J'achète ! Je vends ? On est amis ?

Il y a du mouvement financier de politique dans le monde du jeu en Allemagne. Pour sûr. Il faut dire que depuis un certain temps, les professionnels avisés expliquent que le marché va mal chez nos amis d’outre-Rhin, que la politique de distribution est catastrophique, que le poumon d’oxygène est le Spiel des Jahres après lequel tous les éditeurs courent parce que c’est quasi le seul moyen de renflouer les caisses… Il faut dire que là-bas, un jeu n’a pas un seul distributeur, mais plusieurs, et que du coup ils se font une guerre des prix dès le départ, ce qui a pour effet de réduire les marges de tout le monde et de mettre dans le rouge des sociétés qui s’étouffent parce qu’elles ne gagnent pas assez pour être pérennes et que le moindre échec peut-être catastrophique.
Alors, en France, par exemple, le consommateur pleure en montrant l’eldorado allemand avec des prix pas chers que c’est du vol de ce côté-ci de la frontière. Les éditeurs, les distributeurs exagèrent Madame non mais de qui se moque-t-on d’on me la fait pas à moi… Et puis Days of Wonder déboule avec une politique tarifaire stricte sur "Les aventuriers du rail", très mal vue à l'époque, extrêmement mal vue. Et c'est au tour d'Asmodee de débarquer sur le marché international, et notamment en Allemagne, avec ses méthodes, ses prix… Au début critiqué, montré du doigt, suspecté, certains professionnels ont bien dû se rendre à l’évidence, le modèle a l’air de marcher. C’est en grandissant que l’on devient plus fort, c’est en contrôlant un peu le marché, c’est en le régulant, c’est en se donnant la main que l’on avance et que l’on construit durablement, tiens j’irais bien sauver un ou deux bébés phoques après avoir lâché des colombes (mais en gagnant de l’argent quand même un peu, qui n’en voudrait pas)…
Bref, il y a du mouvement en Allemagne et pas des moindres. Le premier concerne Zoch. L’éditeur du fabuleux « Pique-Plume » a été racheté par Simba, une très grosse société avec plein de filiales et de secteur comme le jouet avec Smoby ou le jeu de société avec Noris et Goldsieber… Un excellent moyen de pouvoir continuer à produire de fabuleux jeux avec la qualité que l’on connaît chez Zoch, tout en ayant sans doute une politique de distribution plus concrète et sûre…
Le second mouvement est le rapprochement d’Amigo et de Eggertspiele. Amigo étant un peu gros, assez stable, le plus petit Eggertspiele leur confie la distribution de ses produits.
Alors, ces mouvements vont-ils continuer, qui va racheter qui ? Qui va faire copain-copain avec qui ? Hein Hein ? Les prix vont-ils augmenter en Allemagne ? Qui va contrôler l'Europe ludique ? Hein ? Un vrai jeu de gestion coopératif grandeur nature en sommes… Mais sans cubes en bois…