En cours
Des rumeurs courent qu'une version Française pourrait voir le jour d'ici la fin d'année, en espérant que les prévisions n'en seront pas bouleversées !
Je ne peux m'empêcher, du coup, de vous présenter Expédition to Newdale, un jeu ramené de Essen 2019, que j'aime assez bien. Il faut dire que j'aimais déjà son petit frère aîné Oh my goods ! sorti en 2015. La mécanique était là, bien rodée, il ne lui manquait plus que la saveur d'un thème plus présent.
Et bien c'est justement ce qu'apporte Expédition to Newdale qui va, non seulement reprendre le principe de Oh my goods, mais ajouter des éléments à travers une campagne pour raconter une histoire. Le matériel est donc plus abondant et on aura de nouvelles règles plus évoluées. Je vous rassure, je ne vous ferais pas un comparatif détaillé , mais retenez juste qu'il est encore mieux.
Expédition to Newdale n'est pas n'importe quel jeu, puisque son auteur n'est autre qu'Alexander Pfister. Si ce nom ne vous parle pas encore, je n'aurais qu'à vous citer la plupart de ses jeux pour voir cette lueur ludique et avide briller dans vos yeux. En effet, on lui doit quand même les excellents Port royal, Oh my goods, Mombasa, Isle of skye, Great western trail, Blackout Hong kong et Maracaïbo. Ah oui, quand même !
Expedition to Newdale va prendre place dans un royaume fantastique où la paix est fragilisée par le peuple des géants de glace habitant au Nord... Oui la menace vient toujours et encore des peuples du Nord. Mais bon, la guerre n'a pas encore lieu et Nate Welton, le bras droit du roi, vous recrute pour mener une expédition à travers les terres jusqu'au port de Canyon Brook. De là, vous prendrez l'océan pour vous rendre enfin à Newdale, au Nord, afin de négocier une paix diplomatique.
C'est ainsi que vous serez partis pour une huitaine de chroniques (dont certaines avec un choix différent). J'ai bien dit "chroniques", car même si les aventures sont basées sur un même socle de règles, Expedition to Newdale propose pas moins de 6 plateaux de jeu différents et des variantes qui viendront s'étoffer au fil des parties. Par exemple, de nouvelles actions possibles viendront se greffer, mais aussi quelques modifications ou ajouts de règles... Mais rien ne vous interdit de rejouer la même chroniques plusieurs fois.
Le principe de base sera de gérer son petit développement personnel à l'aide d'actions et une gestion de cartes. Il s'agit aussi de voyager sur le plateau pour y établir des constructions et surtout mettre en oeuvre des cartes pour produire des marchandises et en obtenir les avantages. Chaque joueur, dans la plupart des chroniques, commence alors à partir d'une simple mine de charbon avec 5 marchandises, une main de 5 cartes et deux jetons pour programmer ses actions.
Le jeu se déroule alors en 7 manches, elles-même guidées par des cartes événements qui varient selon la chronique, bien sûr. Les joueurs programment alors leurs actions avec les jetons. Un plateau commun possède 5 actions de base, où l'on pourra se payer jusqu'à deux jetons d'action de plus, obtenir un peu de charbon dans sa mine, changer et agrandir sa main de cartes et construire un bâtiment (c'est à dire ajouter une carte sur son plateau individuel + une maison sur le plateau).
En parlant de "payer", il faut savoir que Expedition to newdale, n'aura pas de pièces à proprement dit, mais vous aurez des cubes de marchandises sur les cartes de bâtiment de votre plateau individuel. Il faudra donc les rendre à la réserve pour payer ! Par exemple, un cube sur la mine de charbon vaut une pièce, un cube sur une tannerie en vaudra 3, etc ...
L'action de construire une carte bâtiment coûte de l'argent (et très souvent on trouve ça trop cher), il faudra donc produire des ressources pour les payer. N'oubliez pas, j'ai bien dit "Se développer" plus haut ... Ceci veut dire qu'il faut produire pour payer et payer pour produire encore plus...
Si certes, on peut utiliser l'action commune de recevoir un peu de charbon, il est plus subtil, au fil de la partie, d'activer ses cartes de bâtiments. Et c'est bien là où se trouve tout le sel d'Expedition to Newdale ! En effet, la production se fera de plusieurs manières dès qu'un jeton action sera placé sous le bâtiment.
