Mops Royal, crottes de mops and Co

Non. Non je ne pouvais pas ne pas vous parler de Mops Royal ! Non pas parce que c’est le jeu du dernier buzz de la hype des prescripteurs hardcore gamers mais à cause de son titre. Forcément. Imaginez donc un peu le nombre de plaisanteries auxquelles j’ai eu droit au dernier salon d’Essen où il était présenté chez l’éditeur allemand Noris.

Il me faut donc avant tout vous expliquer une petite chose. Le fameux Mops dont on parle ici est un chien et plus précisément un carlin. Sauf que le carlin se nomme Mops en Allemagne. Tandis que les mops en Angleterre seraient plutôt des serpillères… En fait ce n’est pas le premier jeu sur le thème du Mops qui est sorti en Allemagne, il en existe d’autres dont la renommée les réserve aux plus pointus des collectionneurs.

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Ce Mops Royal nous propose de faire le ménage chez le Roi Henri, un carlin tout aussi bordélique que distingué. Dans son petit univers on trouve des coussins royaux, des boîtes de Kanigou royales, des os royaux, des gamelles royales, des copains royaux aussi et du caca royal également.

Tout cela sous forme de tuiles cartons de différentes couleurs (6) très aimablement illustrées par monsieur Rolf Vogt qui va bien aider à l’ambiance du jeu.

Chaque joueur dispose donc d’un set de tuiles composé de chacun des objets dans les 6 couleurs. C’est d’ailleurs là que le bât blesse car la jolie boîte ne comporte aucune option de rangement et tout sera en vrac dès le premier dépunchage, charge donc à chacun de trier les 144 tuiles à chaque début de partie où à jouer du sac congélation. Mops 1 – Noris 0.

Une fois chacun en possession de son lot de tuiles identiques aux autres, l’un des joueurs va touiller ses tuiles tandis que les autres vont, au contraire les trier. En même temps, je vous dis ça mais ce n’est pas dans les règles. Règles qui d’ailleurs sont multilingues avec une partie française. Une phrase comme « Les effets personnels de notre carlin sont répartis. » laissera sans doute planer quelques incertitudes chez les débutants. Rassurez-vous, si les formules sont parfois un peu surréalistes, le jeu reste assez simple pour être appréhendé facilement. M’enfin avec l’absence de rangement… Mops 2 – Noris 0.

Chaque joueur va ensuite piocher au hasard une de ses tuiles. C’est la tuile initiale. Ici, on ne joue pas sur le plateau qui ne sert qu’à compter les points et vérifier les combinaisons possibles.

Le but du jeu va être de scorer le plus de points en réalisant les meilleures combinaisons de tuiles. À chaque tour, une nouvelle tuile viendra se positionner près d’une précédente et chacun tentera de les ordonner au mieux.

En fin de partie, chacun aura devant soi un tableau terminé de 5 tuiles sur 5.

Notre première tuile sert donc de départ. On ne sait pas encore dans quel sens tout cela va évoluer ce qui explique l’absence de plateau.

Le joueur qui a touillé et caché ses tuiles en tire une au hasard et la montre à tous les autres joueurs. Chacun doit alors retrouver la même dans sa collection, d’où le tri bien utile.

Tous les joueurs vont alors poser ensemble leur tuile à côté de leur précédente.

L’idée est d’arriver à former des combinaisons. Une combinaison est constituée de 3, 4 ou 5 tuiles qui sont soit de la même couleur, soit avec le même objet.

Regardez donc au centre du plateau de jeu. Toutes les combinaisons possibles y sont recensées. On voit que les combinaisons de trois tuiles rapportent 2 points, celles de quatre en rapportent 4 et enfin celles de cinq offrent 7 royaux points.

Certaine des tuiles montrent un symbole Couronne. Ces tuiles, si elles appartiennent à une combinaison rapportent 1 point supplémentaire.

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Le jeu se pratique donc en duplicate. Hormis la première tuile posée, tous les joueurs vont donc jouer les mêmes tuiles au même moment. Libre à eux de les disposer au mieux.

