Chers joueurs incrédules, indécrottables, indigènes, bienvenus dans le sombre Sixième Monde.
Chers joueurs invétérés et invertébrés, bienvenus dans les Ténèbres où le Destin vous a déjà relégués.
Nous sommes entre 2050 et 2070 et ça ne nous rajeunit pas.
Dans cet univers futuriste uchronique tendance cyberpunk règne la Magie, se déchirent les Mégacorporations, se corrompent les restes d'un pouvoir en perdition.
Des âmes vendues au plus offrant errent à la recherche d'une préservation illusoire.
Mais dans les Ombres, en marge du déclin, survivent des orcs, des elfes, des trolls, des nains et même quelques...humains.
Les derniers rebelles clandestins qui refusent tout compromis.
Ce sont les Shadowrunner.
Vous êtes l'un d'eux.
Vous devez rester debout.
C'est un devoir.
Vous devez franchir les Obstacles tendus par des gangs sans foi et autres groupuscules ultras violents sans pitié...
C'est votre devoir.
Pour qu'un Nouveau Monde naisse.
En marche ! (comme dirait Soeur...euh...Frère Emmanuel)
Shadowrun Crossfire est un deckbuilding coopératif édité chez Catalyst Game Labs en anglais en 2014.
Sa version française vient d'être fraîchement éditée chez Black Book Editions en 2017.
Liste des auteurs : Mike Elliott, Rob Heinsoo, Jim Lin, Gregory Marques, Sean McCarthy, Rob Watkins. Ben sont bien nombreux.
Victor Perez Corbella est à la palette pour dessiner les cartes. On le rencontre déjà dans Champions of Midgard, Samuraï Spirit et l'excellent Relic.
Un Elfe
Encore et encore un deckbuilding.
Un de plus.
Ce jeu se joue de 2 à 4 joueurs. Comme tout bon coopératif qui se respecte il peut se jouer en solo.
L'incomparable Rhado avait classé ce jeu N°1 dans son TOP 2014.
Une vidéo du cher Chaps ici
Chers joueurs frénétiques, je vous mets en garde, ce Sixième Monde est impitoyable.
Frères Shadowrunner préparez-vos mouchoirs pour pleurer, panser vos plaies.
Ce jeu est rude pour les prudes.
Frères Humains, qui après nous vivez, n'ayez les coeurs contre nous endurcis...
(merci François Villon)
Ce jeu sera éreintant pour les égarants.
Frères Orcs sachez secourir vos prochains.
Ce jeu sera implacable pour les incapables.
Frères Trolls sachez conforter.
Ce jeu sera féroce pour les bolosses.
Frères Nains sachez soulager les douleurs.
Ce jeu sera sévère pour les trop pépères.
Frères Elfes sachez délivrer du mal.
Ce jeu sera insensible aux âmes sensibles.
Un humain
Comme le criait désespérément le piteux Mick Jagger au concert d'Altamont : « Sisters and Brothers keep cool ! »
Et Dieu sait que cette année 69 avait beaucoup de sympathie pour le Diable.
Un jeu qui monte en tension comme la température du vieil ampli à lampes de Keith au concert de Leeds en 67.
Un jeu où vous devrez garder votre sang-froid et surveiller vos arrières.
Apre comme un riff shooté de Ron Wood.
Un troll
Et surtout un jeu où l'aspect coopératif, poussé à l'extrême, s'avère
IN-DIS-PEN-SA-BLE,
voire vital, pour assurer votre survie.
Ravalez votre ego. Ne vous prenez pas pour un brillant Brian.
Ici point de satanées paillettes et de lamentable flower-power.
Place au punk avant l'heure. L'orage gronde.
But du jeu
Vous gagnez (pas souvent) si : vous atteignez l'objectif de la Mission.
Vous perdez (souvent) si : tous vos Runners sont Staggered et/ou Critical.
Un ork...qui fait bien peur !
De la boîte, du matériel et de l'extension
A regarder la boîte on voit clairement que ça va bastonner dur.
Que ça saigne !
Dans la boîte :
50 pions Nuyens
38 compeurs (pour dégâts, santé, etc.)
80 cartes obstacles (2 niveaux, facile, mouais facile c'est vite dit et difficile)
60 cartes marché noir
50 cartes événements
20 mini plateaux Runners (4XNain, 4XTroll, 4XOrc, 4XHumains, 4XElfes)
Chaque mini plateau a sa propre illustration de personnage
4 cartes rôles
100 stickers améliorations (pour le mode campagne)
1 livret de règles (avec un glossaire bien pratique)
1 livret narratif sur le 6ème Monde
3 Missions (d'autres missions sont téléchargeables via le net)
et un grand vide...pour des extensions.
2 Characters Expansion Packs (nouveaux autocollants pour upgrade + de nouveaux persos)
High Caliber Ops (nouveaux scénarios, nouvelles cartes Marché Noir, etc.)
Aucune traduction VF de ces extensions à ce jour.
L'extension High Caliber Ops s'avère vite vitale pour notre survie. Le jeu devient, un peu plus, facile. J'ai bien écrit, « un peu ».
Un nain
Les cartes sont de bonnes qualité. Mais j'ai préféré sleever les cartes joueurs (me restaient quelques sleeves de mon SDA JCE qui vont impeccables).
Les mini plateaux Runners ne sont pas très épais, genre carton fin. A conserver avec soin donc.
Les tokens sont...des tokens.
Des règles
Et bien ce jeu est simple à jouer comme les accords doucereux d'un Angie.
Le livret est clairement rédigé et illustré.
Certains termes comme « run », « rôle » ou « annulation » auraient mérité une explication plus simple.