On commencera par la production avec des ouvriers. En effet, sur chaque carte, on pourra prendre différents risques à produire selon la présence d'ouvriers. Pour en connaitre le nombre, il suffira de regarder ceux indiqués sur la carte événement en cours, leur couleur et additionner les 4 ouvriers tirés au hasard d'un sac, parfois plus selon l'événement. Ce qui est drôle, ce sera la prise de risques sachant que le tirage se fait seulement après la programmation des actions ! Et oui...
Mais pour produire, on pourra aussi activer son bâtiment en défaussant des cartes où il est indiqué la matière première sur la gauche de celle-ci. Par exemple, pour produire des planches, on défausse des cartes avec du bois. Pour produire des vaches, ce seront celles qui montrent un fagot de blé...
Il pourra y avoir réaction en chaîne ! Certaines productions n'auront pas besoin de cartes, mais plutôt des cubes issus d'une autre production. Ainsi, pour produire des peaux, il faut des vaches ! Et là, je lis dans vos pensées que vous commencez à comprendre les enchaînements. Oui c'est bien ça, les cubes qui sont sur la carte qui produit des planches, passent sur la carte des tonneaux, si vous avez mis un pion action sous la fabrique de tonneaux, bien sûr.
Vous comprenez dans ce cas qu'il sera plus rentable d'avoir plus de pions actions. Toujours dans mes exemples, il serait pas mal, en un seul tour, de changer sa main de cartes pour espérer avoir du bois, de produire des planches et des tonneaux en même temps et donc avoir au moins 3 pions d'actions...
Bref, une fois les actions programmées, on effectue un tirage des ouvriers puis on réalise les jetons actions des joueurs un à un. Chacun tentant de cumuler les ressources au maximum selon les objectifs de la chronique. Certes, l'interaction, comme dans beaucoup de jeu de gestion de cet auteur, est faible, mais on prend un plaisir certain à tenter de faire mieux que ses adversaires, surtout que le nombre de manches est compté et qu'il ne faut pas traîner.
On comprendra alors que les choix des bâtiments à construire est primordial. Il faut se créer une vraie chaîne de production pour ne pas se retrouver dans un système trop disparate et improductif. Encore faut-il pouvoir s'offrir les bâtiments souhaités... Je vous le rappelle, ils coûtent un bras !
Chaque bâtiment créé donne alors la possibilité de placer une petite maison sur le chemin du plateau. On les placera les unes après les autres après chaque carte achetée. En les plaçant ainsi, on obtient alors des réductions de construction, des tuiles offrant des bonus ou des réductions utilisables une fois quand on veut, mais aussi pour accomplir un objectif secret qui, ma foi, peut faire la différence.
Des cartes, placées à droite de son plateau, seront activées en permanence, soit à la fin du tour ou feront office de bonus permanents comme, par exemple, l'ajout d'un ouvrier (en plus de ceux placés avec l'événement). Ce sera là aussi où les joueurs vont se disputer la puissance militaire représentée par des cartes avec un poing levé.
Les 7 manches se déroulent ainsi les unes à la suite des autres et, à l'issue, de celles-ci un grand décompte final a lieu. Il tiendra compte des points accumulés lors de la partie, auxquels on ajoute les points obtenus par la construction de bâtiments, les points de sa puissance militaire et surtout les points obtenus par la valeur des marchandises restantes. Enfin, on ajoute les points gagnés selon son objectif secret et celui demandé par la chronique. Par exemple, à la première, il faut avoir produit de la nourriture (début de notre expédition), à la seconde on aura besoin de vêtements, de bois. À la dernière, il faudra bien sûr avoir atteint Newdale !
Comme je l'ai dit, les chroniques et les événements liés viendront ajouter des variantes. Ainsi, de nouvelles actions pourront faire leur apparition sur le plateau commun. Des éléments entreront en jeu pour donner une dimension histoire. Ainsi, on verra apparaître des personnages qui donneront un bonus. On aura des cartes bâtiments à construire qui viendront s'ajouter près du plateau pour être construite et qui seront en corrélation avec les objectifs de la chronique. On aura la construction de ponts, des voyages en bateau sur la carte, etc... Ce ne sont pas des éléments qui viendront profondément bouleverser le jeu, mais ils ajouteront un petit côté histoire à ce jeu de gestion.
Expedition to Newdale n'est pas un jeu très complexe, pas aussi expert que peuvent l'être Blackout Hong Kong, Great western trail ou Maracaïbo. Toutefois, on prendra plaisir à créer sa petite chaîne de production, à voyager sur la carte et on aura surtout envie d'essayer les autres plateaux, les autres personnages, les autres événements et surtout pouvoir répondre à des questions du style "Mais à quoi sert ce jeton ?" en découvrant chaque chronique.