On peut poser une tuile où on le souhaite tant qu’elle en touche une précédente par un côté. On ne peut jamais dépasser la limite de 5 tuiles en largeur ou en hauteur.

Mais je marque quand ?

C’est là la subtilité du jeu. Une fois que l’on vient de poser une tuile, on peut déclarer une combinaison et scorer immédiatement les points victoire qui correspondent. Mais… On peut aussi attendre d’en avoir une meilleure. Car dès que l’on score une combinaison, une des tuiles de celle-ci doit être retournée. Et une tuile retournée devient morte, on ne pourra plus l’utiliser. Sur les combinaisons indiquées au centre, on voit certaines tuiles indiquées en bleu. Ce sont celles-ci qu’il va falloir retourner si on décide de scorer. Dans les combinaisons à 4 tuiles, on a le choix entre deux emplacements pour « tuer » une tuile. Pas dans les autres.

Forcément, on peut avoir assez tôt des petites combinaisons mais vaut-il mieux les griller tout de suite ou attendre mieux ?

Toutes les tuiles ne seront pas piochées. Elles ne rentrent pas dans le carré de 5 sur 5. Il est donc parfois assez risqué d’attendre une tuile spécifique qui ne sortira peut-être pas. Les joueurs devront faire un peu de statistiques pour évaluer la situation.

Pour mettre un peu plus la pression, sachez qu’on ne peut scorer qu’une seule fois par tour. L’attente du mieux pourra donc se révéler parfois dangereuse car on aura plus le temps avant la fin de partie de scorer une petite combinaison qu’on espérait améliorer.

Enfin, afin de se faire chauffer les neurones, vous pouvez voir sur le récapitulatif des combinaisons que tout n’est pas autorisé. Vous découvrirez que cette belle figure en M avec 4 tuiles, bien que ravissante, n’est tout simplement pas prise en compte. Pourquoi ? En fait je n’en sais trop rien. Peut-être histoire de mettre un peu la pression.

Günter Burkhardt nous propose deux variantes dans les règles. L’une d’elle, pour les joueurs experts, permet de ne compter ses combinaisons qu’en fin de partie. On pose tout puis chacun, tour à tour, score une combinaison en occultant les tuiles demandées. Là l’exercice va être d’optimiser son comptage en commençant par les combinaisons qui n’en détruisent pas trop d’autres.

Du coup ce petit chien moche mais digne nous offre un casse-tête qui peut nous donner un bel os à mordre. Ne vous méprenez pas sur l’aspect enfantin de la chose. Si les enfants peuvent effectivement s’y adonner dès l’âge de huit ans, les adultes y trouveront matière à réflexion. L’ambiance du jeu sera donc beaucoup plus sage que le laisse supposer l’humour du thème. Bien sûr les combinaisons de crottes de mops restent une source de joie pour l’esprit.

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Il est évidemment impossible de ne pas penser au merveilleux mais plus abstrait Take It Easy qui avait en son temps étonné par cet emploi du mode duplicate. Si vous préférez les paysages, c’est Limes qui vous le duplicatera. Si votre truc c’est le plus léger avec des chiffres alors je ne peux que vous conseiller l’injustement sous estimé Stream devenu récemment ce curieux Boutabou. Amis de la duplicaterie, vous serez ainsi comblé et si cela ne suffisait pas, il vous restera le Bridge et le Scrabble.

Alors ? il est content le Mops ?

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Mops Royal
Un jeu de Günter Burkhardt
Illustré par Rolf Vogt
Publié par Noris
2 à 4 joueurs
A partir de 8 ans
Langue des règles: Française, Anglaise, Allemande, Italienne
Durée: 30 minutes
Prix: 20,00 €
Disponible mais pas partout




[Boutabou][Bridge][Limes][Mops Royal][Scrabble Deluxe][Take it Easy !]

4 « J'aime »

Il est fort ce Mops !

Il est rock'n'roll, Mops.