Critique de Second Chance

[Second Chance]


Avant de lui proposer une seconde chance, on va déjà commencer par lui en laisser une première, en le décortiquant pour voir ce dont il retourne dans ce nouvel roll’n write d’Uwe Rosenberg.


Nuances de gris


Chaque joueur va s’emparer d’une feuille fournie dans la boite et d’un crayon (qui lui ne l’est pas, fourni). Ensuite, on va dessiner la forme de la carte donnée aux joueurs en début de partie sur le point central (enfin passant par lui). La suite sera très simple, à chaque tour, on tire 2 cartes et les joueurs choisissent la forme qu’ils souhaitent dessiner et l’ajoutent sur leur feuille. Celle-ci ne devra pas être découpée, ni en dehors de la feuille ni chevaucher une autre, enfin, il sera possible de ne pas coller les formes, même si cela est déconseillé. Le ou les joueurs qui ne veulent pas ou ne peuvent pas dessiner l’une des deux cartes, tirent une carte à l’aveugle dans la pioche et dessinent la forme de celle-ci. Dans la mesure où ils ne peuvent le faire, la partie prend fin pour eux. La partie s’arrête lorsque tous les joueurs ont été éliminés, ou si le paquet est épuisé ou si un joueur a complètement rempli sa feuille. Chacun compte ses cases vides, celui qui en a le moins remporte la partie. On pourra bien entendu jouer en solo, et jouer avec des crayons de couleur (non fournis) comme dans Patchwork Doodle, du même auteur.


Un jeu naturel


Une boite couverte en partie de feuillages, avec un visuel on ne peut plus simple. Assez intrigant de prime abord. À l’intérieur des cartes qui reprennent un motif fleural, un carnet de feuilles très simples et c’est tout. C’est assez léger, aucun thème ne ressort vraiment et peu d’illustrations viennent embellir le tout. C’est très minimaliste (fleural), la qualité n’est pas mauvaise pour autant. Une édition qui va à l’essentiel sans apporter d’ajouts graphiques séduisants, par contre le prix est vraiment attractif.


Ce n’est pas la grille du loto


Difficile de faire plus simple que les règles de Second Chance, et si cela peut être un atout, surtout pour les novices qui sont la première cible visée, cela peut aussi être un défaut pour les joueurs plus aguerris. Surtout que le fait de tirer 2 cartes à chaque tour ne permet de prévoir sur le long terme, juste de s’adapter à chaque fois. Et la seconde carte que l’on peut tirer n’aide pas souvent. Il manque donc une visibilité sur le long terme et un peu plus de complexité au jeu pour y revenir régulièrement. On y jouera pour se divertir, rapidement, mais il ne deviendra pas le classique indémodable que l’on ressort facilement, car la courbe de progression est bonne. Les mécaniques sont très étriquées, avec le hasard et l’adaptation des joueurs aux cartes sorties. Vous pourrez y jouer à partir de 8 ans, même avant, de 1 à 6 joueurs pour des parties de 10 minutes. Il saura plaire aux novices, à qui il s’adresse en premier lieu, en proposant une expérience simple et rapide, faisant de lui l’un des roll’n write les plus simples qui existent. Dommage qu’il n’est pas un thème plus fort pour appuyer ses mécaniques.


Par contre une question se pose : pourquoi a 1 mois d’intervalle sont sortis Patchwork Doodle et Second Chance, du même auteur, Uwe Rosenberg, alors que les 2 jeux se ressemblent beaucoup ? À ça je n’ai pas de réponse, par contre, il est clair que l’un des deux est bien plus simple d’accès que l’autre, et que Patchwork Doodle proposera une expérience plus riche et exigeante s’adressant plus aux joueurs aguerris et fans de Patchwork. Si jamais vous vous demandiez lequel acheter, vous avez désormais un critère pour les départager.


Alors seconde chance ou pas ?


Second Chance ne m’a pas conquis comme a pu le faire Patchwork Doodle, il faut dire que je l’ai reçu après, et que du coup la comparaison n’était plus simple, mais quasiment obligatoire. Après, je ne fais pas partie du public visé par Second Chance, recherchant un jeu plus riche et complexe sur lequel je reviendrais plus souvent. Pour autant, il n’est pas buggé, ça tourne, mais ça reste simple et hasardeux, à vous de voir si cela vous dérange ou non comme critère pour l’acquisition d’un jeu.

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