La Constitution américaine comme thème de jeu

[1960 : Kennedy contre Nixon][Campaign Manager 2008][Founding Fathers]

Le duo de 1960 et Campaign Manager récidive

La Constitution américaine comme thème de jeu

Après Kennedy contre Nixon et Obama contre Mc Cain, Christian Leonhard et Jason Matthews reviennent avec un jeu encore consacré à la politique américaine. Cette fois, point d’élection présidentielle mais un retour aux sources de la démocratie des États-Unis avec “Founding Fathers”, un jeu qui se penche sur la rédaction de la Constitution. C’est donc en 1787 que les joueurs sont plongés, à Philadelphie à l’endroit même où avait été signée l’indépendance 11 plus tôt.

Contrairement à “1960”, sorti chez Filosofia et “Campaign Manager” qui est arrivé il y a peu chez Z-Man Games et que devrait proposer Filo durant l’année, qui ne se jouent qu’à deux, “Founding Fathers” sera un jeu jouable de trois à cinq joueurs. Comme les autres, il s’agit d’un Card-driven Game, un jeu piloté par les cartes que les joueurs ont en main.

Le but des joueurs va être de se faire reconnaître comme le véritable père de la Constitution (James Madison dans la réalité). Cela se traduit en terme de jeu par des points à accumuler. Ils seront marqués en faisant voter les différentes délégations à ses propres propositions, en remplissant la salle du comité avec ses supporters, en prenant la tête d’une des factions les plus puissantes ou simplement en bénéficiant d’événements historiques.

Pour effectuer ces actions, les joueurs disposent de cartes représentant chacun des 55 membres de la Convention. Les cartes des délégués disposent de nombreux éléments, comme leur faction, leur État d’origine et une action spéciale. La faction est l’élément-clé du jeu puisqu’elle se retrouve sur les articles de la Constitution et sera déterminante en fin de partie. A tout moment, généralement, les joueurs en ont trois pour déclarer un vote, participer aux débats ou déclencher un événement. Les deux premiers se font en tenant compte principalement de la faction du délégué. Une fois une carte utilisée, le joueur re-complète sa main à trois cartes. Un tour s’achève lorsque l’article en discussion a été voté ou rejeté. Ceci se fait lorsque la majorité des États s’est exprimée. Commence alors la gestion de la fin de tour. L’article est mis de côté et les points marqués. les joueurs qui étaient du côté des perdants ont alors l’opportunité de marquer des points dans la salle du Comité. Les Débats sont enfin résolus et le joueur le plus en avance pour chacune des factions reçoit un marqueur des débats de la dite faction.

Default

La partie dure en tout quatre tours après quoi tous les articles de la Constitution auront été votés. En plus des points marqués durant la partie, les joueurs scorent des bonus pour avoir la majorité de marqueurs des débats dans les différentes factions. La valeur du bonus dépend du nombre d’articles remporté par chaque faction. Celle ayant réussi à faire voter la majorité d’articles en sa faveur sera récompensée de cinq points, puis un de moins pour chacune des trois autres.

A la lecture des règles, on retrouve beaucoup d’éléments de “1960” dans “Founding Fathers”. Il reste maintenant à savoir si au delà de ses qualités ludiques, le thème trouvera un écho auprès des joueurs francophones. Il est encore plus pointu et moins connu que le duel Kennedy-Nixon mais a un véritable intérêt historique. D’autant plus que le livret de règles revient également sur le contexte historique et les 55 membres des délégations.

“Founding Fathers” est encore en pré-commande chez l’éditeur au prix de 50$ (65$ prix public). Il devrait sortir courant 2010.


> Le jeu en pré-commande chez l’éditeur

> Les règles du jeu sur BGG


“Founding Fathers”
un jeu de Christian Leonhard et Jason Matthews
pour 3 à 5 joueurs
à partir de 13 ans
édité par Jolly Roger Games
prix conseillé : 65$

Je n'ai joué à aucun des deux, mais je signale que sur le même thème, mais en beaucoup moins sérieux, il y a "Top Ten : The Bill of Rights" de Mike Selinker et quelques uns de ses amis - à acheter rien que pour la carte "the right to arm bears".

