Monte Banana, ça parait vraiment idiot et finalement

[Top Banana]

Ca ressemble à un action game, ça a le matériel d’un action game mais ce n’est pas un action game !

Paru en fin 2013, « Monte Banana » de Jim Winslow est sorti chez l’éditeur autrichien Piatnik et… enfin même le nom ressemble à un action game non ?

Raison de plus pour vous en parler parce que, comme souvent chez cet éditeur, le jeu cache plus qu’il ne montre et vous allez découvrir que les petits singes idiots dissimulent un jeu tout ce qu’il y a de malin. Comme un singe donc.

C’est vrai qu’on peut avoir une petite appréhension quand on ouvre cette boîte assez pleine de vide avec ces petites figurines colorées et son plateau en 3d (hey ! Mais c’est un action game ou quoi ? ).

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La chose commence à prendre un autre goût une fois que l’on distribue à chaque joueur un set de 5 cartes numérotées de 1 à 5.

Chacun sa couleur, nous plaçons notre petit singe sur la première case du parcours qui va tournicoter jusqu’en haut de la montagne.

Le haut de la montagne c’est justement le but à atteindre. Pour ce faire, on choisit une de ses 5 cartes et hop ! On fait avancer sa figurine d’autant de cases.

C’est idiot non ? C’est fait exprès.

Laissez moi maintenant vous distiller la subtilité peu à peu afin qu’elle circule librement et sans violence parmi vos synapses parce que voyez-vous ce n’est pas tout les jours que je peux remercier un éditeur de faire des jeux qu’on croirait que mais pas du tout, ce qui me donne l’occasion de justifier ce formidable métier qui est le mien.

Alors vous vous dites que comme tout le monde possède les mêmes imbéciles de cinq cartes identiques, le premier à jouer sera donc le premier à arriver et en plus, tout le monde va se marcher dessus et donc l’intérêt ludique est proche de l’infini du néant.

Vous allez voir qu’en rajoutant une pincée de petites règles, nous allons basculer l’univers pour passer du total neuneu au petit sourire en coin qui nous fait dire « Haaaaaa ! D’aaaAAAaaccord ! ».

Première remarque, le total des mouvements offerts par nos cartes est donc de 5+4+3+2+1 = 15. Soit donc plus que la somme des cases qui mènent au somment de la montagne. Donc si on joue tout, on finira immanquablement par se casser la figure, une fois arrivé en haut.

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Pire encore (ou mieux en fait) quand un autre singe se trouve devant nous sur le trajet que nous devons emprunter, nous lui sauterons dessus sans compter la case où il se trouve. Là, du coup, c’est sûr, on va vraiment se casser la figure en déboulant au somment à toute blinde…

Pour éviter cela, à notre tour, nous pourrons choisir si nous avançons ou si nous reculons. Oui ! Nous pouvons reculer. Et là autant vous le dire, on se met déjà à calculer avec quelle carte reculer et laquelle avancer en estimant le nombre de singes adverses que nous allons avoir à enjamber.

Ca commence à être déjà un peu plus chaud cette histoire. Mais pour bien faire, le gars Jim nous rajoute un petit truc amusant : on ne peut pas jouer une carte identique à celle que vient de jouer le joueur précédent.

Autant vous dire que nos savants calculs de déplacements préalables en prennent un coup dans le nez… Il va en plus falloir faire ses choix en fonction de ce que vont jouer les autres.

Dès que les joueurs ont joué leurs 5 cartes la manche prend fin. Le singe placé le plus haut reçoit 2 jetons bananes, le deuxième en reçoit 1 et les autres rien du tout. Bien fait !

On recommencera ensuite une nouvelle manche et… Non non non ! Ne touchez pas les singes ! On recommence dans la position où nous sommes arrivé à la fin de la première manche. Cette fois, il va falloir redescendre avant de remonter…

Comme vous l’aurez compris, le challenge est purement stratégique et si les enfants se laisseront porter en se fiant à leur bonne étoile, les plus grands vont s’actionner les neurones en essayant d’estimer au mieux l ‘ordre dans lequel jouer sa main tout en estimant ce que vont faire les adversaires et comment ennuyer son voisin en l’empêchant de jouer une bonne carte juste avant lui.

Oui mais on gagne quand ? Si l’on joue en couple, la première ou le premier à cumuler 3 bananes ou plus l’aura. (la banane…)
À trois ou quatre joueurs, il faudra en collectionner 5 ou plus.

Voilà un jeu aussi pur que son édition est … simiesque. Un chouette petit casse-tête que vous auriez pu à peine effleurer du regard sans se douter ce qu’il recelait.

Et puis si vous n’êtes pas encore complètement convaincu, nous avons préparé quelques Tric Trac TV qui achèveront de vous édifier l’ébaubissement ou pas. En tout cas, moi je vous aurais prévenu et je ne me lasserais pas de louer Piatnik d’éditer des jeux dont on ne peut avoir aucune idée à l’avance sur ce qu’on va y découvrir. Au moins je me sens utile !

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« Monte Banana »
Un jeu de Jim Winslow
Illustré par on ne sait pas qui
Publié par Piatnik
2 à 4 joueurs
A partir de 8 ans
Langue des règles: France, Allemagne, Royaume-Unis, Italie, Pologne, Hongrie
Durée: 20 minutes
Prix: 25,00 €


4 « J'aime »

Bien amené Doc ! :)

Dommage de ne pas mentionner que c'est une ré-édition (copie conforme d'ailleurs si ce n'est le nom).

Enfin côté gameplay c'est intéressant mais un peu trop light ;)

1 « J'aime »

@Poseidon94

"Light" mais ça vise des enfants en même temps...

@Poseidon94

Vous avez tout à fait raison. Juste le temps de rattacher la fiche de l'édition de 1999 et vous pourrez voir les deux versions l'une à côté de l'autre.

1 « J'aime »

Merci Dr. Mops d'avoir épluché la règle pour nous...

bravo Docteur !

ça donne clairement envie d'essayer

je confirme c'est du bon, je l'ai découvert à Choisy Le Roi (vive le riz cantonais de la buvette ;-) pas plus tard que hier !

Rapide, simple et très sympathique, un bon jeu de ludothèque !!!! Merci Dr Mops car sans vous je serais passez à coté de cette table de jeu, car suite à votre article, j'ai même sauté sur la table, sans casser le matériel, cela va de soi !

C est vrai qu il est interessant. 2 degres de jeu pour satisfaire les enfants et les adultes. Il est d ailleurs bien retors pour les adultes

Rô j'ai eu peur j'ai cru que c'était le retour d'un éditeur adepte de Mizaru et de Kikazaru mais pas de Iwazaru ... Nom d'un fion de singe capucin fort heureusement il n'en est rien!