Un mode campagne dans lequel on garde les mêmes personnages tout le long de l'aventure. Pour mémoriser leurs progressions, on collera (ou pas) sur leurs fiches des stickers indiquant les capacités spéciales nouvellement acquises.
De l'immersion
J'aime bien l'univers CyberPunk en général (c'est mon côté The Clash et Ramones mais sans le Cyber alors).
Inspiré du RPG Shadowrun, pas besoin de connaître sur le bout des doigts cet univers pour jouer et apprécier ce jeu de cartes.
Je trouve les illustrations des cartes bien réussies.
Certaines illustrations et textes des cartes proposent parfois un humour décalé bienvenu.
Pour se mettre dans l'ambiance on trouve, pêle-mêle.
dans notre deck :
des fusils de précision RA SM-4 (sais pas ce que ça signifie mais il est puissant en jeu)
des Aztechnology Striker
des Fouets Monofilament
des Eclairs Etourdissants
des Katanas
parmi les obstacles :
des Sbires
des Mages Corpo
des Chefs de Gang
des Eclaireurs Astral
des Sentinelles des Anciens
des Punks des Rues (Should I Stay or Should I Go)
des Chasseurs de Primes Ork
Entre autres.
Que du beau monde pour mettre une bonne ambiance autour de la table.
Installation simple et rapide. Grosse satisfaction.
5 mn maxi montre en main.
distribuez les 4 rôles entre les joueurs
chaque joueur choisit son rôle et prend le deck correspondant
chaque joueur choisit sa carte Runner qui n'a pas peur
ajuster son seuil maximum de points de vie, piocher sa main de départ, récupérer ses Nuyens de départ (le Nuyen est la monnaie du jeu comme par exemple l'euro en Europe ou le Statère en Arverne)
mélanger les 2 decks Obstacles (le Normal qui fait mal et le Difficile qui fait dans le mille)
mélanger le deck Marché Noir et en révéler 6 cartes
mélanger deck Crossfire (les cartes événements qui font très mal aux dents)
choisir une Mission et suivre ses indications spécifiques
Tour de jeu.
défausser l'événement en cours et en révéler un nouveau
(1er joueur puis sens horaire pour les suivants)
jouer des cartes pour lutter contre un ou des obstacles (le sien ou celui d'un de vos co-équipiers)
les autres joueurs peuvent vous aider pendant votre tour avec des cartes Assist
appliquer dégâts contre le ou les obstacles
si l'obstacle est franchi, appliquer les éventuels effets, le défausser et partager les récompenses en Nuyens entre tous les joueurs
défausser vos cartes jouées
recevoir les dégâts des obstacles qui vous font facepiocher 2 cartes si vous en avez 3 ou moins en main
acheter des cartes au marché noir en payant en Nuyens
chaque carte achetée est remplacée immédiatement sur le marché et va directement dans votre main
fin du tour : si aucun obstacle (ou boss selon la mission) n'est en jeu, défausser la carte événement en cours et monter d'un niveau (changement de scène)
Du ressenti durant les parties (solo, 2 et 4 joueurs).
Les parties ne durent qu'une petite heure.
En solo on peut jouer 1, 2 ou 4 runners.
A chaque tour faut jouer le combattant des rues.
On se retrouve parfois nez à nez avec un Jack bondissant tel l'éclair.
De plus vous ne pouvez pas toujours avoir ce que vous voulez au Marché Noir.
« Ne faiblit pas » me dit mon Netrunner de gauche, promeneur de minuit.
Pendant que des larmes coulent, nos ennemis se régalent.
Les stickers Améliorations
Alors chers attentifs joueurs aux oreilles ludiques aux aguets aiguisées telles des elfes émoustillés, que penser de ce nouveau deckbuilding ?
A t-il sa place dans le monde joyeusement surpeuplé du deckbuilding ?
A t-il sa raison d'être dans le monde gaiement saturé du coopératif ?
Mérite t-il d'être joué dans le monde plaisamment achalandé du deckbuilding coopératif ?
Moi je dis OUI, OUI et encore OUI.
Très bon en solo, très très bon à 2, un peu bancal à 3 et très très très très bon à 4.
Un bon gros coup de cœur qui fait du bien...même quand ça fait mal...
Ce deckbuilding n'est pas le premier et ne sera pas le dernier...mais il fait ce qu'il y a de mieux.
« Les Stones étaient les premiers et seront les derniers et personne ne pourra faire mieux. »Bob Dylan
A lire fiévreusement en écoutant les 6 indispensables galettes de 1966 à 1972 : After Math, Between the Buttons, Beggars Banquet, Let it Bleed, StickyFingers et Exile on Main Street.
Après ça se gâte et ça s'empâte...
Pour tout savoir sur les Stones et ces maudites-magnifiques-psychédéliques-bordéliques-sataniques-électriques-chaotiques-hystériques-magnétiques-narcotiques-lubriques-spasmodiques années 50-60-70.
« Rolling Stones, une biographie » de François Bon
« Dance with the Devil, l'histoire extraordinaire des Rolling Stones » de Stanley Booth
« En route pour l'exil » de Robert Greenfield
« Altamont 69, les Rolling Stones, les Hells Angels et la fin d'un rêve » de Joel Selvin
« Apathy for the Devil » de Nick Kent
Jeu de lecture rien que pour vous : cherchez et trouvez 10 titres des Stones cachés (traduits en français) dans l'article.
Vous gagnez une place pour le concert des Rolling Stones qui sera donné à l'U Arena de Verneugeol en 2033 (Service d'ordre assuré par des Elfes Angels).
I said I know it's only a game board but I like it
I know it's a game board but I like it, like it, yes, I do
Oh, well, I like it, I like it, I like it