Nova Aetas : Renaissance - Perche ? Era morto ?

[Black Rose Wars][Dungeonology : the Expedition]

Il ne me reste que quelques dizaines de minutes pour vous parler de ce jeu qui est en campagne de financement participative…

Encore, me direz-vous ? Mais Tric Trac se transforme en plateforme de plateformes de pré-commande ? Non, pas du tout, rassurez-vous. Une fois encore, comme pour Freedom Five, il y a une histoire que je m'en vais vous conter (Père Castor, raconte nous... Et bam, musique dans la tête)

In nomine Patrie, et Popolino et Para bellum...

Lors de la première campagne de Ludus Magnus Studio, en 2016, pour leur premier jeu qui était la première version : Nova Aetas, Dark Renaissance, j'avais été attiré par plusieurs éléments :

- Un univers Renaissance italienne fantasy qui n'était pas pour me déplaire dans le changement d'ambiance que cela amenait. Les factions (l'armée papale, les forces du sa Sérénissime ou les faunes et centaures du clan Primaevi), les bâtiments, les ingrédients très alchimiques... Bref, ça amenait de l'air frais à tout ces donjons médiévaux humides et c'était très bien ! Moi qui masterise avec beaucoup de plaisir le jeu héroïque de cape et d'épée "Les secrets de la 7ème mer", retrouver cette ambiance en jeu de plateau avec figurines, c'était très bien pour ça aussi !

- Un système d'activations autour d'une horloge que je trouvais très astucieux. Nos actions prennent du "temps" (déplacement sur l'horologium) et pendant ce "temps", d'autres seront activés et c'est à moi, joueurs, de savoir si je temporise ou pas, si je me lance à corps perdu dans cette attaque, me privant de réaction pour aller aider mon pote héros à côté qui se fait rosser... Bref, en dehors d'une "simulation" impossible, à part en jeu de rôle, du "j'arrête ce que je faisais pour réagir" qui demande une gestion "fluide et en temps réel" du temps qui passe, le système mécanique de l'horologium est assez fin et donne des réflexions très intéressantes pendant le jeu sur l'utilisation de cette ressource qu'est "le temps"

Horologium et Perilium pour la nouvelle version !

- Un jeu coopératifla valeur de menace que représente chacun des joueurs influence le comportement des adversaires géré par une sorte de grille de comportement. Alors attention, ça posait souvent plus de questions que de réponses puisque se trouvaient confrontés "ressorts mécaniques" et situations "réalistes" :

Alors normalement, à son activation, là, le méchant Stratioti scrute à 4 cases autour de lui pour voir s'il y a un héros représentant une menace plus grande que son objectif premier qui est de garder l'entrée du bâtiment où se signe un accord important. Et bien sûr, il y en a un ! Il se déplace donc vers lui pour l'attaquer. MAIS ! En faisant deux pas, il aperçoit normalement, jusqu'à présent caché à sa vue en étant derrière un coin de bâtiment, un autre héros encore plus dangereux. Il devrait donc l'attaquer mais, ayant dépensé deux "temps" sur 4, il va faire encore deux "temps" pour aller vers l'autre héros et finalement n'aura attaqué personne... Ce qui est un peu "idiot" comme réaction, non ? Allez, on va dire qu'il s'est précipité sur le premier vu et l'attaque. Point ! D'accord ?

Voilà, vous sentez que c'est du vécu et ça rappelle les comportements "mécaniques" des gardes à des jeux comme Thief où tu envois une flèche d'eau sur une torche, elle s'éteint, tu ne bouges plus car le garde est alerté puis, avec un "oh, ça doit être encore ces rats", il reprend son tour de ronde... Non, mais quoi ? OO Mec, tu devrais t'approcher, passer en mode "suspicieux" et ne pas t'en départir aussi facilement, non mais oh !

Bref, reprenons le cours de l'article.

- Pour terminer, les figurines étaient très agréables et "vent frais, comme le thème" et le matériel en carton épais trois dés (maisons, arbres, éléments de décors) n'étaient pas sans rappeler un peu le Heroquest de notre enfance, ce qui n'a pas dû passer inaperçu puisque nous en retrouverons du même acabit dans la prochaine version de Descent.

