Des jeux électroniques oui ! Mais avec du carton svp.

Il y a des moments où au gré de nos promenades virtuelles nous tombons sur une trouvaille qui nous scotche le nez sur l’écran tandis qu’un moelleux filet de bave s’écoule lentement avant d’être propulsé en tous sens par les mouvement frénétiques d’une souris cliquante.
Les plus geeks d’entre-vous en auront sûrement déjà entendu parler et je laisse le plaisir aux autres de découvrir les gens et les œuvres, parfois encore expérimentales des Éditions Volumique.
Volumique, c’est un éditeur nouvelle génération. Ce qu’ils aiment c’est l’interactivité dont on pourrait penser que c’est un vieux concept fourre-tout, ce qui n’est d’ailleurs pas complètement faux. Ils ont un grand amour des livres, vraisemblablement une culture du jeu vidéo, de l’intérêt pour les jeux de société et, ce qui ne gâche rien, une grande exigence graphique. Vous allez penser que je m’emballe là. Attendez, ce n’est pas fini.
Parce qu’en plus ces gens sont passionnés de nouvelles technologies et se sont posés sérieusement la question de savoir comment tout ça pourrait évoluer.
Je ne vous parle pas d’un truc resucé qui n’est qu’une adaptation déguisée camouflée par des propos trop hypes par une équipe marketing mais d’une vraie réflexion en profondeur sur les pratiques, les formes, l’ergonomie, et les nouvelles narrations induites par l’avancée technologique. Et comme c’est assez rare de voir tout ça mené de front avec pertinence, nous sommes du genre à sautiller de joie sur nos chaises.
Les gens de volumique ce présentent comme un éditeur de bouquins (avec du vrai papier) et un laboratoire de recherche explorant de nouvelles voies utilisant les dernières avancées technologiques. A bien y regarder, ce sont aussi des éditeurs de jeux puisqu’ils vont bientôt proposer des choses qui sont quand même très proche de ce qui nous titille ici. Pour preuve, le tas de boîtes de jeux présent en photo sur leur site et la présence de William Grosselin dans le coin qui n’est autre que monsieur “Tannhäuser”.
Comme je sens que vous voulez en savoir plus avec des images qui bougent :
Vous avez ici “Pawn” qui est un jeu qui devrait sortir en novembre et utilise l’Iphone qui reconnaît avec son écran tactile les figurines que l’on pose dessus. Pour l’instant, on ne sait pas grand chose du système utilisé. A l’officine, on imagine que sous les socles des formes géométriques sont reconnues par la pression. Ce n’est qu’une hypothèse.
“(I)Pirates” est un jeu qui prend à rebours les principes habituels d’adaptation de jeu de société sur tablette numérique. Cette fois c’est l’IPhone qui devient un pion. Le plateau de jeu reste traditionnel et c’est en l’explorant avec son IPhone/pion que l’on découvrira les éléments cachés du jeu comme les pirates adverses.
The Night of the Living Dead Pixels est un livre-objet graphique qui va vous permettre de cheminer dans le sens que vous désirez grâce à un pliage astucieux. A partir d’une page, vous pouvez ouvrir un accès particulier en fonction de l’endroit où vous l’ouvrez. De plus, toujours avec un IPhone un système de code vous permettra de découvrir des animations et le prochain sens de lecture. La chose est en série limitée et numérotée.
Voilà Romero bourré aux QR codes.
Le livre qui disparaît est sans doute un de mes coups de cœur. Un composé expérimental de technique et de poésie. Georges Perec en aurait été sûrement enthousiasmé. Dès que vous aurez ouvert le livre, celui-ci se noircira dans les 20 prochaines minutes le rendant définitivement illisible.
L’apparition obscure se fera graduellement avec des formes qui ne sont pas sans rappeler les tâches du test de Rorschach. La chose en est encore au stade du prototype.
Il y a d’autres petites merveilles sur le site de l’éditeur
Les pataphysiciens voulaient déconstruire le réel pour le reconstruire dans l’absurde, il va falloir trouver un nouveau terme pour les arrangeurs du virtuel/réel.
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