Sur les étals, mais pas vraiment…
Il est assez difficile, quand on a développé un jeu dit « abstrait », encore plus lorsqu’il est fait pour deux joueurs, de se faire éditer. Il faut dire que ce n’est pas un marché très facile puisque squatté par de grands classiques et que très peu d’éditeurs s’y frottent. Mais c’est un secteur qui, lorsque le jeu rencontre son public, vous assoit confortablement et durablement sur le strapontin du succès. Prenez « Abalone », « Quarto », « Blokus »… Oui, des succès trop graves tellement ils en ont, du succès, ceux-là.
Bref, face à ce marché difficile d’accès, il y a des alternatives, disons « undergrounds », confidentielles, qui nous offrent la possibilité d’accéder quand même à de petits jeux abstraits. C’est cette voie-là qu’ont choisie Bruno Faidutti et Bruno Cathala pour leur “Ostriches”.
D’abord, qu’est ce que c’est donc de quoi il en retourne avec “Ostriches”. Bien, nous savons que c’est un jeu pour deux joueurs, et exclusivement pour deux joueurs, basé sur une mécanique abstraite, c’est-à-dire un truc simple à base de déplacement sur un tablier mais que le moindre de vos mouvements va impliquer des trucs qu’il vaut mieux réfléchir avant parce que si vous perdez ce sera de votre faute. Oui. De votre faute. Enfin, avec “Ostriches” presque de votre faute, parce qu’il y a Bruno Faidutti dans la chaine créative et qu’avec lui, un peu de chaos fait un peu de bien parce qu’il aime ça.
Donc, vous allez commencer par composer le tablier avec les 4 tuiles faites pour ça. Ce qui vous donne un espace de jeu de 6 cases sur 6 cases, soit 36 cases pour ceux qui ne sont pas forts en math. Chaque joueur va prendre 6 pions autruches à sa couleur, puis les placer sur le tablier, sur sa partie à lui qu’il a devant lui. Mais face cachée. Oui. Et comme les dos ont tous la même couleur, vous vous doutez bien que l’idée va être de se souvenir de quoi comment et à qui. Oui. Surtout que l’idée est de ramener des pions sur la ligne de l’adversaire pour les retourner. Et que l’idée c’est que lorsqu’un pion est retourné, on utilise tout de suite le pouvoir de l’autruche. Parce qu’elles ont des pouvoirs les autruches. Oui. Des trucs de ouf. Et même que si ce n’est pas une autruche à vous, vous utilisez quand même le pouvoir. Par contre, il va falloir être prudent, parce que l’idée c’est que sera déclaré « Grand Vainqueur » le joueur qui aura 4 jetons à sa couleur face visible. Alors ça va bien de retourner les autruches de l’autre pour utiliser le pouvoir, mais ça le rapproche de la victoire.
Et là, la question. Oui, d’accord, mais comment je déplace les autruches ?
Simple, le mouvement d’une autruche est le même que celui du cavalier aux « Échecs ». Et vous n’avez pas le droit de déplacer un pion qui vient juste de bouger. Normal. Sinon le jeu dure des heures.
Mais ce n’est pas tout, après avoir effectué votre déplacement, vous allez faire tourner l’une des 4 tuiles du tablier d’un quart de tour dans le sens que vous voulez. Ce qui peut amener une autruche sur le bord du côté adverse, mis là, elle ne se révèle pas. Non. Une autruche ne sort pas la tête du sable sur un mouvement de tuile. Jamais. Pas folle l’autruche.
Bref, vous l’aurez compris, c’est un vrai jeu de déplacement, avec du calcul dedans, de la mémoire, du bluff et de la chance quand même un peu, parce que c’est bien aussi la chance dans la vie.
Le truc, c’est que “Ostriches” est édité en très peu d’exemplaires, genre artisanal, par Nestor Games, un tout petit éditeur espagnol spécialiste de ce genre de petite édition. Donc vous ne le trouverez pas en boutique. Non. En tout cas pas partout, pas pour l’instant. Petit détail, la règle est disponible qu’en anglais. Oui. Mais elle est courte, très courte.
Voilà, vous savez tout. Si vous êtes fan des jeux abstraits, des jeux des deux Brunos, des jeux à tirage anecdotique, c’est fait pour vous.
La règle complète (anglais) : cliquez ici !
Le site pour se le procurer : cliquez là !
“Ostriches”
Un jeu de Bruno Faidutti et Bruno Cathala
pour 2 joueurs
chez Nestor Games
Prix : 22€ + frais de port
Sortie : là, mais pas partout, ho non…