Kramer et Kiesling, ça vous parle ? Si vous êtes fan de jeu plutôt typé “à l’allemande” avec de la réflexion, des cubes en bois (quoique les cubes en bois prennent des formes de plus en plus… enfin… de moins en moins cubiques, ces temps-ci), ça devrait commencer à vous titiller la fibre ludique. Et si Wolfgang Kramer est dans la création ludique depuis les années 1970, ils ont, avec Michael Kiesling, créé la mythique trilogie Tikal - Java - Mexica (qui nous revient bientôt via le Super Meeple) et d’autres qui, comme Carrara, Vikings, Gueules Noires… restent des boites de jeu que l’amateur ouvrira et pratiquera toujours avec plaisir. La patte des maîtres s’expriment par des mécanismes fins et plaisants où, souvent, le lien avec le thème est moins diaphane que dans d’autre production “germanocubipoussive”
Alors que nous reviendrons prochainement sur leur autre nouveauté à venir dans la toute nouvelle collection familiale - joueurs chez Haba: Adventure Land, c’est ici de Porta Nigra dont il s’agit. Ce jeu, disponible à Essen si tout se passe bien et que vous croisez les doigts suffisamment fort, se trouvera en français sur le stand de Gigamic. Après le chouette retour de Medina, le “spin off” de Descendance, Clochemerle, dont nous vous parlions ici (à ne pas confondre avec une version dé, ce qu’il n’est pas), Gigamic continue donc pour notre plus grand plaisir de joueurs à enrichir sa gamme de jeu de réflexion en “grosse boite parallélépipèdique”.
2 à 4 joueurs pourront donc franchir la Porte Noire d’Augusta Treverorum, la plus grande ville au bord de la Moselle construite par des générations d’architectes Romains dans le but de devenir le lieu de villégiature de l’Empereur… en fait, c’est le but du jeu : être le plus prestigieux architecte de la ville. Kramer et Kiesling signent là un jeu de gestion de déplacement, d’argent et de constructions avec un Monsieur Menzel qui quitte un temps son Andor pour les illustrations. Voyons comment le mortier prend !
Parlez, architectes et entrez !
Autour d’un plateau divisé en quatre quartiers, votre Maître d’oeuvre évoluera et fera travailler votre équipe de romains. Vous participerez ainsi à l’érection de quatre monuments d’importances : Du mur d’enceinte à l’amphithéâtre en passant par la basilique et la célèbre Porte Noire de l’actuelle Trèves.
Pour cela, vous achetez des “briques” en 3D que les amateurs de Torres pourront presque reconnaître, vous les construisez (par superposition) au bon moment pour récupérer des cartes Constructions génératrices de PV (points de victoire). En plus de tout ça, gérez votre influence pour faire quelques actions supplémentaires et vous serez peut-être le Grand Architecte… Beaucoup de choses à faire en peu de temps !
En effet, les manches sont restreintes : 3 à deux joueurs, il n’y en aura que 2 à 3 ou 4 joueurs. Lors de chaque manche, à votre tour, vous jouerez une des deux cartes Action que vous avez en main. Lorsque tous les joueurs ont joué leur dernière carte Action, la manche s’arrête. Vous démarrez avec 8 cartes actions dont deux en main (moins à 2 et 3 joueurs) à chaque tour pour en jouer une. Chacune vous octroiera deux ou trois actions spécifiques.
Une carte Action, comme celle présentée à gauche, comporte en bas un certain nombre de torche : le nombre d’actions à jouer lorsque vous la jouez.
Au centre, les différentes actions à choisir pour faire vos actions.
Dans le coin, un éventuel bandeau pour mettre de côté certaines cartes Action de votre paquet en début de partie suivant sa configuration de jeu.
Les différentes actions possibles sont au nombre de cinq : Acheter 1 brique ; Placer 1 élément de construction ; Prendre un jeton Influence ; Prendre un jeton Torche ; Gagner de l’argent.
