Voilà quelques mois que père est décédé. Il me manque encore, mais je dois réagir et reprendre les affaires qu’il m’a légué… Oui depuis quelques jours, autour de moi, les gens en ont assez d’attendre. Alors, c’est décidé. Non seulement, je vais reprendre le flambeau, mais je compte bien montrer ce qu’un “Fletcher” est capable de faire…
New York 1901, l’ère des grattes-ciels
A l’aube du 20ième siècle, avec l’essor des grosses entreprises, il était nécessaire de développer des bureaux, des dizaines de bureaux, des centaines même pour une seule entreprise. Construire plus grand devenait une nécessité. Construire plus haut serait aussi un signe de puissance.
Et c’est cela qu’attendaient les nouveaux grands patrons des puissances industrielles mondiales : Montrer qui est le meilleur, montrer qui est le plus grand. Ils étaient prêts à investir de fortes sommes d’argent.
Il y avait un petit immeuble sur Nassau street à Manhattan. Mon père en était l’architecte. A l’époque, ce n’était pas spécialement un exploit architecturale, mais cela m’avait permis d’en apprendre beaucoup sur la construction.
Chaque joueur démarre avec un petit immeuble de deux cases. Le but sera de construire de plus grands et de plus imposants grattes-ciels.
Parfois, il faudra en démolir pour en rebâtir
Aujourd’hui, Robert Fletcher allait pouvoir démontrer tous ses talents d’architecte et appliquer le fruit des enseignements issus de son père et des études universitaires qu’il avait reçu.
Dans New York 1901, vous incarnez donc un architecte.
J’avais des idées plein la tête, des idées raisonnables …
Mais aussi des choses bien plus folles.
Et pour m’aider, il y avait aussi les ouvriers qui avaient travaillé pour mon père. Je ne partais pas de rien, heureusement…
Chaque joueur dispose de 4 figurines d’ouvrier.
Je possédais même assez d’argent pour démarrer les premières constructions. D’ailleurs, les premières commandes étaient tombées. Mais avant tout il me fallait un terrain pour y implanter mon premier bâtiment.
Les joueurs vont s’installer sur Manhattan… En dehors des bâtiments de départ, il n’y a que des terrains libres dans plusieurs secteurs séparés par les rues et des districts (zone de couleur)
Avant tout, j’ai utilisé mes premières finances pour acheter un terrain à bâtir… Voyons voir
A chaque tour, les joueurs ont la possibilité de prendre une carte de terrain de deux ou trois cases parmi un choix de 4 cartes.
J’ai eu de la chance, un grand terrain était disponible. J’y ai aussitôt envoyé mes ouvriers.
Chaque figurine représente un groupe d’ouvriers que vous allez envoyer pour réserver un terrain et éventuellement y construire.
J’étais plein d’ambitions. Mon devoir et ma fierté était de rendre célèbre le nom de mon père, celui de notre famille. J’avais des idées plein la tête. Celle de devenir le meilleur architecte bien sûr, mais aussi celle de construire toujours plus grand et toujours plus haut
Les joueurs devront construire Plusieurs grattes-ciels, chacun d’eux apporteront des points (bronze, argent, Or). On commencera obligatoirement par les bâtiments bronze.
Mon premier terrain était prêt à bâtir. Et c’est ainsi que j’ai pu ériger mon premier gratte-ciel ! On commençait à parler de moi à New York …
Un joueur peut à tout moment bâtir sur ses terrains ou ses anciens immeubles. Bien entendu, il y a des règles de priorité
Aussitôt une construction réalisée, le joueur marque des points de renommée.
La concurrence s’annonçait rude. L’industrie était en plein essor aux Etats Unis. Les grosses firmes installaient, au plus vite, leurs bureaux près du New York Stock Exchange.
Les autres joueurs doivent également installer leurs gratte-ciel sur l’île. Ce sera parfois la bousculade pour les meilleurs terrain.
Parfois, il fallait utiliser ses relations… Rien de telle qu’une soirée mondaine pour discuter avec des personnes influentes… J’ai pu ainsi obtenir un peu plus de possibilité pour acheter des terrains voir même, en acheter plusieurs.
