[Gods love dinosaurs][Magic Maze][The Potion]
Lors de notre édition digitale du SpielXTricTrac 2020, nous avions eu l’opportunité de jouer et vous présenter Gods love dinosaurs chez Pandasaurus.
Comme son auteur en est l'intrigant Kasper Lapp, après une création assez étonnante : "Magic Maze" et un petit jeu rapide passé sous les radars et pourtant assez étonnant en terme de "game design" : "Potion", nous ne l'avions pas vu arriver, ce jeu plutôt orienté "initiés" avec, encore une fois, un propos ludique maitrisé dans sa création.
Comme ce jeu s'en vient chez nos ludicaires préférés ces temps-ci, dans sa version localisée par Catch Up Games, voici le moment de vous en reparler pour que vous ne le ratiez pas à sa sortie... Car oui, le jeu est bien bon et mérite votre intérêt !
Pourquoi ? Et bien justement, Tric Trac est là pour vous le dire !
Directement du producteur au consommateur
GoLoDi (oui, parce que GLD, ça l'fait moins, comme diminutif) est, en premier lieu, un jeu de pose de tuiles. Lors de chacun de vos tours, vous choisirez une tuile parmi celles, restantes, proposées par le plateau centrale. Vous l'ajoutez à votre écosystème à votre guise, et éventuellement, en fonction des icônes, vous y posez des animaux.
Ces derniers sont au nombre de 5 avec trois proies : Rats, Grenouilles et Lapins (oôh, c'est kromeûgnon) et deux prédateurs : Tigres à dents de sabre et Aigles.
Jusque là, simple et facile, les tuiles et les animeeples forment un joli ensemble, illustré des mains de Gica Tam et ajusté par celles de Christine Alcouffe pour la version française.
Vient alors le premier intérêt du jeu : Lorsque la tuile prise vide une colonne de ce plateau central, chaque colonne correspondant à un animal, cette espèce s'active.
- Lorsque c'est une proie, chaque animal de cette espèce se reproduit sur une case vide adjacente de son type de terrain favori. Et là, il faut donc avoir bien positionné les tuiles pour avoir de la place....
- Lorsque c'est un prédateur, chaque membre de cette espèce se déplace suivant son motif de déplacement (plus lent dans n'importe quelle direction ou plus rapide mais en ligne droite). S'il ne mange pas de proie, il meurt ; S'il mange des proies supplémentaires, lui-même se reproduit. Et là, il faut donc avoir bien positionné les tuiles pour avoir des proies à distance de vos prédateurs...
P'tit rat d'or, si je t'attrape, je te mords !
Vient enfin la cerise sur le gâteau, le pourquoi du titre et l'intérêt ultime : Les dinos ! Commençant "là-haut sur la montagne, l'était un vieux chalet... L'était dino solo !". Lorsque la colonne activée contenait en bas le pion dinosaure, ces derniers s'activent :
Chacun dans son écosystème peut faire éclore un nouveau dino sur son nid, montagne centrale de sa tuile de départ... Pour peu que maman dino y ait laissé sa place ! Seulement pour ça, il faut payer en oeuf de dino, et les oeufs de dino, ce sont les points de victoire ; Puis ils partent chasser en se déplaçant de 5 cases, mais devant impérativement terminer sur une montagne, bien à l'abri (cherchez pas à comprendre, c'est comme ça, l'évolution, toussa toussa !) ; S'ils ne dévorent rien, les pauvres petits bichons meurent de faim. S'ils dévorent des prédateurs, ils pondent des oeufs... Les fameux points de victoire pour déterminer la divinité gagnante de la partie.
Salut, p'tite friandise... Sluuurrp !
Le pion dinosaure se déplacera d'une colonne et les colonnes vides du plateau central se rempliront alors de nouvelles tuiles jusqu'à l'épuisement de ces dernières, sablier de la fin de partie !
Directement du consom'acteurs aux joueurs
Si vous avez bien suivi, à cette pose de tuile, mécanisme initial de GoLoDi, s'ajoute donc la création et surtout la gestion d'une chaîne alimentaire :
Des proies s'installent et pullulent (et pour ça, il faut de la place)
-> des prédateurs arrivent, les chassent et pullulent (et pour ça, il ne faut pas qu'ils soient trop loin les uns des autres)
-> Les dinosaures bouffent tout ça, mais surtout les prédateurs, se reproduisent éventuellement (mais il faut qui puisse se nourrir)
-> la joueuse ou le joueur qui a le mieux gérer tout ça l'emporte avec un paquet d'oeufs (1 points par oeufs) et de dino (1 points par dino).
Rien que ça, ça a déjà son petit plaisir à se prendre pour un démiurge et voir son petit monde créé de ses mains puissantes popper, se reproduire et se déplacer, se bouffer les uns les autres... La vie, quoi !
S'y ajoute la frustration qui pousse à rejouer (lorsqu'on ne maîtrise pas) ou le plaisir (éventuellement sadique) tirer de la maîtrise du tempo et de l'interaction : En effet, prendre telle ou telle tuile entrainant une reproduction d'espèce lors même que vos adversaires ne sont pas prêts ; ou un déplacement de prédateurs qui, chez vos mêmes adversaires vitupérants, les amènent à crever de faim la gueule ouverte... Tout ceci n'a pas de prix ! Délectation et gloussement de joie !Vient enfin le moment où, après avoir fait fumer votre cerveau tel le pion Volcan dans la boite, vous déplacez vos dinos avec délectation, engrangeant moult points de victoire... Pour finalement vous rendre compte que le jeu n'est pas fini, que vous avez vidé vos réserves de proies et prédateurs... Et que la prochaine phase va être coton pour reconstituer tout ça !
Et tout ça contribue également à se plonger dans le thème et à en tirer plaisir.
Toi, tu t'éteints avant moi et tu baisses les yeux, ok ?Voilà ! Gods love dinosaurs, c'est un bonbon ludique, ça marche fort bien, ça raconte exactement ce qui est joué, ça fait tourner les neurones mai-si-on-veut-faire-à-l'instinct, ça peut aussi, et enfin, il y a cette part d'interaction et de gestion de tempo qui, s'ils ne peuvent pas plaire à tout le monde, amènent autour de la table une ambiance "concours de déesses et de dieux en herbes" qui marchent très bien !
À jouer, rejouer et apprendre à maîtriser pour se délecter de ces mini-mondes créés qui semblent être... Vivants !