Ici, le joueur peut faire trois actions parmi : gagner 5 sesterces, acheter une brique blanche, acheter une brique au choix et placer 1 élément de construction. Une action ici ne sera pas utilisée et c’est l’intérêt des jetons Torche. En jouer un permet de faire l’action non choisie sur la carte d’Action.
Enfin, de l’action !
Acheter des briques se fait dans la boutique du quartier. Il faut que votre Maître d’oeuvre s’y trouve (quitte à le déplacer mais il faut payer) et les briques, bien que grises, sont en fait de la couleur de la boutique. Autrement dit, lorsque vous achetez une brique dans la boutique rouge, elle viendra se poser dans votre stock rouge et ne pourra être posée qu’à un emplacement rouge sur le plateau. Bien sûr, de la couleur dépend le prix.
Placer un élément de construction demande, en plus d’avoir également le Maître d’oeuvre à l’endroit voulu, des briques d’une couleurs données (les blanches remplacent n’importe quelle autre couleur) et en quantité suffisante, telle qu’indiquée sur le plateau. En plaçant un de vos romains au dessus de cette construction, vous démontrez votre participation à cette construction. Vous en retirerez des PV, éventuellement des Cartes de Construction et, toutes les trois briques posées dans ce chantier, une récompense du Maître d’Oeuvres (nouveaux romains, jetons torches, etc.)
Prendre des jetons d’influence vous permettra d’acheter des carte Honneur parmi celles disponibles (différents bonus possibles), de récupérer des romains, voir même de réaliser l’action “placer un élément de construction”.
Gagner de l’argent et prendre un jeton Torche se passe de commentaires.
À la fin d’une manche, le nombre de briques à votre couleur construit sur le plateau central vous rapportera le double de ce nombre à répartir à votre convenance entre PV et sesterces.
Enfin, une fois la partie achevée, le décompte final se déroule en quatre points : Les séries de Carte de Construction avec un bâtiment différent dans chaque série rapportent des points. De 2 points pour une seule carte jusqu’à 20 points pour une série de 4 ; Les Cartes Honneur “décompte final” ; Les ressources restantes ; Enfin, suivant la règle de majorité propre à chaque quartier, le 1er et le 2ème joueur marquent également des points.
En construction !
Voilà qui, sur le papier, semble sympathique, avec des durées de parties dignes d’un tel titre (environ 90 minutes). En ce qui concerne le lien avec le thème dont nous parlions en tête d’article, il s’agit ici des constructions. L’amphithéâtre se construit avec des tours à trois étages en fond, puis deux, puis un, ce qui donne, avec l’arrondi donné par les emplacements sur le plateau, une “réelle” (ou plutôt réelle) forme d’amphithéâtre.
Quoiqu’il en soit, vous construisez et ces constructions se concrétisent réellement sur le plateau. La gestion du placement du Maître d’oeuvre semble primordial pour être “au bon endroit” au bon moment", en fonction de vos deux cartes Action en main, de celles qui restent encore à piocher. Sinon, cela risque de coûter cher et votre argent semble déjà bien nécessaire pour acheter un stock suffisant de briques. l’influence vous donnera l’honneur suffisant pour être le plus souple possible dans votre stratégie.
Vivement donc que nous puissions faire une partie de ce Porta Nigra pour voir s’il casse des “briques” et valider ces premières impression. Et puis, qui sait ? Nous devrions recevoir Madame Mathilde pour une partie et l’explication qui va bien.
Porta Nigra
Un jeu de Wolfgang Kramer, Michael Kiesling
Illustré par Michael Menzel
Publié par Gigamic
2 à 4 joueurs
A partir de 12 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 75 minutes
Prix: Non renseigné
[Andor][Clochemerle][Gueules noires][Java][Medina][Mexica][Porta Nigra][The Palaces of Carrara][Tikal][Torres][Vikings]