Les joueurs ont des cartes bonus qui leur apportent différents pouvoirs comme acheter deux terrains, changer les choix de terrains proposés, construire deux fois de suite. Ces pouvoirs sont uniques pour toute la partie.
Certaines rues étaient fortement prisées par les acheteurs. On se battaient pour y acquérir au plus vite des terrains.
Dans New York 1901, trois rues parmi celles disponibles apporteront des bonus de 5 points à celui qui y aura construit le plus d’immeubles.
Dès le début, j’ai mis en exécution une de mes idées les plus folles. J’ai construit le premier gratte-ciel en forme de S. Un projet fou, certes, mais un projet qui a été copié…
Si un joueur possède les terrains suffisants, il peut désormais y construire des grattes-ciels qui prennent plus de surfaces
Et surtout, ce fut un projet qui m’a apporté plus de renommée dans le monde de l’architecture. Enfin le nom des “Fletcher” commençait à émerger dans cette jungle architecturale où les building poussaient plus vite que les arbres !
Les joueurs ont également une carte objectif, en commun, qui donnera des points supplémentaires. Cette carte est tirée au hasard parmi plusieurs donnant ainsi des variations entre les différentes parties. Ici, cet objectif apporte des points, plus on construit des immeubles aux formes “irrégulières” comme celui en S
Désormais, avec un nom connu, de la renommée, des finances et surtout plus d’expériences, je pouvais passer à la vitesse supérieure. On me faisait confiance, même si parfois, quelques sceptiques m’accusaient de monter trop haut au risque que cela s’écroulerait un jour sous son propre poids. Mais, j’étais sûr de moi, alors plus rien ne pouvait m’arrêter…
Dès qu’un joueur atteint au moins 10 points de score, il peut désormais construire des grattes-ciels classés “Argent”
Parce que, parfois la place manquait ou pour éviter de perdre trop de temps à acquérir de nouveaux terrains, on démolissait… Oui, on rasait de vieux immeubles désaffectés pour en reconstruire de plus beaux, encore plus grands et plus modernes. Certains trouvaient cela très laid, mais, pour moi, Manhattan devenait un lieu mythique, le lieu du défi des architectes… Mon nom était dans toutes les soirées et les discussions dès que quelqu’un parlait d’installer ses bureaux, ici, à New York.
Au lieu d’acheter des terrains à bâtir et de construire depuis le sol, un joueur peut démolir ses propres bâtiments pour rebâtir dessus, du moment que celui-ci soit de puissance supérieure. On a 3 niveaux de puissance : Bronze, Argent et Or (indiqué par la couleur où se trouve les points de score). Les bâtiments détruits ne reviennent plus en jeu, ils sont écartés de la partie
Les années ont passé…
On bâtissait encore et encore… Ce qu’on croyait être les meilleurs grattes-ciels commençaient à devenir déjà obsolètes. Désormais, on avait les techniques pour grimper toujours plus haut. Pour faire de l’ombre aux autres…
Un peu plus tard dans la partie, si on obtient au moins 25 points, on peut désormais construire des gratte-ciel de catégorie “Or”
Les emplacements se faisaient rares, mais on démolissait toujours pour rebâtir…
C’est alors que j’ai pu enfin mettre à profit l’un de mes projets secrets… je devrais dire mon projet secret ! Le building de la démesure, le monstre de New York. C’est la société “Singer” qui fut le commanditaire… Décidé à installer son siège à New York, je n’avais pas de limite, ou quasiment pas. Alors…on l’a fait !
Un joueur, s’il le peut, peut construire un gratte-ciel “légendaire”. Il n’en existe que quatre disponible dans le jeu. On ne peut en construire qu’un seul par joueur. On dépose ainsi son jeton “King” pour se rappeler du propriétaire au moment du décompte.
Mais écoutez plutôt, 186 mètres de haut ! 47 étages ! Ma fierté !