Quoiqu'il en soit, voilà un jeu qui avait une vraie saveur, certes pas pour tout le monde, puisque les parties étaient assez longues (rarement moins de deux heures sauf à perdre rapidement)

Oui, ça prend un peu de place, ce jeu :D

Toujours reprendre sa quête, Le Scorpion !

Seulement voilà, 2016, c'était il y a quatre ans, et depuis, Ludus Magnus Studio a gagné de l'expérience avec des jeux comme Black Rose War (pas un petit jeu, certes, mais un très bon jeu) et Dungeonology (moins fan personnellement de la thématique qui s'alambique avec la mécanique mais qui a trouvé son public), à côté d'autres projets qui ont plus de mal à convaincre (relance de campagne et/ou beaucoup moins de participants). Du coup, lorsqu'Emiliano Carreti, du LMS, suite à notre conversation à Essen 2019 sur Nova Aetas où il nous avait parlé de la nouvelle version, nous a proposé de recevoir un prototype jouable de cette nouvelle version, j'ai bien évidemment bondi sur ma rapière aux quillons recourbés et ouvragés !

Et nous voila reparti pour une mission "nouvelle formule" afin de voir ce qui a évolué.

Premièrement, les dés se sont uniformisés puisqu'il n'a plus que des dés à 8 faces ; Dés qui ont eux-même évolués puisque six faces, en plus du numéro, comportent un deuxième symbole pour une double lecture : trois soleils (4, 6, 8), deux étoiles (5, 7) et une lune (1). De quoi déclencher des effets supplémentaires lors de vos différents tests, utilisations de compétences et autres objets divers pour des combos possibles et même des alchimies entre les personnages. C'est un coopératif, rappelons-le !

Alors, toi, tu l'attires et moi, je le perce, ça te va ?

D'ailleurs, à ce sujet, les personnages se développeront et pourront choisir entre deux classes, en ayant besoin d'expériences mais aussi d'objets (potentiellement à fabriquer grâce à vos connaissances en villes suivant ce que vous rapporter de vos missions). Qui plus est, différentes capacités seront choisis au moyen de petits jetons à ficher dans vos feuilles de personnages ce qui en facilite la lecture (qui a dit Zombicide ?)

Si l'horologium et le Perilium n'ont pas évolués autrement que graphiquement (et tant mieux, ce sont des marques de fabrique qui donne de l'âme au jeu), la façon de gérer les missions est bien plus narrative. Sans forcément dire qu'Unlock ou Time Stories sont passés par là, nous retrouvons, à la manière des "point&clic" d'un jeu vidéo, des cartes dans une enveloppe.

Ces cartes vous permettront à la fois la mise en place, progressive et par étapes de la mission, suivant les différents chemins que vous choisirez de prendre, mais également des illustrations pleines cartes avec à la fois des numéros et des indications de temps si vous souhaitez interagir avec tel élément ou telle personne :

"Bon, ben pendant que vous continuez de d'exploser les rotules de ces assaillants ivres, je rentre dans l'auberge (1 temps)... Tiens, l'aubergiste a l'air préoccupé, je vais discuter avec lui (deux temps).... Je prend la carte numéro 13 et... Hmm, intéressant ! Hey, les filles, j'ai une recette qui permet de faire un encens somnifère ! J'vous parie qu'on en aura besoin. Il nous faut de la poudre lunaire ! Si on fouillait la cabane dans les bois que tu as croisé, Rebecca ?"

Du coup, j'ai retrouvé le plaisir des parties de Nova Aetas : Dark Renaissance avec plus de "fluidité" pourrais-je dire. Avec une façon de lorgner vers du narratif, et quelque part, un peu de jeu de rôle en arrière-plan, ce qui n'est pas du tout pour me déplaire. Les entre-missions pourront toujours nous permettre de faire un tour chez le chirurgien pour se faire réparer ou chez le maître d'arme pour apprendre de nouvelles compétences, etc. comme à l'époque de Warhammer Quest pour les plus anciens parmi nous.

