme qu’il est mauvais pour autant, loin de là, donc laissez-vous tenter si vous êtes vraiment friand de ce type de jeu et que vous recherchez un titre dans cette catégorie.

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