PILLARDS DE SCYTHIE : Si t’y vas pas, tu pilles pas !

[Pillards de la mer du Nord][Pillards de la Mer du Nord : Champs de Gloire][Pillards de la Mer du Nord : Taverne des Héros][Pillards de Scythie]

Tout commence fin 2015 lorsque sort en boutiques Pillards de la mer du Nord, un jeu de Shem Phillips, illustré par Mihajlo Dimitrievski (aussi connu sous le pseudonyme de The Mico), dans lequel vous prenez la tête d’une troupe de Vikings et menez des raids afin d’impressionner votre jarl. Deux extensions viendront compléter ce jeu aujourd’hui considéré comme un « classique » par beaucoup de joueurs. Après avoir décliné le thème dans deux autres jeux dont l’un a eu droit lui aussi à son extension, l’auteur nous propose 6 ans plus tard une refonte de son tout premier opus, avec des règles mises à jour et des possibilités stratégiques plus grandes tout en conservant la mécanique qui a fait le succès du jeu ; voici Pillards de Scythie !

Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec Pillards de la mer du Nord, petit rappel des règles qui sont un peu étoffées pour Pillards de Scythie. Chaque joueur incarne une troupe de pillards scythes tentant de se couvrir de gloire en mettant à sac des colonies en Cimmérie, Assyrie, Perse et Grèce. Chacun choisit un duo héros/pillard parmi ceux disponibles (nombre de joueurs + 1) et les place sur son plateau individuel. Tous démarrent la partie avec 3 pièces d’argent, 1 provision et 1 ouvrier bleu. Sur le plateau principal, on trouve tout en haut le village scythe, puis en descendant les différentes civilisations qu’il va nous falloir rançonner, avec sur chaque emplacement de pillage le type d’ouvrier nécessaire pour réaliser l’action, les ressources à défausser, une tuile quête à révéler, des ressources et un ouvrier à récupérer et enfin des points de victoire à gagner selon la force de votre armée.

Mise en place terminée !

La mécanique de jeu est extrêmement simple : à chaque tour, vous prenez votre unique ouvrier, le posez sur un emplacement d’action libre sur le plateau principal, la résolvez et récupérez un nouvel ouvrier, soit celui du pillage si c’est l’action que vous effectuez, soit un ouvrier déjà posé sur le village si vous réalisez une action de village. Les tours s’enchaînent ainsi jusqu’à ce qu’il ne reste que 2 colonies à piller ou 2 quêtes sur le plateau principal.

En termes d’actions, elles sont de deux types : celles au village et les pillages. Au village, vous allez pouvoir vous équiper avant de partir en pillage (avec des animaux donnant des bonus à vos pillards ou avec des provisions), recruter de nouveaux pillards à ajouter à votre troupe, récupérer de nouvelles cartes dans votre main, utiliser leurs capacités ou encore accomplir des quêtes. Dans les colonies, vous allez choisir un emplacement de pillage, dépenser les ressources demandées (et éventuellement des jetons koumis pour augmenter temporairement la force de votre cohorte d’un point par jeton), lancer les dés indiqués (ils peuvent augmenter votre force mais aussi vous infliger des blessures) et récupérer les récompenses du lieu (ressources, ouvrier et points de victoire).

Une fois la partie terminée, on procède alors au décompte des points. En plus de ceux accumulés durant la partie, les joueurs reçoivent des points bonus pour les pillards de leur cohorte, leurs animaux, leurs quêtes et leurs jetons butin restants. Le joueur ayant le plus de points est déclaré vainqueur.

La cohorte du mouflon est parée à l'attaque !

Quelles sont les principales différences avec son grand frère, Pillards de la mer du Nord ? Tout d’abord, le système de cartes héros n’existe pas dans son aîné, et le draft n’est introduit que dans ses extensions. De même, il n’y existe pas non plus de cartes animaux donnant des bonus aux pillards lorsqu’on les leur équipe. Le plateau de Pillards de la mer du Nord dispose de nombreuses pistes : points, armement, valkyries (plus la piste de gloire si vous jouez avec l’extension Champs de gloire) tandis que le plateau principal de son cadet a été simplifié avec une seule piste, celle des points.

Le domaine où les 2 jeux sont le plus dissemblables, c’est celui des pillages. En effet, il n’est pas possible d’augmenter sa force dans Pillards de la mer du Nord comme on peut le faire avec les jetons koumis dans Pillards de Scythie (sauf si vous possédez l’extension Taverne des héros qui introduit les jetons hydromel). De plus, les blessures n’existent pas dans le premier jeu mais on trouve dans celui-ci les valkyries qui tuent un pillard lorsqu’on les remporte (elles octroient des points en contrepartie). Le système des blessures y est introduit par l’extension Champs de gloire. Il existe cependant un élément présent dans Pillards de la mer du Nord, certes introduit par une extension, et pas dans Pillards de Scythie, ce sont les tuiles de réputation gagnées lorsqu’un joueur a validé plusieurs quêtes du même type.

