« Dark Darker Darkest » ou DDD de son petit nom est le nouveau jeu de zombies édité sous financement participatif de l’éditeur allemand Queen Games. Il vient de rejoindre les boutiques françaises il y a peu avec des règles en langue française.
DDD c’est d’abord un très gros jeu avec plein de matos dont une pelletée de figurines, des jetons, un plateau de jeu modulable, des dés, des cubes, des cartes… C’est bien rempli et forcément le prix va avec bien que celui-ci soit très variable en fonction des revendeurs. C’est l’un des effets du participatif que de donner des jeux mastodontes avec un matériel qu’aucun éditeur sain d’esprit n’aurait imaginé intégrer dans une boîte. Depuis “Zombicide” et son succès aussi puissant qu’inattendu, le jeu de zombies participatif a été hissé au rang de paradigme. L’édition buffet à volonté a vu le jour et finalement qu’importe le prix à l’arrivée le public a déjà été trouvé avant que le jeu existe.
Nous sommes ici dans du coopératif ameritrash du plus pur jus. L’histoire est assez simple et pas tellement dépaysante car nous jouer une équipe d’aventuriers survivant à une invasion de zombies. Heureusement ce bon vieux docteur Mortimer a découvert l’antidote au virus qui zombifie.
Contrairement à certains jeux du genre, il n’y a pas ici de scénarios. Nous commençons dans le hall d’entrée du manoir du bon docteur et il n’y a plus qu’à aller dans son labo pour récupérer le bousin.
Ce type vivait vraiment ici ?
Commençons par le plateau de jeu qui représente le plan du manoir avec ses différentes pièces. Au quatre coins se placeront toujours des salles spéciales. Ces salles offrent quand les figurines des joueurs s’y trouvent des pouvoirs bien utiles mais comme par hasard elles sont loin ! On place ensuite les pièces du pourtour avec les fenêtres qui donnent sur l’extérieur et les portes plutôt à l’intérieur sinon ce ne sera pas bien pratique. On complètera avec les pièces du milieu ce qui nous donnera 20 tuiles de pièces utilisées sur les 27 disponibles. Voilà qui donnera donc des parties différentes et qui démontrera que le docteur Mortimer avait dû faire de sales expériences sur son architecte avant de bâtir cette… chose.
Nous sommes des légendes…
Notre joyeuse équipe sera constituée de divers personnages. Chacun d’eux est représenté par sa figurine plutôt moche mais pratique et une fiche de perso sous forme d’un mini plateau de gestion de son héros.
On pourra avec quelques cubes gérer le nombre d’actions disponibles et celles déjà dépensées dans le tour. La jauge d’énergie représente la santé du héros. Celle-ci baissant, le nombre d’actions se réduira en peau de chagrin voire à la mort de celui-ci.
Les héros pourront gagner de l’expérience au fur et à mesure du jeu et cela sera bien utile. Une fois certains paliers d’expérience atteints, de nouvelles compétences se débloqueront. Soyez rassuré, chaque perso possède une compétence de départ quand même.
Si d’aventure un perso venait à côtoyer des zombies un peu trop affectueux celui-ci serait alors infecté par le virus et dès la deuxième contamination le virus va grignoter les précieuses compétences en commençant par la plus forte puis en progressant dans le sens inverse de l’expérience. Tout ce boulot pour rien ! Heureusement, on peut se soigner.
Tous ensemble ! Tous ensemble !
DDD est un pur coopératif mais les personnages peuvent choisir d’agir en groupe ou en se séparant pour aller plus vite dans divers lieux. Un mini plateau collectif permet de gérer les persos regroupés, les événements qui vont se succéder dans un ordre précis et les ténèbres qui arrivent ! Brrr !
Ce n’est pas mon jour de chance…
Nus savons déjà que le fameux manoir va peu à peu se remplir de zombie mais ne croyez pas que c’est tout. En plus de se faire grignoter, griffer et se faire infecter, le manoir est en feu et des incendies vont s’allumer ici est là. Comme tout cela c’est de la gnognotte pour les vrais héros, ce débile de Mortimer a installé des serrures à codes à divers endroits et dans son labo.
Les joueurs vont donc devoir trouver les éléments de « clés » qui ouvrent certaines pièces mais surtout qui va débloquer la serrure du fameux labo. Tant qu’on a pas la bonne combinaison, on est quitte pour se faire bouloter et griller.
Alors comment on s’organise ?
Un tour de jeu se divise en deux phases. Dans la première on va gérer les nouveaux événements : Zombies puis incendies puis ténèbres puis zombies puis… Le train train quotidien quoi !
Tout cela sera géré par des jets de dés pour déterminer la localisation du prochain petit embêtement.
Les ténèbres ? Non ce n’est pas l’arrivée de la nuit mais celle de la fin des héros. Vous pensiez que vous aviez déjà fort à faire ? Désormais vous saurez qu’en plus, le temps est compté puisque si le marqueur de ténèbreuuuu atteint la case finale de sa piste de score et bien tout le monde meurt de… désespoir ? Bref c’est la fin et nous avons perdu.