Mmmm! Si aussi bon que les deux autres, cela promet! Je m'en vais de ce pas consulter les règles! Merci.

Direct dans mon top des thèmes les plus rébarbatifs, avec Strada Romana, Brass, Tinners'trail...

Perso je trouve le thème intéréssant au contraire et je suis curieux de voir ce que ça va donner. En plus j'apprends que Campaign Manager devrait être édité en français, c'est une trés bonne nouvelle.

Pour moi le thème, original, ne peut qu'être un point positif. Par contre il faudra voir ce qu'il reprend de 1960 qui n'est pas exempt de défauts, fussent-ils mineurs face au résultat dans son ensemble.

Mr Alcibiade, je ne peux que renchérir vos propos ! Les thèmes des jeux de Jason Matthews ont le mérite d'être très originaux et surtout vraiment présents (il ne s'agit pas d'un vulgaire plaquage à l'allemande). On pourra juste lui reprocher des thèmes très focalisés sur les USA, mais bon.

J'espère très sincèrement que Filosofia se penchera sur ce jeu et peut-être l'éditera en VF.

Les différences que je note là tout de suite avec 1960 c'est un plateau de jeu plus restreint, moins de cartes donc un deck qui tourne plus, un mise en place simple et surtout jouable jusqu'à 5.

A suivre donc, car sans une version francophone, ce jeu hélas ne pourra pas sortir chez moi.

A noter également, que selon Christian Leonhard lui-même, le jeu serait jouable en l'état à deux joueurs (même s'il prend évidemment toute sa mesure à plus).

Ca, pour être original, il est original. Dans la série des thèmes originaux, je propose également la vannerie, la poterie, la sédimentation, le Droit maori au Moyen-Âge, l'industrie de l'espadrille au Chili...

Disons que plus que l'originalité il y a une mécanique qui colle parfaitement au thème, comme dans 1960 d'ailleurs.

Après chacun ses goûts.

Moi je suis d'accord avec Toftof: c'est nul ces thèmes qui parlent ni de pirates ni de médieval fantastique! En plus, à y jouer, on risquerait d'apprendre quelquechose! Quelle horreur! Très peu pour moi! Vive les jeux aux thèmes bien connus et surtout bien plaqués sur une mécanique passe partout, histoire que l'on ne soit pas dépaysés!

Rassurez-vous : laissez loin de moi vos points de gloire, dragons, cubes, commerçants et autres châteaux en construction. J'en ai également assez.

Je parle de thèmes qui provoqueraient en nous une étincelle, une pulsion, un thème avec du suspense, une tension.

La rédaction d'un texte de loi, ya mieux comme sensation/suspense/stress...

Cher TofTof, je n'ai qu'un mot à dire: merci! Appréciant les thèmes rébarbatifs de Brass et de Tinner's Trail, je m'en vais de ce pas glaner des infos sur ce jeu.

Thème très intéressant et original en effet...en ce qui me concerne, la séduction opère déjà !

Pour répondre au collègue Toftof, ce qui est rébarbatif dans les jeux aujourd'hui, ce sont surtout des jeux avec des thèmes archi-vus, style des trucs avec des monstres en tout genre a dégommer, ou des marchands qui doivent devenir les plus riches...ça oui, ça devient vraiment chiant. Un peu de curiosité pour ce qui sort des sentiers battus, ça peut pas faire de mal...surtout si je m'en tiens à ce que je vois en ce moment sur certains forums.

Merci messieurs Leonhard et Matthews pour votre audace.

Monsieur Toftof nous dit : Ca, pour être original, il est original. Dans la série des thèmes originaux, je propose également la vannerie, la poterie, la sédimentation, le Droit maori au Moyen-Âge, l'industrie de l'espadrille au Chili...

Oh lui hé ! Allons, allons, tes exemples sont ridicules, et tu le sais très bien...si tu as des goûts très classiques question thème, il y a pas de soucis hein...perso, je préfère explorer d'autres univers ou évènements, sentir le souffle de l'histoire sur mes joues roses par exemple...et puis se battre pour un texte aussi beau que la Constitution des USA, c'est quand même quelque chose non ?

Point d'ironie monsieur Toftof, et un peu plus d'ouverture d'esprit m'enfin...! ;-)