[Soviet Kitchen - Second Service]
Nous ne pourrons pas dire que cet article-ci n’arrive pas comme un cheveu de monstre dans la soupe… De monstres ! Au milieu des nouveautés qui défilent avec l’allure d’un cheval lancé au galop (et même si de plus en plus d’éditeurs ont viré leur cuti afin de prendre en compte ce paramètre d’engorgement du marché), il y a, régulièrement, de ces découvertes un peu inattendues.
Après un Kids Chronicles, autre jeu dans la gamme Lucky Duck Kids : Gloutons Mignons. Le jeu d'Andreas Wilde, mais si, vous savez, celui-là même qui sortait en 2018 un jeu avec un application autour de la cuisine nucléaire russe ? Soviet Kitchen, voilà, c'est ça ! Vous savez quoi ? On prend la même idée et on change le thème... Et finalement ça change pas mal !
Et là, le lapin, il met le bonbon dans le papier d'alu...
Et pour vous raconter l'histoire, nous l'avons découvert à la rédaction en ayant, avouons-le, juste un sourcil qui s'abaissait pendant que l'autre se relevait en accent circonflexe... Bref ! Circonspect étions-nous ! Nous y jouons et découvrons la filiation réelle et évidente avec Soviet Kitchen. Cette fois, au lieu de préparer des saucisses et du chou avec ce que nous avons sous la main, il faut nourrir des monstres qui se présentent à nous. L'objectif, et l'application est heureusement là pour ça, est de mélanger nos objets colorés, divers et variés, pour obtenir à la fin la couleur la plus proche de celle du Monstre... Et tout ça sans rien montrer de nos cartes en main mais en échangeant nos informations à raison d'une carte par joueur et par monstre !
Nous y jouons et voilà, quoi, on sent l'ambiance, la musique et le jeu sympa, effectivement plutôt pour les enfants à priori... Bon, suivant ? Et puis finalement non, pas suivant ! Soyons professionnel jusqu'au bout et si nous ne sommes pas la cible, voyons du côté de la cible du jeu : Je ramène le jeu à la maison et hop : "les loulous, on y joue ?"... Plus de 30 parties plus tard, je crois que je peux dire que ça a parfaitement fonctionné et fonctionne encore ! Oufti !Le jeu est divisé en deux modes : le mode fête qui vous permet de jouer avec les cartes de votre paquet pour une petite partie comme ça, sur le pouce... Et le mode histoire qui vous permettra, en 15 challenges réunis en 4 chapitres de débloquer peu-à-peu les 4 paquets de cartes de la boite, complexifiant ainsi petit à petit le jeu et corsant le challenge.
Au départ, dans le grenier de papy, on ne rencontre que des monstres "simples", de couleurs plutôt faciles et marquées... Mais très vite, nous voilà dans la forêt et les lapins, blancs bien sûr, débarquent ! Eux, ils se fichent pas mal de la couleur mais ne veulent manger que des aliments "vitaminées" (petite pastille sur la carte), vitamine que les monstres n'apprécient que moyennement. Lorsque ces petits gloutons éructants (oui, quand ils ont eu leur mélange, le temps que ça digère, ils nous gratifient d'un plus ou moins long rototo... Et ça fait toujours sourire lorsqu'à la table de jeu, les regards se tournent vers les adultes pour voir l'effet que ça fait sur eux) avalent une vitamine, une jauge s'installe et pendant quelques cartes, il ne sera juste plus possible sous peine de perdre immédiatement, de jouer une autre carte à vitamine.Vous voyez, là, sur le concombre, la petite pastille... Vitamine...
Comme sur le "Sandwich longtemps oublié"
Puis il y a les monstres à grandes oreilles qu'il ne faut pas faire fuir en parlant, du coup, à vous de vous comprendre à coup de regard... Et puis les dragons, les monstres à soupières, un peu gourmet et qui aime bien de la nourriture de tel type, procurant un bonus de +1 carte en main... Bref, toute une ménagerie qu'on prend plaisir à découvrir peu-à-peu !
Ménagerie qui, d'ailleurs, au fur et à mesure des parties, nous demandent une stratégie qu'il est possible de mettre en place grâce aux cartes à effet : Si les bonbons sont des jokers de la couleur parfaite, il y a également les guitares qui permettent de se passer des cartes entre voisins, des brosses à dent pour effacer la couleur jouée précédemment, des vieux téléviseurs pour passer en noir et blanc... Bref, nous apprenons le contenu de la mission et parfois, suite à un échec, nous y retournons en nous organisant davantage et en toute connaissance de cause !
Et la licorne, donc, elle proute un arc-en-ciel ?
Il est clair que l'application va potentiellement fermer la porte de certaines tables de jeux... Et nul besoin de préciser que malgré le succès de nos tablées, nous avons également vu des joueuses et joueurs ne pas "entrer dans le jeu plus que ça".
Pourtant, sur l'aspect "mélange des générations possibles" et "allez, on s'en fait une petite..." qui dure cinq, six parties, parce que "non, décidément, on ne va pas s'arrêter avant d'avoir réussi cette mission, Schtroumfissime de morbleu... !", le plaisir de jouer ensemble était vraiment là.
Surprenant ? Peut-être, mais si on y pense, cet aspect de "est-ce que nos mélanges des couleurs fonctionnent ?", mixé avec des "nouvelles cartes à découvrir" (l'effet "Kinder Surprise") et un univers rigolo, coloré, avec une petite musique entraînante, c'est finalement plus "réussi", entre guillemet, que la cuisine russe voisine à la centrale nucléaire qui, si l'aspect ironique fonctionnait sur quelques parties, finissait par alourdir l'ambiance.
En terme de différence, s'il y a un peu moins de cartes et un peu moins de mission que dans Soviet Kitchen, le niveau de difficulté a également été baissé : Dans Soviet Kitchen, nous devions jouer sur deux tableaux : La toxicité et la radioactivité des aliments. Les aliments étaient toxiques mais les estomacs, habitués et solides finalement, se régénéraient peu-à-peu entre chaque plat, là où la radioactivité s'enlevait difficilement. Cette toxicité (l'équivalent de la jauge "poison-vitamine") évoluait en fonction des valeurs chiffrées des "aliments". Ici, C'est plus simple puisque c'est où l'un ou l'autre : Pas de vitamine / Vitamine !Enfin, dans Soviet Kitchen, il y avait un système de "vies" pour aller au bout de la mission. Dans Gloutons Mignons, les missions sont globalement plus courtes donc si elles échouent, on les recommence, point barre.
Reste au finale juste le plaisir de réussir son challenge, de voir si telle couleur avec telle couleur, ça donne bien ce que l'on croit, et enfin les trois niveaux de difficultés (qui décalent les conditions d'obtention d'une, deux ou trois étoiles à chacun de nos mélanges) qui permettent, en fonction des âges des participants, de s'adapter.Voilà donc, ce petit retour sur un jeu dont nous n'attentions rien de particulier mais qui, avec les bonne tablées, nous a fait jouer, jouer et re-jouer... Continuant encore à se prendre au jeu pour récupérer les 3 étoiles des 15 niveaux... Et ainsi voir la vie en rose ! :)