C’est aussi dans cette phase que vont se dérouler d’autres événements. Dans toute la maison, ce parano de Mortimer (en même temps on peut difficilement lui reprocher aujourd’hui) a installé des caméras de surveillance. Quand un héros se trouve dans la ligne de mire d’une caméra, un jet de dé sera nécessaire pour voir s’il se passe un truc. Un truc… pas agréable en général. Vous aviez deviné.
Les zombies qui ont vu de la lumière arrivent et les malades deviennent encore plus malades. C’est vraiment la phase préférée des aventuriers…
Et si on s’enfuyait en hurlant « oh ! Mon dieu ! Oh ! Mon dieu ! » ?
Oui c’est possible mais ludiquement peu convainquant. C’est la deuxième phase et le moment de se remuer les fesses.
Avec les petits cubes actions, les héros pourront se déplacer, fouiller pour trouver des trucs, donner ou recevoir des équipements des copains, déverrouiller une porte, éteindre un feu ou utiliser la fonction spéciale des pièces des coins et… zigouiller des zombies parce que quand même !
Vise la tête !
Les combats se déroulent aux dés. Ceux-ci offriront de jolis icônes qui indiqueront le résultat. De base on trouve des succès (ouiii !) et des échecs (heu….) sauf qu’ici comme nous sommes visiblement dans un jeu sympa un échec n’est pas seulement un jet raté mais ça élimine en plus un jet réussi. C’est vrai qu’on risquait de s’ennuyer…
Une cible permet de tirer plus loin, le recul fait reculer une cible et la retraite permet de se carapater après le combat.
Oui mais lui, il a plusieurs têtes…
Le truc avec les zombies c’est qu’au bout d’un certain nombre, une lassitude gagne le héros. L’auteur a donc décidé d’y adjoindre quelques bestioles un peu plus coriaces des fois que le jeu serait trop facile.
Ces bestioles ont leurs petites cartes qui permet de voir qu’elles ont aussi des capacités pour nous nuire encore plus et des localisations de points de vie. Tout comme les héros perdent des capacités quand ils sont infectés, les créatures perdent les leurs en étant blessés.
Je vous ai parlé des dés de combat des héros mais les méchants ont les leur à eux… Un méchant qui se rebelle peut donc : vous infliger 1 dégât ou 2 dégâts, appeler des renforts, vous capturer, vous mordre ou vous faire peur. Nous remarquerons donc que eux non pas d’échecs. Jamais ! Heureusement, les héros savent faire une chose que les méchants ne savent pas parce qu’ils sont bêtes : ils peuvent se défendre ! Ouf ! En plus ils peuvent utiliser des équipements très cool.
Docteur Mortimeur aille présoume ?
Si tout le monde n’est pas mort et que nous avons enfin réussit à entrer dans ce fichu labo c’est … pas encore gagné.
D’abord il faut qu’un des survivant se saisisse du précieux antidote. Désormais si celui-ci passe de vie à trépas tout le monde a perdu ! Faudrait pas que le jeu soit trop fastoche non plus.
C’est là qu’on découvre (enfin on fait semblant parce que dans toutes les parties c’est pareil) qu’un pote de doc Morti c’était planqué dans le labo ! On se doutait bien qu’il était un peu barré le doc mais quand on voit la tête de ses potes le doute n’est plus permis.
Bienvenu dans le combat final avec le boss de fin de niveau !
Côté joueurs, on ne peut plus que combattre le monstre ; côté jeu, on continue comme avant : événements, feu, zombies, virus, créatures…
Mais la Némésis (le nom du boss de fin de niveau dans ce jeu) n’a pas pour premier objectif de tuer tous les héros. Son but est de détruire 3 pièces de coins.
On imagine donc que les survivants désormais en possession de l’antidote vont en profiter pour prendre la poudre d’escampette. Mais non ! Toutes ces misères ont du leur tournebouler la caboche et du coup pour gagner, il faut détruire la grosse bestiole.
Parce que sinon tout le monde à (encore) perdu.
Et le labo du Docteur Mops ?
Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas tellement le genre de la maison Queen Games de nous envoyer des jeux pour que nous donnions notre avis dessus. Donc nous n’avons pas eu l’occasion d’éprouver physiquement la bête pas plus que notre bien aimé collègue Guido de Tric Trac Allemagne. Soit le petit texte ci-dessus composé après une studieuse lecture des règles en français (que vous pouvez sur notre site dans la section « liens » de la fiche du jeu) vous aura donné envie parce que le zombie c’est votre vie, soit vous attendrez plus sagement les premiers retours de nos aventuriers ludiques qui ne manqueront pas de venir donner leurs avis ici même.
► Télécharger les règles française ici même : clic !
“Dark Darker Darkest”
Un jeu de David Ausloos
Illustré par David Ausloos
Publié par Queen Games
Distribution : Asmodee (France)
Pour 2 à 5 joueurs dès 12 ans
Public : connaisseurs
Durée : environ 120 min
Prix : aux alentours de 80€
Disponible : boutiques spés depuis le 15 novembre 2013