Jeu sous contrainte : libérez les enfants

L'article est intéressant et reprend des réflexions que l'on peut retrouver à l'ALF ou au CERJ quant à l'utilité du jeu et ses utilisations pédagogiques qui relèveraient plus ou moins de la ruse pour faire passer la pilule aux enfants.

Un seul regret, cependant, est qu'il y aurait matière à creuser en se référant aux travaux de G. Brougère qui aborde en long, en large et en travers les relations entre jeu et éducation à la fois dans leurs évolutions historiques que nos façons de percevoir le jeu : de futile et dangereux, il est devenu l'espace privilégié de l'apprentissage voire s'est retrouvé réservé aux enfants. Qui plus est, dans un article de 1997, il évoque cette question précise des objectifs pédagogiques que l'on retrouve accolé aux jeux et ses derniers travaux portent plus particulièrement sur les dimensions (et situations) informelles où se déroulent aussi des apprentissages (alors qu'il n'y a ni enseignant, ni dispositif, ni volonté, ni etc.).

Cela renvoie aussi aux travaux philosophiques quelque peu oublié de Jacques Henriot qui est à l'honneur de la première revue des "Sciences du jeu" où la question du "jouer" est mise à l'épreuve. Enfin, on ne peut pas oublier l'ouvrage de Roberte Hamayon, le bien nommé "Jouer" qui, dans une perspective anthropologique nous permet véritablement de nous décoller de nos conceptions occidentales.

Dans tous les cas, cela ouvre des perspectives de débats riches.

Excellent article !

très agréable d'avoir ce type d'article, et les débats en conséquence!

Super article! trés intéressant à lire.

Cela soulève de nombreux questionnement

Merci pour cet article cher docteur.

Cependant une des dernières phrases de l'article me laisse rêveur: "Et donc, adultes et personnes âgées continuent de jour jusqu’à la fin de leur existence."

Il manque indubitablement soit un i soit un e au mot "jour", l'un des deux paraît plus vital quoique moins recommandable?

Vraiment intéressant comme débat d'autant que la sensibilité de chacun est partie prenante de la représentation du jeu en tant que tel. Je joue donc je m'amuse et si je m'amuse est-ce que je joue? Tout est jeu et le jeu est partout?

Travaillant dans l'animation de loisirs depuis 15 ans, je dois reconnaitre que le jeu est presque partout et les variantes des règles de nos sociétés se créées au fur et à mesure que nous communiquons.

Joue avec moi et je te dirais qui je suis, suis-moi et je te montrerais comment je joue.

Je ne soutiens pas du tout cette théorie que les enfants pourraient jouer sans plaisir. Il s'agit plutôt des intentions des adultes qui parfois prêtes à l'arrêt du plaisir. Lorsque les règles sont trop rigides, l'ambiance tendue et que le résultat supplante le déroulement alors le plaisir disparait, mais pour l'adulte aussi non?

La performance peut être un moteur mais comme dans toute chose quand le moteur est seul, il ne sert à rien et donc perd son intérêt.

A bon entendeur, je remercie Dr Mops pour ce bel article qui m'a fortement inspiré.

Pour ma part je ne conçois tout simplement pas le jeu sans la notion de plaisir, cela n'engage que moi mais le jeu est indissociable de la notion de plaisir. J'ai travaillé pendant près d'une décennie en ACM, et animé un atelier jeux de plateaux et un atelier jeux de rôles (pas au sens strict) auprès d'enfants en école élémentaire. En y réfléchissant bien, qu'est ce qui motive le fait de participer à un jeu ? (pour peu que la participation à ce dernier ne soit pas soumise à une obligation, ce qui annihile la notion de volonté et par extension de plaisir). Pourquoi la volonté de jouer si ce n'est pour prendre du plaisir ? Le jeu est l'outil du plaisir. Chacun y mettra ce qu'il veut dans la notion de jeu, il est évident que chacun en a une représentation et une approche tout à fait différente. Certains s'exalteront probablement à un exercice de réification de la connaissance et certains prendront du plaisir à s'impliquer plus personnellement en s'interrogeant sur ces certitudes. A chacun de s'entendre sur la définition que l'on a du jeu. Il y a différentes formes de jeu qui seront appréciées différemment selon les individus. D'une certaine façon derrière le jeu se cache le "je" et doit être pris en considération. Nous sommes tributaires de nos mécanismes personnels et identitaires, qui s'imbriquent ou non à certaines représentations du jeu et pas à d'autres. Je pense qu'il ne faut surtout pas aborder ces mots de façon générale

Le lien sur la revue “sciences du jeu” n’est pas le bon. On trouve la revue ici : https://journals.openedition.org/sdj/