Le premier jeu du Freitag-Projekt

[Funkenschlag][Schwarzer Freitag]

Un concept de Friedemann Friese

Le premier jeu du Freitag-Projekt

Papa et maman Friese, dans les années 70 pouvaient-ils prévoir ? En donnant à leur fils une allitération qui semblait lui convenir assez bien, il a manifesté un amour manifeste pour le F, entre autres dans les titres d’à peu près tous les jeux que Friedemann Friese a créés jusque-là. Dommage que cette blague récurrente ne puisse être toujours reprise dans les versions françaises de ses jeux parce que les F (au même titre que les cheveux verts) sont sa marque déposée.

Il y a maintenant un an et demi environ, il a initié un nouveau concept autour de la création de jeu. C’était le 24 octobre 2008. Il commença alors à travailler à un nouveau projet avec un maximum de F dedans : le Freitag Projekt (le “projet vendredi” dans la langue de Goethe). Le but était alors de travailler sur un jeu, tous les vendredis, pendant cinq ans. Il serait alors publié, à Essen, en 2013 et serait logiquement disponible le vendredi sur le salon. Dans le projet, chaque vendredi comporte une gestion du temps très stricte : cinq, 15, 25 ou 55 minutes est le temps imposé pour travailler (Fünf, Fünfzehn, Fünf und zwanzig ou fünf und fünfzig : des F, des F des F !). Friese a tenu un blog pendant tout ce temps avec l’évolution du projet.

La première ébauche a été rapidement menée, ainsi que la direction vers laquelle irait le thème du jeu. Forcément, il fallait retrouver Freitag dans le nom et le thème. Dans le langage financier, on se réfère souvent au vendredi noir, jour de crash boursier : le thème était tout trouvé. Un mécanisme de base a également été défini très tôt et le projet initial de FF qui était de sortir le jeu pour 2013 a évolué et s’est transformé. Les résultats du Freitag Projekt seront une collection de jeux.

Friedemann Friese a été très actif avec “Schwarzer Freitag”, allant à de nombreux évènements ludiques à travers le monde où le jeu a été testé, amélioré, modifié. Et il a écrit tout cela sur son blog ce qui, inévitablement, a intéressé des éditeurs qui ont l’ont contacté pour obtenir la licence du jeu. C’est Kosmos qui le sortira pour le salon d’Essen 2010. Cela n’aura pas d’impact sur 2-F Spiele : l’auteur de Brème continuera à publier ses propres jeux tout en continuant à être représenté chez d’autres éditeurs (comme pour “Fauna” par exemple)

Le Freitag Projekt 1 est maintenant achevé et est passé dans les mains des gens de Kosmos. Le travail continue maintenant avec le Projet 2. Pour cela, FF a monté encore le niveau d’un cran. Il s’est mis au travail après la réunion d’auteurs de Göttingen en juin 2009 où il a demandé à des auteurs de renom comme Wolfgang Kramer, Uwe Rosenberg ou Rüdiger Dorn de lui fournir n’importe quelle carte pour les rassembler dans un même jeu. Qu’est-ce que cela va donner ?

Dans “Schwarzer Freitag”, les joueurs vont s’échanger des actions de cinq types et couleurs différents. Ils peuvent emprunter autant qu’ils le souhaitent, sachant que le marché s’effondrera à un moment et qu’alors, seul l’or conservera sa valeur. Il va donc falloir acheter du précieux métal jaune car c’est celui qui en aura le plus à la fin de la partie qui l’emportera.

Difficile de le comparer avec “Megawatts”, car les sensations sont très différentes. C’est un pur jeu de bourse où le principal mécanisme consiste à acheter et vendre de l’or, qui utilise une table pour le marché boursier faisant penser à celle des 18xx. Les prix des actions s’ajustent à l’offre et à la demande et ils peuvent être manipulés sachant que le prix de l’or monte doucement mais sûrement. Qui achète de l’or à bon prix en début de partie risque de ne plus avoir d’argent à investir par la suite. Qui commence trop tard à en acheter risque de ne pas avoir les moyens d’en acheter suffisamment. Chaque joueur commence avec un prêt qui lui donne 20 d’argent et cinq actions tirées au hasard. Le joueur actif peut, au choix, acheter ou vendre des actions, acheter de l’or ou passer. Une carte définit le maximum d’échanges possibles. Lorsqu’une action est achetée, son marqueur (un cube en bois !) monte sur le plateau montrant l’état du marché boursier. Lorsque trois cubes d’une même couleur ou le dernier présent au marché est pris, les prix augmentent. Le marché est un espace où sont stockés les cubes représentant chaque type d’action qui sont ensuite utilisés sur le plateau représentant le marché boursier. De la même façon, les prix chutent lorsqu’on vend. Cela aussi peut semer la pagaille sur les marchés, faisant monter plus vite le prix de l’or.

Maitriser “Schwarzer Freitag” ne devrait pas être très aisé. Il faut comprendre les interactions entre les éléments et les effets provoqués par le fait d’acheter ou de vendre. En plus, il y a assez d’interaction et de contrôle pour bien contrarier ses adversaires. Bien sûr, la chance a son rôle à jouer quand l’ajustement de la bourse se produit mais les joueurs peuvent tout de même y avoir une influence.

Rédaction : Monsieur Gui
Traduction : Monsieur 20100


> Le site de 2F-Spiele avec blog du projet Freitag


“Schwarzer Freitag”
un jeu de Friedemann Friese
pour 2 à 5 joueurs
à partir de 12 ans
édité par Kosmos
disponible à Essen en octobre

Formidable ! Fabuleux ! Fantastique !

:)

J'y ai joué (un vendredi), c'est très intéressant, et très calculatoire.

Lundi et Jeudi noirs ça me parle (en ref à 1929) mais vendredi noir....

Sinon ca a l'air assez costaud

Fifement effen !

@fox62

Le vendredi en question est peut-être celui de 1993, connu sous le nom de "vendredi marlboro", où cette marque annonça une baisse du jour au lendemain du prix des paquets de 20%, ce qui fit chuter le cours de toutes les grandes marques. (lire No Logo de Naomi Klein).

Je garde un point de vue mitige d'ElektroManager, gros jeu calculatoire de FF. Je me ferais avoir, mais j'espere que le jeu est fun. Funk, c'est fun. ElektroM, c'est mechant. Tres bien fait, mais mechant avec les joueurs. Alors j'espere que FF va cette fois retrouver l'inspiration...

Encore un jeu de bourse.

On en bâille déjà.

Le seul truc original chez Friedmann Friese ce sont ses cheveux verts, et encore, il les a piqué à Losey.