Ci-dessus, les grattes-ciels légendaires. il n’y en a que quatre et chaque joueur ne peut en construire qu’un seul ! Bien entendu, on fera tout pour essayer de vous en empêcher ! Par exemple, en prenant des terrains convoités.
Pourtant…
Bon sang ! Ils ont réussit à me défier ! Ce monsieur Le brun me le paiera !
Et oui… Les autres joueurs peuvent aussi faire un gratte-ciel légendaire. Ici, Le Metropolitan Life, 213 mètres et 53 étages, construit en 1913 et surtout 12 points !
La partie prendra fin dès qu’il n’y aura plus de cartes terrains disponibles pour offrir un nouveau choix de 4 cartes ou dès qu’un joueur n’aura plus que 4 immeubles devant lui. On décompte alors les bonus de rues. Rappelez vous, ce sera 5 points supplémentaires, si on est le joueur ayant le plus de grattes-ciels dans la rue “bonus”
Le joueur bleu n’a plus que 4 building. il met fin à la partie. Tout le monde, sauf lui, joue encore une fois.
Enfin, on décompte la carte objectif. Ici, Chaque joueur touche des points pour chaque immeuble irrégulier qu’il a construit. Mais il existe différents objectifs…
- Grrr, ce Schneider domine la ville… Bon sang !! Mon conseil d’administration et mes ingénieurs sont ils composés que de chiffes molles ?!
- Mais Monsieur Fletcher, croyez nous ! Nous avons…
- Taisez vous ! …Je vous conseille de plancher dès maintenant sur un nouveau projet !
New York 1901 en fin de partie
Ce que j’en pense
Parlons tout d’abord du design de New York 1901, puisque Blue Orange, l’éditeur, a fait appel à un illustrateur que j’adore et qui n’est autre que Vincent Dutrait. Vincent est d’ailleurs le même illustrateur du fameux grand prix du Grimoire de l’Alchimiste 2014 avec le jeu Lewis & Clarck.
Avec ses dessins, New York 1901 est donc superbement illustré. Toujours question Design, on appréciera également le reste du matériel avec de belles figurines d’ouvriers, au lieu de simples meeples et un joli gratte-ciel comme pion pour marquer son score. Enfin, Blue Orange a même poussé un peu plus loin, avec un intérieur de boite tout à fait dans le thème. Nom d’alambic ! Qu’il est agréable d’avoir un beau jeu…
Voyons…Il est beau, mais est il bon ?
Plusieurs rumeurs ont traîné, comme quoi il s’agissait du “gros jeu” de chez Blue Orange… Fausse rumeur ! Puisque New York 1901 s’adresse à un public plutôt large et ne sera pas limité aux gros joueurs experts. Il faudra quand même user de quelques stratégies de placement pour tenter d’amasser un maximum de points. Pour cela, il faudra tenir compte des terrains, des adversaires, des objectifs et des bonus de rues.
La durée d’une partie sera d’une heure environ, voir un peu plus pour celles et ceux qui se lancent dans leur première partie. Le jeu a beau être plutôt simple, il n’en restera pas moins l’envie d’y rejouer pour tenter d’améliorer son score, surtout si on a perdu, mais aussi pour tester toutes les cartes “objectifs” du jeu. New York 1901 est aussi là, tout simplement pour faire un bon jeu, pas trop compliqué et pas trop long.
J’avais émis quelques doutes sur une partie à deux joueurs où la place serait “trop suffisante” pour se placer tranquillement sans être gêné et donc, avoir le risque de trouver le jeu ennuyeux. Mais les bonus des rues et certaines cartes objectifs vont faire que l’on tentera, malgré tout, de s’installer au même endroit que son adversaire, même s’il y a assez places pour se mettre ailleurs. Ainsi, la compétition va demeuré. New York 1901 est optimum à trois ou quatre joueurs, mais il reste, toutefois, très agréable à deux.
New York 1901 entre clairement dans la même catégorie que les fameux “Aventuriers du rail” et sera un excellent challenger avec son thème atypique.
Sa sortie est programmée pour Septembre, ne la manquez pas !
Tapimoket
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