[Amun-Re][Cyclades][Evo][Sans Foi ni Loi]
Va y avoir de la Grèce antique sous le sapin
S’ils sont croyants chez Matagot, à tendance catholique, ils ont dû en user des pantalons à prier à genoux, en brûler des cierges en espérant que “Cyclades” arrive avant Noël. Et ils ont été entendus. Grâce aussi aux bons soins de Fedex qui a livré les palettes de jeu à l’extrême limite de ce qui nécessaire. Alors si vous escomptiez sur le jeu de Bruno Cathala et Ludovic Maublanc et que par dépit vous alliez vous venger sur un Monopoly 93, arrêtez tout. Le jeu est arrivé en boutique, aujourd’hui même. Au pire, il sera là à temps pour être glissé sous le sapin. Ouf!
Il faut dire que les péripéties ont été nombreuses pour cette grosse boîte illustrée par Miguel Coimbra. Elle était sortie à Essen mais sans ses figurines plastiques en son sein. Matagot avait dû y substituer des pièces en bois. Et attendre la production des pièces finement sculptées qui, il est vrai, participent à l’immersion dans le jeu. Et qui dit grosse boîte Matagot dit figurines !
Grosse boîte ne signifie pas pour autant jeu long et complexe. La durée de ce “Civilisation Like” est d’environ 90 minutes tout en alliant mythologie, développement, conquête et diplomatie. Le tout dans un jeu hyper agressif.
Le but de “Cyclades” est d’être le premier à ériger deux métropoles. Il n’y a que deux façons de procéder : en ayant construit sur une île les quatre types de bâtiments existant (Port, forteresse, temple et université) ou en disposant de quatre philosophes.
Pour réussir cela, les joueurs vont devoir faire appel aux dieux pour obtenir leurs faveurs. Poséidon offrira une flotte à celui qui lui aura fait les plus belles offrandes, Arès une troupe, Zeus un prêtre et Athéna un philosophe. Autant d’éléments indispensables pour viser la victoire. Reste Apollon, qui n’offre pas grand chose mais permet de ne pas repartir sans rien car, à chaque tour, un des dieux est absent et ne peut donc être choisi. Obtenir la faveur d’un dieu se fait aux enchères avec un système proche de celui utilisé par “Amun-Re” ou “Evo”. Lorsqu’un joueur enchérit sur un dieu, il place son pion en indiquant la somme proposée. S’il surenchérit, le pion du joueur déjà présent doit être immédiatement replacé sur un autre dieu, pouvant provoquer une réaction en chaîne. Lorsqu’il n’est plus possible de surenchérir, il est alors possible de se tourner vers les faveurs d’Apollon.
Une fois que les dieux savent à quel joueurs ils vont offrir leurs faveurs, chacun joue à tour de rôle. Chaque dieu donne droit à un certain nombre d’actions : une gratuite et toutes les autres payantes. S’il dispose d’assez d’or, un joueur peut en jouer autant qu’il le souhaite. Sa seule limite sera certainement ce que les autres lui auront laissé pendant les enchères… Par exemple, avec Poséidon, il est possible de recruter plusieurs flottes et pas seulement une, ainsi que construire un port et déplacer ses bateaux pour attaquer ses adversaires. Ce sont eux qui permettent d’ériger les bâtiments indispensables à la victoire.
L’autre élément important du jeu, ce sont les créatures mythologiques. De la Sirène au Minotaure en passant par le Satyre ou les Cyclopes, elles sont au nombre de 17. Chacune apporte son lot d’avantages comme voler des philosophes à ses gentils camarades de jeu, protéger une île, détruire un bâtiment, etc. Toutes sortes de choses totalement indispensables pour gagner qui peuvent même se combiner entre elles ou avec les pouvoirs des dieux, à condition d’avoir assez d’or ce qui est rarement le cas. Sauf en début de partie, trois créatures sont disponibles à chaque tour, à un coût allant de 2 à 4 pièces et selon un système que Bruno Cathala a déjà expérimenté avec “Sans Foi ni Loi”. La créature la plus ancienne coûte deux tandis que la dernière tirée coûte quatre. Comme il n’y en aura pas pour tout le monde, il vaut mieux essayer de jouer le premier durant un tour.
Régulièrement, des combats ont lieu. Normal pour un jeu qui se veut agressif ! Ceux-ci sont finalement pas si nombreux durant une partie car ils sont très meurtriers. Meurtriers et très simples à gérer. Chaque joueur impliqué lance un dé et y ajoute le nombre de troupes ou de flottes participant. Les ports ou les forteresses peuvent apporter un petit bonus. Celui qui réalise le meilleur total élimine une troupe adverse et si les deux adversaires le souhaitent -Sparte ne se rend pas-, ils peuvent continuer jusqu’à totale élimination d’un des deux camps. Grâce au combat, il est possible de s’emparer d’une métropole.
“Cyclades”
un jeu de Bruno Cathala et Ludovic Maublanc
pour 2 à 5 joueurs
à partir de 10 ans
édité par Matagot
disponible en boutique