Les conditions de fin de partie sont également différentes et là encore elles ont été simplifiées. La partie se termine quand il ne reste plus que 2 quêtes ou 2 colonies dans Pillards de Scythie, ou quand il ne reste plus qu’un butin, plus d’offrandes ou plus de valkyries pour son grand frère. Concernant le comptage des points, l’or vaut plus dans Pillards de Scythie, sans doute parce qu’il est plus rare (il y a d’ailleurs plus de types de ressources dans celui-ci). Enfin, le petit dernier dispose d’une version solo contre une IA alors qu’il faut acquérir une extension pour jouer dans cette configuration dans Pillards de la mer du Nord.

L'une des nouveautés par rapport à son grand frère : les cartes animaux

En termes de matériel, on ne peut vraiment pas dire que le niveau ait baissé au fil des années : pièces en métal, cartes toilées, plateaux bien épais, jetons ressources et ouvriers en bois, tout y est ! La principale différence entre les deux versions ? Les illustrations ne sont désormais plus réalisées par The Mico mais par Sam Phillips, le frère de l’auteur. Donc en-dehors du thème, c’est bien l’univers graphique qui est complètement modifié dans Pillards de Scythie, qu’on aime ou pas (mon mari préfère largement The Mico, personnellement je trouve que les nouvelles illustrations collent bien au thème, une question de goût donc).

Concernant la mécanique, elle est quasiment similaire à celle de Pillards de la mer du Nord, avec de très légers changements comme vous avez pu le constater plus haut. Le fait de n’avoir toujours qu’un seul ouvrier à sa disposition implique de bien choisir l’action que l’on va réaliser et l’ouvrier que l’on va récupérer ensuite, car certaines actions ne sont disponibles ou optimisées qu’avec certaines couleurs. De plus, le jeu nécessite de trouver un certain rythme entre récupérer du matériel et ajouter des pillards à notre cohorte, et partir piller des colonies, sous peine de se faire distancer au score par vos adversaires. Il ne faudra pas hésiter à prendre des risques avec les dés pour augmenter temporairement la force de votre cohorte ! Il y a également un côté gestion de main qui nécessite de déterminer si vos cartes sont plus utiles posées dans votre cohorte ou défaussées pour activer leur effet. De même, la répartition des blessures sur vos guerriers et parfois leur mort peuvent vous rapporter des points de victoire.

Au final, Pillards de Scythie propose un plateau principal simplifié, qui comprend moins de pistes différentes que son aîné, ce qui en facilite la lecture et la compréhension pour les néophytes. Néanmoins, le contenu du jeu est plus important, puisqu’il reprend quasiment tous les éléments proposés par les extensions de Pillards de la mer du Nord dans une seule et même boîte (et pour le même prix que le jeu de base !). Les amateurs du jeu originel qui possèdent déjà toutes les extensions regretteront peut-être la disparition des jetons valkyries et des quelques ajouts de cartes des extensions. Mais si vous ne possédez pas ce jeu, que vous recherchez une expérience complète à un coût raisonnable et que vous ne désirez pas un thème viking à tout prix, Pillards de Scythie vous comblera sans doute !

Ils sont pas beaux ces dés ?

À noter que Pixie Games devrait également localiser d’ici la fin de l’année le jeu Le mur d’Hadrien, également édité par Garphill Games, un jeu de Bobby Hill et du même illustrateur que Pillards de Scythie. Nous reparlerons plus tard de ce roll and write bien costaud dans lequel vous incarnerez un général romain devant construire et protéger le mur d’Hadrien face aux hordes de guerriers pictes !

Fiche technique

Éditeur : Garphill Games

Éditeur français : Pixie Games

Auteur : Shem Phillips

Illustrateur : Sam Phillips

Nombre de joueurs : 1-4 joueurs

Âge : 14+

Durée : 60 minutes

Et pour rester dans l’ambiance : on écoute Riders on the storm de The Doors !

17 « J'aime »

celui qui a 1 bourrin sous les fesses et 1 piaf au dessus de la tête, c’est un cador !

2 « J'aime »

il a bien tanqué et m’a rapporté pas mal de pièces ^^

Efficace jeu de pose d’ouvriers. Plus complet que son grand frère, moins répétitif. Contenu matériel de qualité. La carte est parfois peu lisible (ressourcés chariot et ressource bois similaire). J’aurais préféré la même trame, un cours d’eau et des villages qu’une carte séparée abruptement par des traits, ça fait un peu feuille excel… mais au delà de ça, le jeu est très bien.
La thématique aurait aussi valu qu’on ait plus de cartes interactives, intégrer une dynamique de combat entre joueurs pour prendre un pillage qu’un autre voudrait… mais la c’est tout un design et un jeu complètement différent.

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Note pour moi-même : Ne pas lire cet article si tu ne veux pas craquer !

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