Denis Plassard est un chorégraphe danseur. En 1990 il monte son solo Propos qui donnera son nom à la compagnie dont il s’occupe toujours aujourd’hui. Près de 40 créations plus tard voici que monsieur Denis se tourne vers le monde ludique. En réalité ce n’est pas vraiment une nouveauté. D’abord parce que Denis Plassard est un sacré amateur éclairé de jeux de société. Mais cela n’est pas une surprise. Quand on connaît un peu ses créations, on voit combien ce chorégraphe joue. Le jeu semble avoir toujours été une des composantes de ses créations. Conscient des rapports intimes qu’entretiennent créations artistiques et jeu, ce dernier ne manque jamais d’apparaître dans son travail sous une forme plus ou moins évidente.
Si l’on pouvait dire que ses spectacles étaient ludiques, la vapeur est inversée puisque Denis Plassard a cette fois décidé de faire un jeu chorégraphié. Lier les deux modes de création a toujours été un des ses désirs. Sa danse est ludique mais alors pourquoi ne pas créer un jeu dansant ?
La clinique du docteur D est donc bien un jeu qui va mettre en scène les mouvements du corps et pour cela pas besoin d’être un as de la danse contemporaine ou classique. Vous allez vite comprendre pourquoi.
Lors d’une séance de thérapie de groupe, le directeur de la clinique essaie d’identifier et de maîtriser un psychopathe. Certains patients en profitent pour tenter de fuir.
Le plateau de jeu c’est un endroit, une pièce, une cours, un jardin. Dedans c’est l’espace de jeu. Sur le sol, un espace figure la grande porte vers la liberté. Il y a aussi la fameuse Clinique.
Chaque joueur va se retrouver avec un rôle. Au cours de la partie, schizophrénie oblige, les rôles peuvent changer.
Le jeu reprend les grands principes du wushu ! Ce jeu de gentils combats où l’on doit maintenir un objet sur sa main tout en essayant de faire tomber ceux des autres. Une pratique ludique que lui a soufflé un autre Docteur quand il lui a parlé de son projet.
C’est avec un dé en équilibre que nous allons jouer dans la clinique. La face du dé indiquant une règle de déplacement, une obligation corporelle. Par exemple avec un 1 nous ne pourrons nous déplacer qu’avec un seul pied au sol. Le 4 nous obligera à avoir les bras et les jambes tendues ce qui nous donnera un petit air de zombie assez sympathiquement ridicule.
Mais pourquoi donc cela ? D’abord parce que nous sommes tous un peu cinglés mais pas que. Les joueurs ont également leur rôle qui va leur donner un objectif et parfois de petits pouvoir.
Si vous êtes un Patient par exemple, vous gagnerez si vous sortez de la Clinique tandis qu’un des membres de l’équipe soignante est absent. Finir seul la partie est également un moyen de remporter la victoire. En tant que grand malade vous pensez surement avoir de grands pouvoirs mais non !
Le Directeur remportera la partie s’il envoie le Psychopathe à l’Asile. Par contre, s’il se trompe et envoie le Médecin à la place, il devra immédiatement démissionner. Lui aussi seul au monde goutera le parfum de la victoire.
Lui possède un pouvoir. Parfois certains joueurs seront figés, il peut les envoyer à l’asile en reposant leur dé sur la table.
Le jeu fut créé à Saint–Herblain. Oui ! Là où se tient le festival de jeux du même nom. Il se trouve que Denis Plassard y a travaillé en résidence et vous imaginez bien le plaisir d’un chorégraphe joueur de pouvoir marier deux de ses passions. Pour le moment le jeu n’est pas disponible autrement qu’en se trouvant sur les lieux où œuvre monsieur Denis.
En attendant voyez donc un peu l’ambiance que cela donne.
Enfin un peu de transversalité !
La clinique du docteur D, le tizeur
La clinique du docteur D.
Un jeu de Denis Plassard
Illustré par François Gil
3 à 8 joueurs
A partir de 12 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 20 minutes