En 1935, John Ridley Stroop découvrait, lors d’une expérience scientifique, un effet psychologique qui portera son nom et qui donnera naissance bien des années plus tard à une mécanique ludique discriminante. Discriminante certes, mais pour le plaisir de tous.
Le bien nommé Effet Stroop.
En gros, l’idée est qu’il est difficile d’ignorer une information non pertinente et que, du coup, cela ralentit les réactions d’un individu. Le plus commun est d’écrire le nom d’une couleur dans une couleur qui n’est pas le nom de la couleur dont il est question. Par exemple, si Noir est écrit en Bleu, le cerveau va avoir tendance à tout mélanger, surtout si on essaye d’aller vite.
Vert Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune |
Bleu Jaune Rouge Vert Jaune Vert |
Nommez la couleur dans laquelle est écrit chacun de ces mots. Vite.
Vous vous trompez, vous hésitez sur la seconde ligne, c’est l’effet Stroop !
Des jeux.
Forcément, cet effet a été utilisé dans quelques jeux comme « Color Addict » en 2009 et plus récemment « Chromatiktak », et c’est donc une digression sur le principe que nous proposent Deludis et Gému avec « Khromix », une petite boite carrée éditée par Robin Red Games.
Dans la boite.
Le jeu se présente sous forme de cartes carrées. Rien d’autre. Sur ces cartes, il y a des taches de couleurs, histoire de vous embrouiller et un mot. Ce mot est une couleur. Le souci, donc, c’est que ce mot est écrit dans une autre couleur que ce qu’il nomme. Il y a en plus une icône qui va indiquer une « capacité spéciale » et, pour finir, des points qui peuvent être positifs ou négatifs.
Comment ça marche.
Simple. Les 60 cartes de la boite sont mélangées et distribuées équitablement entre tous les joueurs. Chacun forme une petite pioche devant lui. À tour de rôle, et dans le sens horaire, le joueur actif va retourner une carte de sa pioche et la poser au centre de la table face visible. Et là, les ennuis commencent. Oui. Parce qu’en faisant ça, le joueur actif doit dire « Couleur » ou « Nom ». À partir de là, les autres joueurs entrent en compétition.
- Si c’est la couleur qui est demandée, les adversaires doivent le plus vite possible dire à haute voix la couleur dans laquelle est écrit le mot. Par exemple, si le mot « ROUGE » est écrit en bleu, il faut dire… BLEU !
- Si c’est le nom qui est demandé, les adversaires doivent le plus vite possible dire à haute vois le nom de la couleur qui est écrit. Par exemple, si le mot « ROUGE » est écrit en bleu, il faut dire… ROUGE !
Là, deux solutions, soit la réponse donnée par le plus rapide est vraie, soit elle est fausse. Si elle est vraie, le joueur gagne la carte. Si elle est fausse, on laisse la carte au centre et le joueur qui s’est trompé doit défausser une carte, soit de sa pioche soit parmi celles qu’il aurait gagnées auparavant.
Les capacités spéciales.
Certaines cartes en possèdent une des 4 capacités spéciales. Le joueur qui emporte une carte avec capacité peut l’utiliser. Il y a celle qui permet de voir la prochaine carte que va retourner un des adversaires. Il y a celle qui permet d’échanger l’une de ces cartes gagnées avec celle d’un adversaire. Il y a celle qui permet de sauter le tour d’un adversaire. Et il y a celle qui inverse le sens du jeu. De quoi mettre le bazar en somme.
Cartes mystères.
Il y a dans le paquet 4 cartes mystères. Quand elle sort, le joueur actif peut poser n’importe quelle question. L’idée est qu’il faut répondre faux. Oui. Un truc qui n’a rien à voir. Par exemple, à la question « Quelle est la couleur du cheval blanc d’Henry IV », il vaut mieux répondre « aspirateur » que « blanc ». Le joueur le plus rapide à répondre faux gagnera la carte.
Oui, mais comment je gagne ?
La partie prend fin quand un joueur n’a plus de carte dans sa pioche. On calcule alors son score. L’astuce, c’est que vous allez essayer de faire au mieux, au plus rapide, sauf que des fois il n’aurait pas fallu. Oui. Parce que vous allez additionner la valeur de vos cartes, et parfois, elles sont négatives ! Et comme certaines sont des multiplicateurs, gare à vous si au moment où vous les avez gagnés votre score est négatif. Il faut donc aller vite, mais pas trop.
Bref, celui qui aura le score le plus élevé sera déclaré « Grand Vainqueur », et accessoirement, on aura la preuve qu’il n’est pas daltonien…
Alors, quel public ?
« Khromix » est clairement un « party Game », un jeu rapide pour rigoler. Il faut un peu de prise en main (enfin en œil plutôt), et plus on joue, plus on sera fort (sauf les daltoniens). La chose marche fort bien et devrait satisfaire les joueurs à la recherche d’un jeu qui ne prend pas de place et qui n’est pas cher. L’effet Stroop fait toujours son petit… effet. Par contre, il ne faudra pas chercher de la stratégie d’optimisation. Non. Les parties ne dépassent pas les 10 minutes. Le jeu se pratique de 2 à 6 joueurs de plus de 7 ans. Vous voyez le genre. Oui. Familial quoi. Mais les familles ont le droit aussi à des jeux. Assurément.
Pour vous aider à voir comment cela fonctionne, il y a une TT Tv, mais pour le moment, elle n’est que pour les abonnés ou accessible contre quelques Pouic(o)s s’il vous plait monsieur madame…
► La vidéo en premium pour le moment, c’est par ici !
« Khromix »
Un jeu de Deludis et Gému
Pour 2 à 6 joueurs
à partir de 7 ans
Pour des parties de 10 minutes
Edité par Robin Red Games
Distribué par Paille Editions
Disponible là de maintenant
Prix : moins de 15 €