Critique d’Orbis

[Orbis][Splendor]


Un thème tournant autour de la création, des dieux, des tuiles qui s’emboîtent et des cubes, le tout chapeauté par Space Cowboys. Je pense qu’il n’en fallait pas vraiment plus pour s’intéresser au jeu, du moins pour ma part, vous n’êtes pas obligé de partager aussi cet attrait du barbu lanceur d’éclairs. Mais si vous êtes là c’est que vous voulez en savoir plus, et devinez quoi ? Je suis là pour ça !


Domaine divin


On trie les tuiles par étoiles, les blanches n’étant utilisées qu’à 4 joueurs. On pose sur la table 3 à 5 tuiles Dieu, selon le nombre de joueurs, on fait 3 piles de tuiles, une avec 1 étoile, une seconde avec 2 étoiles et la dernière avec 3 étoiles. Enfin, on tire de la première pile 9 tuiles. À son tour, le joueur devra choisir l’une des tuiles au centre, la prendre et construire avec une pyramide dont la base sera constituée de 5 tuiles. Sur les tuiles restées au centre de la table, on pose sur celles qui étaient adjacentes à celle prise, un cube de la couleur de tuile disparue. À partir du second niveau de la pyramide, des conditions de pose s’appliqueront, il faudra que la nouvelle tuile posée, soit de la couleur de l’une des deux tuiles qui composent son soutien. De même que sur les tuiles à prendre, il faudra parfois payer en cubes pour s’en saisir, chacune ayant son coût et un pouvoir, rassemblés par couleur et ayant une force graduelle. Le joueur pourra aussi choisir de prendre une et une seule tuile Dieu de toute la partie, ou bien utilisé le verso d’une tuile prise, afin de pouvoir la mettre n’importe où, celle-ci constituant un joker, même si elle fait perdre 1 point en fin de partie. La partie prend fin lorsque tous les joueurs ont fini leur pyramide, le haut étant destiné à accueillir un dieu. On procède alors aux décomptes et le joueur avec le plus de points l’emporte. Rapide, n’est-ce pas ?


Où sont les sachets ou le thermo ?


La boite est vraiment sympa, colorée, dynamique, elle donne vraiment envie ! À l’intérieur : des tuiles, des jetons et des cubes, là aussi de très bonne facture. Tout est parfaitement lisible, les pictos sont clairs, bref, c’est du bel ouvrage. Oui, sauf qu’il manque à l’appel un thermo ou à défaut des sachets pour trier les différentes tuiles par étoile, dommage. Une belle édition un peu entachée par son rangement, mais rien de bien méchant.


Opportunisme me voilà


Les choix ne seront pas simples à prendre. Entre les nombreux pouvoirs, qui vous feront gagner des cubes, des temples, ou des points, voire être exempté de payer une couleur lors de la prise d’une tuile. Surtout, qu’il faudra prendre garde à avoir un large choix de couleurs sur sa pyramide, sous peine de ne pas pouvoir prendre de nouvelles tuiles, ou à défaut une terre désolée, ce qui ne fait jamais plaisir. Malgré ça les tours sont rapides et les enjeux clairs, l’interaction se situera aussi bien au centre de la table, que dans les pyramides pour la conquête des points offerts par les temples. Un jeu avec des choix, mais aussi des prises de risque et beaucoup d’opportunisme ! Il ne faudra pas laisser passer une tuile intéressante, car vos adversaires ne vous feront pas de cadeaux. Le choix de tuiles bouge donc énormément, et certaines tuiles arrivent à abriter un nombre assez conséquent de cubes au fil des tours.


Pour 2 à 4 joueurs, à partir de 10 ans, et des parties de 45 minutes (voir moins). Je n’ai pas de vraie préférence au niveau configuration, même si celle à 2 joueurs reste la plus contrôlable de toute. Orbis est un bon familial, les règles sont simples et le jeu prenant, il conviendra donc à un très large public, et même aux enfants s’ils accrochent au style plus qu’au thème qui reste assez anecdotique. Celui-ci n’apportant rien au jeu dans le fond, c’est juste un bel habillage. La durée de vie sera vraiment très bonne, même si certains joueurs auront tendance à jouer des stratégies payantes plus que d’autres, le jeu permettant cela, même si l’opportunisme à tendance à briser cette pratique. Un retour à un jeu original pour les Space Cowboys qui fait plaisir, après une période où les extensions étaient reines.


Est-il un Splendor bis ?


J’ai vu plusieurs fois passer cette interrogation/supposition. Pour ma part, c’est non. Certes, on va devoir choisir et prendre des tuiles en payant un coût défini, mais pour moi ça s’arrête là. On pourrait aussi parler de la pioche qui a une incidence ou sur l’opportunisme qui caractérise les deux jeux, mais ça n’est pas suffisant à mes yeux pour en faire un rapprochement naturel. Orbis est différent de Splendor et pour moi il ne détrône pas l’ainé de la famille. Certes, il est fluide, sympa, avec des choix et des règles faciles à prendre en main, mais il lui manque cette étincelle de finesse, ce hasard et ce déséquilibre dans les cartes pour le rendre aussi prenant. Après n’allez pas dire ce que je n’ai pas dit, Orbis est un très bon familial, et il plaira à une grande quantité de joueurs, j’en suis sur, et rien que pour ça ne passez pas à côté, même si comme moi, vous préférez Splendor.

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Excellente analyse :slight_smile: tout en finesse et c’est un bon jeu mais pas un alpha-alpha comme Spendor

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