La Game Jam de Tel-Aviv !

[Millions of Dollars][Rummikub - the original]

Il y a un mois, quasi jour pour jour, en plein mois de juillet, était organisée à Tel-Aviv une « Board Game Jam ». Un événement assez incroyable. L’air de rien. Mais qu’est ce que donc qu’une « Board Game Jam » ? Mais pourquoi à Tel-Aviv ? Et pourquoi est-ce incroyable ? Holà, que de questions. J’explique.

Jam

Au départ du début, ce sont plutôt les musiciens qui font des Jams. Des gens qui se réunissent pour jouer en improvisant, en essayant, en cherchant, en s’amusant avec leurs instruments. En français de type classique, on dit « faire un bœuf ». Puis l’esprit des jams s’est un peu rependu à tout ce qui pouvait être sujet à improvisations et créations spontanées. L’informatique en est un bon exemple. Les « Hackathons » sont d’excellentes sources de motivation de groupes. Ces réunions sont d’ailleurs parfaites pour découvrir des talents, des innovations. Google l’a compris puisqu’ils organisent les « Google Code Jam » depuis 2003, ce qui leur permet de détecter le potentiel chez certains individus ou certaines idées. Il y a des Jams pour un peu tout. Il y en a pour le jeu vidéo. Alors, forcément, il y en a pour le jeu de société.

Tel-Aviv

Israël est un pays où le jeu de société n’est pas un secteur tout récent. Non. L’air de rien, ce pays propose des jeux, de très bons jeux, depuis des années. Avec une certaine spécificité. Jusque là. Un certain talent pour les jeux abstraits. L’un des plus célèbres étant « Rummikub », Spiel des Jarhes en 1980 ! Mais Tel-Aviv est aussi la ville où vit Jérémie Kletzkine, l’auteur du récent « Millions of Dollars » et de 5 prochains jeux chez divers éditeurs. Jérémie Kletzkine est cet amateur de jeux vidéo qui a découvert le ludique sur table en écoutant mes interventions dans le podcast de Libération, « Silence on joue ». Jérémie Kletzkine est quelqu’un de très actif. Jérémie Kletzkine est de ceux qui font. Alors avec quelques amis, ils se sont dit qu’ils pourraient organiser un petit événement. Une Jam autour du jeu de société. Et ils l’ont fait.


Ils partirent 100…

Au début, l’idée était de rassembler une centaine de personnes. Le Google Campus de Tel-Aviv propose des salles de 100-120 places aux communautés, l’idée était de faire à là. Mais voilà qu’en 3 jours les 500 inscriptions sont atteintes. Il faut dire que c’était gratuit et qu’en Israël, ils adorent les Hackatons. Du coup, il a fallu trouver une salle plus grande. C’est donc sur le campus de l’université que tout cela s’est passé. L'université d'Arts et Créations "Seminar Hakibutzim" a offert le lieu. La GameIS (asso de l'industrie des jeux videos/digitaux) a donné un coup de pouce. Des sponsors comme Hans & Gluck ou FoxMind ont envoyé du matériel (pions, meeple…). Il y avait des imprimantes 3D… Et, bien sûr, des intervenants de qualités qui se sont prêtés aux jeux en participant, sur place ou via visioconférence, à des ateliers, des interviews. D’ailleurs, Bruno Cathala est intervenu. Oui. Alors que « King Domino » arrivait juste en Hébreux. Coïncidence parfaite de la classe internationale.

Board Game Jam

Le plus surprenant, c’est le public. Au-delà du nombre, c’est la représentativité qui est belle. Une parité quasi parfaite. 50% d’hommes et 50% de femmes. Oui. Tous les âges. Bon, comme sur Tric Trac, une belle tranche de 25/35 ans. Mais si vous regardez les photos, il y avait des enfants et des cheveux gris. Tout ce beau monde a écouté les professionnels expliquer le secteur. Quoi, comment, pourquoi. Ce qui est toujours instructif. Puis ils se sont lancés dans la création. En atelier. En groupe. 50 jeux ont été ainsi « imaginés », « inventés », « créés », « expérimentés ». Chacun d’eux étant présenté aux autres à la fin de la journée. Parmi eux, il y aura peut-être le jeu qui titillera tout le monde dans 1 an ou 2. Allez savoir.

Mais le propos n’était pas vraiment dans la recherche du prochain hit. Non. Monsieur Jérémie répond à la question « pourquoi une Jam ? » par « Pas un but précis, c'est organique. Passer de bons moments, découvrir un univers, créer en groupe… ». Et je crois qu’il a raison, l’essentiel est là « passer de bons moments ». Oui. C’est ça le jeu de société. De bons moments. Un évènement qui a l'air vraiment très sympathique et qui fait envie. Bravo à ceux qui l'ont organisé et qui y ont participé !

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14 « J'aime »

L’auteur du Mastermind était également israélien (même si d’origine roumaine).

Il y a également une game jam tous les ans au FLIP à Parthenay

2 « J'aime »

Trop Sympa comme idée ! Fallait y penser…

1 « J'aime »

Excellent - ça change d’une fête du jeu :slight_smile: