[Cat & Chocolate][Himalaya][Les Loups-Garous de Thiercelieux][Texas Zombies]
Aujourd’hui, changeons-nous les idées. C’est fatigant de jouer toute la journée ! Alors pour faire une pause, je vous propose un moment de calme avec un peu de BD, enfin de manga plus précisément. Houlà ! Voilà que Tric Trac se met à faire dans les petits mickeys bridés maintenant ! Et alors ? Et alors ? Ne boudons pas nos plaisirs.
Bien sûr, il y a un lien fort avec le jeu puisque Hunt, mini série en trois volumes, publié en France par les éditions Soleil, va nous plonger dans une intrigue sombre centrée autour d’un mécanisme de jeu : Les Loups-Garous de Thiercelieux.
Les joueurs japonais sont très friands de ce jeu qui nous viendrait de Russie et dont la forme la plus populaire, la plus aboutie (et la plus jolie) est celle de d’Hervé Marly & Philippe des Pallières. En Europe, la plupart des joueurs l’appellent tout simplement « le jeu des loups-garous ». Au Japon, ça devient « Es-tu le grand méchant loup ? ». Les amateurs d’animes se souviendront surement de Jin-Roh (1999) qui se traduit donc en Homme-loup. Rappelons pour mémoire que Thiercelieux est un village qui existe vraiment et où vivait à l’époque l’un des deux auteurs du jeu.
Jin-Roh Game est devenu en français… Hunt. C’est comme ça. Le sous-titre nous donne plus d’indices : Le jeu du Loup Garou.
Tout commence assez rapidement par l’enlèvement de Airi Nishina, élève en deuxième année et qui se retrouve dans un hôtel privé avec d’autres lycéens du même établissement.
Leur hôte mystérieux leur explique par haut-parleur qu’ils sont ici pour une partie de Loups-Garous mais en live. Comprenez pas là qu’il va falloir réellement buter un joueur à la fin de la journée et que les joueurs-loups-garous vont vraiment assassiner un joueur villageois pendant la nuit.
Forcément vous vous dîtes que c’est très vilain et que les lycéens vont donc refuser. Je vous spolie un peu en vous disant qu’une gentille jeune fille va tenter cette approche et découvrir que les étranges colliers dont ils sont tous munis leur décolle assez fort la tête du reste du corps quand on ne joue pas le jeu. Quels farceurs ces GO !
Et comme persos spéciaux ? Ici uniquement la Voyante.
Un indice fort pour voir de quel "type" de loup-garou il s'agit. Saurez-vous le trouver ?
Nous sommes donc ici dans du ados survival game avec des graphismes nerveux un peu teintés de comics. Koudo est aux pinceaux mais c’est visiblement le seul manga sous ce pseudo (qui est peut-être inspiré du nom Kudo du personnage principal de Détective Conan).
Du côté du scénario, ce n’est pas une surprise d’y retrouver Ryo Kawakami. Un monsieur qui écrit mais qui joue aussi beaucoup et qui créé également des jeux comme Cat & Chocolate (un peu carrément foiré dans sa vf Texas Zombies). Citons également l’étonnant Zombie Tower en 3d proposé en financement participatif. Et puis pour ne rien gâcher, l’homme est également un grand fan d’Himalaya.
Ouvrez les yeux...
La première chose qui m’est venu à l’esprit est que c’était bien que cela soit en trois tomes seulement. Si l’on retrouve avec plaisir les mécanismes de déductions et surtout de spéculations mis en oeuvre dans le jeu. Les amateurs du jeu, y retrouveront les supputations de leurs parties. Pour le reste… rien de très original. Quelques sorties du hui-clos avec des flash-backs individualisés façon Lost, parsemons avec un peu de gore et de fan service et de sexe (mais après tout le sexe est un argument de négociation aussi non ?).
Quelques inter pages graphique semblent nous indiquer que le dessinateur aurait bien voulu mettre des robots (et on le comprend car il a parfois quelques petits airs de Yoshiyuki Sadamoto (Evangelion). Mais pas de robot ici. Une autre fois peut-être monsieur Koudo ?
Version japonaise du tome 2
Si l’on passe sur le manque de délicatesse et les stéréotypes du genre, on se prend à l’intrigue assez rapidement pour savoir qui va voter contre qui et pourquoi. Dans cette version gore imaginaire, on ne connait pas le rôle des joueurs même après leur mort. La partie s’arrête uniquement s’il ne reste que des loups ou que des villageois.
Le petit plus bien vicieux est emprunté à Agatha Christie, puisque tous les joueurs ont un lien entre-eux histoire de les motiver à se déchirer les uns les autres. On sent bien l’expérience de l’auteur qui explore notamment le mélange qui se crée parfois entre les éléments propre au jeu et ceux de la vie des joueurs.
Tu ne veux pas jouer donc ?
Un peu facile, un peu putassier comme souvent mais de bonne facture, Hunt ne révolutionne pas le genre tout en étant d’un passe-temps agréable dont on résiste mal à découvrir la conclusion. Un Battle Royal de jeu de société avec quand même une petite (toute petite) réflexion sur les rapports de force entre minorité et majorité.En tout cas, une curiosité tant pour les amateurs de mangas que de jeux.