[Aristo][Courtisans][Fief 2]
Si tu veux te marier avec moi lâche cette dague…
Tout commença en 1985.
Du moins pour le public car monsieur Philippe Mouchebeuf était pour sa part sur le coup bien avant.
Dans le tout petit monde des jeux de sociétés apparait “Fief”, un jeu de gestion sur la vie des seigneurs et des fiefs au moyen-âge avec des mécanismes très modernes parlant d’une époque très ancienne.
A mi-chemin entre wargame et jeu de plateau, le jeu rencontre un succès public et critique et décroche le fameux Pion d’Or du mythique magazine “Jeux & Stratégie”. Mythique le jeu le devient égalementau cours des ans.
En 1989, International Team ayant disparu c’est chez Eurogames que revient “Fief” avec une nouvelle mouture portant logiquement le nom de “Fief 2”. Dans cette version, les imprécisions de règles (que tout le monde trouvait normales à l’époque) se voient gommées et les femmes font une apparition remarquées dans le monde brutal de “Fief”. De nouvelles cartes et de nouveaux pions apparaissent également.
Vous pourrez retrouver un article du non moins mythique Tristan Lhomme paru dans le numéro 55 de Casus Belli en cliquant ici.
C’est dans ce même magazine, mais dans son hors-série 13 de décembre 1994 que Philippe Mouchebeuf écrit une aide de jeu permettant de passer à la version 2.5 du jeu. Vous pouvez télécharger cet article en cliquant ici.
Aujourd’hui “Fief” ou “Fief 2” ne se trouvent que rarement sur le marché de l’occasion tandis que des fans de la première heure ou presque continuent de lui vouer un culte en se faisant toujours quelques parties à l’aide de leur précieux artefact.
C’est un de ces passionnés qui rencontre Philippe Mouchebeuf sur le Festival Ludique International de Parthenay (FLIP). Ce passionné c’est monsieur Olivier Chanry d’Asyncron et ce qui devait arriver arriva, une nouvelle version se fit jour au fil de la conversation.
Voilà donc que “Fief” revient sur le juste patronyme de… “Fief, le retour”.
Mais quels changements vont se produire ?
D’abord l’aspect mais le projet n’est pas encore assez avancé pour que l’on vous montre des images définitives. Vous pourrez trouver plus haut deux roughs de cartes.
Pour le reste c’est un coup de neuf mais pas une révolution puisque le projet est un projet de fan.
Parmi les aspects qu’il s’agissait de rénover, il fallait une partie plus rapide et un peu moins d’aléatoire surtout en début de partie où les cartes pouvaient plomber la partie avec un mauvais tirage.
Cette édition proposera trois versions :
- Le mode no-limit pour les plus mordus.
- Une version soit en temps limité, soit en nombres de tours finis (Deux heures ou cinq tours par exemple).
- enfin, l’apparition de 3 jetons ambassadeurs qui permettront les fameux conciliabules secrets hors de la table de jeu et qu’il faudra donc gérer sur la durée de la partie.
Autant dire qu’en fonction du type de partie choisi et le type de joueur à la table le temps d’une partie pourra varier considérablement.
La fameuse phase de diplomatie qui, justement, se tenait en fin de tour se placera désormais en début.
Rien de tel qu’une bonne menace ou une belle offre pour tenter d’influencer ses adversaires/partenaires.
La mise en place a également été transformé pour une entrée dans le vif du sujet plus rapide. Il existait dans la précédente version 6 fiefs et 4 évêchés qui passent respectivement à 8 et 5 permettant leur accession plus rapidement.
Du côté des cartes, on retrouve les mêmes options mais avec une présentation différente : Si toutes les cartes étaient mélangées dans le même paquet, il y aura désormais une pile de seigneurs et une pile événements. Les joueurs pourront ainsi choisir en fonction de leur besoins. Dans les événements, les fameuses calamités qui auront un dos de carte différent annonçant ainsi par avance la catastrophe qui s’annonce.
Certaines cartes ont été réuni. Ainsi la taille et la dime deviennent une seule carte pour une gestion plus simple des revenus.
Les élections subissent également un coup de dépoussiérage.
Désormais, dès que les conditions sont réunies une élection se tiendra automatiquement. L’on pourra ainsi déclencher une élection alors que l’on est le seul à même de s’y présenter. De plus, tous les joueurs devront y participer (avec un nombre de voix fonction de leur avancée) les obligeant ainsi à se “mouiller” parfois à contre-cœur. Un peu de réalité politique cruelle…
Lors des parties de test, l’arrivée d’un pape se produisait ainsi beaucoup plus souvent qu’avec les anciennes règles avancées.
Des règles comme la chevauchée font leur apparition permettant de se déplacer et d’attaquer dans le même tour avec évidemment une prise de risque plus grande que dans un combat standard.
Pour les combats, exit la table de résolution à double entrée qu’il fallait consulter. Les paliers d’attaque seront toujours présents mais ils influenceront désormais le nombre de dés à lancer. La nature du terrain donnera des bonus ou des malus.
Les aménagements effectués semblent donc préserver l’ambiance avec une fidélité au jeu de base et ceux-ci accélèrent certaines phases dans le but d’arriver plus vite à des situations intenses. Les stratégies pour atteindre la victoire semblent du coup un peu plus variées avec deux grands pôles : Le militaire et le religieux.
Bien sûr, on pourra toujours se marier entre joueurs (faites l’amour ET la guerre) (et s’assassiner ce qui plait beaucoup à monsieur Mouchebeuf et qu’on retrouve dans Aristo-Courtisans) et ça c’est vraiment bien.
J’oubliais également de vous parler des reliques genre doigt de pied de sainte machine jusqu’au Saint Graal mais nous aurons le temps de revenir sur le sujet en attendant une sortie pour … Allez! Si on se donnait rendez-vous pour le prochain Essen ?