[Fruit Mix][Les Cités Perdues]
Gyümi est un jeu sorti l’année passé en Hongrie mais nous ne l’avons reçu qu’il y a peu. Vagabund est un éditeur de livres à l’origine mais depuis quelques temps, il enrichit ses collections de petits jeux de société faciles d’accès et au format Amigo.
Ici il sera question de fruits et plus particulièrement de pommes, de raisins, de fraises, de prunes, abricots et poires. Voilà ce que nous trouvons sur l’ensemble des 120 cartes du jeu. Chaque fruit est présent en quatre séries de cinq cartes numérotées de 1 à 5.
Chacun le sait désormais, il faut manger cinq fruits et… cinq fruits par jour. Pour les légumes il faudra voir avec un autre jeu.
Notre objectif sera donc de collecter des séries de fruits.
Le jeu se présente comme un jeu de collection, un peu dans la famille des Cités Perdues mais ici la mémoire jouera un rôle plus important.
En fonction du nombre de joueurs, on écartera de la partie un certain nombre de cartes. Moins on est nombreux plus il manquera de cartes et les inconnues manquantes seront à prendre en compte dans nos petits calculs fruitiers. À partir de 5 joueurs et jusqu’aux 8 maxi toutes les cartes seront présentes.
Une fois bien touillé, le tas sera notre pioche face cachée. Nous créerons également des défausses avec des cartes visibles. Autant de paquet de défausse que de joueurs présents.
À notre tour, nous allons piocher une carte. Soit une carte mystère dans le paquet principal, soit une carte visible du dessus d’une des défausses.
Une fois notre nouvelle carte en main, nous avons le choix soit de la jouer devant nous soit de la défausser sur la défausse qui nous agrée.
Poser une carte devant nous permet de commencer ou de continuer une série. Une série est composée des cartes d’un même fruit avec des valeurs différentes. On ne peut donc créer qu’une série de 1 à 5.
Ici l’on peut commencer sa série par le chiffre que l’on souhaite. Peu importe l’ordre de pose. C’est la liberté !
Le petit truc chafouin c’est que chaque nouvelle carte d’une série va venir se poser en décalée sur les précédentes. Cela aura pour effet qu’on ne verra que la valeur de la dernière carte posée. Gloups !
Gyümi got is gun
Vous allez me dire que cela est simple de se souvenir d’une série de 1 à 5 en désordre. Ok. Et deux ? Facile aussi. Mais 3. 4… et même 6 ! D’autant qu’elles se construisent les unes en même temps que les autres.
Regarder ses cartes cachées ? Oh ! Non ! C’est strictement prohibé !
Chaque joueur va ainsi s’efforcer de créer des séries de chaque fruit de 1 à 5.
Maintenant, il vous faut savoir deux choses très importantes. Une série, même incomplète, est toujours comptée à partir du 1. Ainsi la série 1-3-4-5 ne comporte qu’une seule carte : le 1. Les 1 sont donc des cartes incontournables. 2-3-4-5 serait une belle série s’il ne manquait le 1. Du coup elle vaut 0 pointé.
La seconde chose est que si par mégarde vous avez deux chiffres identiques dans une série, celle-ci est… nulle aussi. 1-2-3-4-4 vaudra donc 0 point.
Une fois le paquet terminé, il est temps de remettre tout en ordre et de passer aux comptes.
Les séries 1-2-3-4-5 valent 11 points
les 1-2-3-4 en valent 8 jusqu’à la série de 1 qui vaut … 1
Les erreurs étant fatales, vous allez voir les joueurs se mettre à psalmodier des séries de chiffres tout bas en se tenant la tête. Allez-vous tenter un peu de tout ou vous concentrer sur moins de séries mais en étant plus sûr de tout vous souvenir ?
Le système de défausse est également un facteur à prendre en compte. En défaussant une carte qui ne vous intéresse pas, vous allez pouvoir recouvrir une carte qu’un autre aurait voulu. Il faudra donc en plus de tenir vos comptes avoir un œil sur la concurrence. Et là vous allez voir que ça va commencer à fumer.
Curieusement cette difficulté de mémorisation (ou de prise de risque) ne conduit pas à un jeu uniquement cérébral. À un moment vous allez sans doute décrocher et avoir besoin de compenser en prenant des risques. Ou pas.
Le jeu est rapide et intense et la sensation, même en échouant, est souvent plaisante. On se découvre des doubles qui n’ont rien à faire là mais on se réjouit de voir un voisin dans une situation encore plus catastrophique. Et puis on rate souvent d’une ou deux cartes. Suffisamment peu pour avoir envie de recommencer.
Le jeu se joue très bien à deux. On aura pas mal de cartes mais peu de choix car uniquement deux défausses visibles. C’est la configuration où il manquera le plus de cartes mais pas trop de danger de pénurie complète.
À partir de 5, toutes les cartes sont là et le nombre de défausses est grand. Beaucoup de choix mais le tour de table peut révéler bien des surprises. De plus, il n’existe que 4 familles de chaque fruit complètes donc pas assez pour tout le monde. Dès 5 joueurs, il faut donc avoir obligatoirement l’œil sur les collections des autres car les pénuries seront de mises. C’est une des qualités de ce petit jeu que de proposer des ambiances différentes selon le nombre de joueurs.
Pour le moment, il va être difficile de trouver le jeu en France. Pourtant des règles françaises officielles existent (fournies en dehors de la boîte). Vous les trouverez sinon sur la fiche du jeu.
Un distributeur français est-il dans la place ?
Gyümi
Un jeu de Péter Szöllősi
Illustré par Ákos Feyér
Publié par Vagabund
2 à 8 joueurs
A partir de 6 ans
Langue de la règle: Hongrois
Durée: 25 minutes
Prix: Non renseigné
Merci à Stéphane Athimon