[Kooba][Stupide Vautour]
<img src=“https://cdn.trictrac.net/documents/formats/news_xlarge/documents/originals/85/5f/dff37e507058c6a88144a3e6b5ea3531e5ed.jpeg” alt=“Kooba : “Ma foi de Kooba” chez Gigamic !”/>
Matt Ouh récitait à voix basse le rituel de purification propre à son ordre… si le prochain monstre était de la famille des Presque-Mort-Mais-Pas-Tout-A-Fait, il devrait prendre cher. De son côté, Laar Shère encocha une flèche et banda l’arc en poils de vaches elfiques… Pour finir, le pâle Ahadine réajusta ses bottes qui lui venaient de son oncle Nevers !
(scène de baston coupée pour la sauvegarde des plus impressionnables... et surtout pour éviter la honte de nos pauvres "héros"... avec la liaison forcée, s'il vous plaît !)
- C'est quoi ta prière, là ? Tu lui as à peine frisotté les charnières au Bokado, là ?
- Mais je croyais qu'elle savait viser l'autre Oreille Pointue vu ce que fait son cousin en surfant sur un bouclier...
- Tu laisses la famille tranquille, s't'eup... merci ! On va se concentrer sur le but d'une épée : trancher... et pas se curer les ongles, OK ?
Laissons ici nos chers aventuriers et effectuons un travelling arrière : c'est bien une boite de Kooba, le jeu appelé originellement Dungeon Busters (enfin, en anglais, parce que dans sa langue d'origine...) qui nous arrive par l'entremise de Gigamic. Tomohiro Enoki nous propose un jeu où les composants, bien que simples (cartes et marqueurs Gemme), sont un peu trop nombreux pour être qualifiés de minimalistes. Pour autant, cette petite boîte, dans la ligne des jeux de ses condisciples, livre un défi et une ambiance où les plus vaillants ne seront pas forcément les plus gagnants !
A vous, les plus fourbes !
Quand t'es dans le donjon
Alors, cap le vieux ? Capable d'affronter les trois niveaux du donjon qui s'ouvrent devant toi ? Chaque niveau est constitué de 4 cartes Monstre tirées au sort parmi les 5 possibles.
De votre côté, chaque héros aura récupéré son set choisi suivant son avatar préféré. Seule l'illustration change, les 6 rectos comportant un chiffre (de 1 à 6 pour les parties à 4 et 5 joueurs, de 2 à 7 pour les parties à 3 joueurs). Une gemme rouge, une jaune et une bleue complèteront les menues économies que vous avez déjà. Chaque gemme vaut 1 point pour la victoire, mais avoir un set de chaque couleur double les 3 points pour en donner 6. Autant vous dire que la différence se fera sur ces sets de couleurs.
Puis, chaque tour se passera de la même façon : on retourne un monstre ; chaque joueur choisit une carte parmi celles qui lui restent et la pose face cachée ; tout le monde révèle et on somme la valeur des cartes comparée à la valeur du monstre combattu... C'est ici que les ennuis commencent (en fait, un peu avant, pendant le choix de la carte, mais ça, vous ne pouviez pas encore le savoir) !
Si la somme des cartes jouées égalent ou dépassent la valeur du monstre, celui-ci est battu et ses trésors sont partagés. Et le problème est là. Pendant que les plus forts combattaient (les hautes valeurs), les plus faibles en profitaient pour se servir en premier (les plus petites valeurs). Celui qui a mis la plus petite carte prend le premier trésor (généralement le plus intéressant) puis la seconde plus petite valeur et ainsi de suite. Complétons en précisant qu'il y a parfois des monstres où seul le premier (le dernier en terme de force de combat, quoi) est "récompensable".
Alors nous pourrions être tentés de jouer petitement ? Certes, mais si le monstre n'est pas battu, c'est bien les plus faibles qu'il va fesser en priorité. Celui ou ceux qui ont joué les plus petites cartes perdent toutes les gemmes de la couleur majoritaire chez eux.
Oups, nous ne vous avons pas dit... les cartes jouées de même valeur s'annulent (les héros se sont gênés lors du combat) mais si ce sont les plus faibles, en cas de défaite, elles compteront quand même (le monstre tacle aussi les maladroits). Gniark gniark gniark !
Lorsqu'un niveau de Donjon s'achève, chaque joueur récupère les 4 cartes jouées (sur les 6) avant de passer au niveau suivant. En fin de partie, après les trois niveaux, on fait le décompte des gemmes et celui qui a le plus de points l'emportent.
Bazinguons la baston !
En petit jeu d'ambiance, en petit "filler" pour s'amuser entre deux gros jeux ou attendre un joueur de plus, Kooba se pose là... à tel point qu'on finit par ne jouer qu'à ça pendant 3 ou 4 parties. Kooba se place dans la droite descendance d'un Stupide Vautour, lui-même fort bon jeu. Simplicité et bon goût pour une bonne ambiance en ayant à jouer simplement une carte à chaque tour.
Il propose bien sûr une ambiance bien à lui : avec moins de cartes, la "tchatche" démarre très vite et à chaque tour. Les discussions prennent sur qui "prétend" jouer quoi et qui va "vraiment" jouer quoi. Pour au final se retrouver à tenter un coup bas pour l'emporter au bon moment. De plus, le fait que les monstres proposent plusieurs récompenses changent aussi la donne sur les réflexions de jeu. S'entendre deviendrait possible mais jamais sûr. Jouer une carte sans que ce soit la plus faible pour quand même battre le monstre et prendre la deuxième récompense est une bonne idée... si vous êtes le seul à l'avoir et si les autres respectent leur parole... bizarrement, c'est rarement le cas et c'est ce qui est bien drôle !
Profitez de la Tric Trac TV que nous avons tournée avec Madame Mathilde autour de ce très bon jeu qui propose un chouette cadeau en cette période de fête et vivez avec nous les aventures des bras cassés.