Les figurines sont encore plus fines et chouettes pour un univers dont la fraîcheur est toujours d'actualité, les mécanismes sont mieux rodés et nous sentons clairement l'expérience acquise.

Tout ceci est bien excellent et donc, me direz-vous, il s'agit de foncer tête baissé pour participer à la campagne ? Que nenni, ce n'est pas mon objectif ici. Il faut savoir que c'est un jeu avec des figurines (genre à part entière); Que la campagne vous demandera plusieurs heures de jeu puisque chaque partie (mission et il y en a plus d'une vingtaine) est clairement du côté de l'heure et demi à trois heures pour les plus importantes ; Que la rejouabilité des missions, une fois les "surprises" découverte, est forcément moins grande même s'il est possible de jouer d'autres héros, voir d'autres carrières de héros pour changer, et qu'un système de tirage aléatoire d'adversité vous permettra d'affronter d'autres forces pour d'autres façons de réagir ; Et qu'enfin, il reste toujours, puisqu'il y a une part de "simulation humaine" dans "l'intelligence artificielle" des méchants, des questionnements et ainsi ralentir le déroulement du jeu.

Pourtant, cette fois, dans les règles, les auteurs sont clairs : "Faites en sortes qu'ils prennent les bonnes décisions pour être vraiment contre vous"... Du coup, nous en viendrions presque à demander à quelqu'un de jouer les méchants pour avoir une vraie "intelligence" en face, qui peut faire des erreurs mais qui peut aussi tendre de vrais pièges.

Une fois ceci dit, nul besoin de dire que je suis personnellement ravi de voir revenir ce Nova Aetas : Renaissance pour ses saveurs italiennes et une autre façon de jouer avec de très bonnes idées mécaniques.

Ah oui, quand même, si vous voulez vous rendre compte par vous même... Entrez dans la cabane en 1 temps... Mais je décline toute responsabilité ensuite... Gniarki gniarki gniarki !

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De la renaissance Fantasy, du plateau, du jdr, des mécaniques inspirées, un visuel soigné : mais c’est pour moi !
Des chances de le voir en magasin spé ? Car pour Brotherhood of Venice c’est visiblement peu probable.

Et je crois même qu’il y aura une VF mais je sais qui fait la traduction

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Ça a l’air sympa vu de loin. Mais je n’ai ni les joueurs ni le temps pour ce format (ni la peinture !) Quel dommage de se priver de tout un pan du paysage ludique. Sans doute une bonne option pourtant pour ceux qui attendent une traduction de folklore the affliction ?

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L’univers de 7 seas en jeu de plateau, je dis oui ! Sancho, mon armure, l’aventure m’appelle !

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edit : je sais PAS qui fait la traduction

Je te chasse, vil tentateur !

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Homme de goût, retrouvons-nous donc à la cour montaginoise, nous avons quelques aventures à partager !

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ah dommage raté d’1 jour :frowning:

En vous remerciant. Je serai ravi de chevaucher à vos côté lors de vos aventures cher damoiseau, si toutefois la compagnie d’un Castillan ne vous déplait guère !

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Dommage… Dommage… Dommage… De n’avoir pas fait cette actu quelques jours plut tôt… Je me suis jeté sur le KS dès que j’ai eu fini ma lecture mais, las, la campagne est terminée. Je suis tristesse (mon banquier, lui, a gardé le sourire… C’est déjà ça)

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Loin de moi l’idée de faire perdre le sourire à votre banquier, mais entre le manager de pledge et les pledges groupées qu’il y a sur le forum de TricTrac ou sur cwowd, je pense que vous pourriez devenir “joie” :wink: (en tout cas, j’ai pledgé, donc, des fois que ça puisse aider… Mais chut, mettons que je n’ai rien dit) :smiley:

Je n’aime pas les jeux de figurines tactiques et je n’aime pas trop les coopératifs, mais là c’est beau, ça sent le neuf, des mécanismes qui ont l’air innovants et qui sont bien montrés, un super bel article , merci !

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Cher Monsieur Guillaume.
Vous me rendez le sourire…
Par contre, chez mon banquier, c’est la soupe à la grimace :slight_smile: