[Andor][Qin][Tigre & Euphrate]
« Euphrat & Tigris » vous a toujours fait baver de bonheur mais sorti de la bande de vos amis gamers, vous ne trouviez qu’incompréhension et stupéfaction dans votre cercle familial ou vos amis joueurs occasionnels.
Et alors ? Que fait-on quand est malheureux et incompris ? On appelle le docteur ! Si l’univers est en péril c’est le docteur Who, si on manque d’une réplique douteuse incompréhensible c’est le Docteur Mops mais pour un souci de jeu à l’Allemande c’est le Docteur Knizia et son nœud papillon sonique.
« Qin » du wunderbar Doktor vient d’être publié en langue française chez Gigamic et, sauf souci de dernière minute, devrait même vous attendre sagement sur les étals de votre ludidealer préféré.
« Qin » - prononcez ch’ine (oui ça vient de là c’est dingue !) – est un jeu d’un accès dit familial où les joueurs vont devoir coloniser un plateau de jeu : la Chine.
Laisse les pagodes à Denise !
Philippe Douchard
Le plateau c’est un damier, à chaque tour l’on va jouer une tuile de deux emplacements carrés. Ces tuiles vont former des zones de diverses couleurs. Une zone constituée de plusieurs carrés de même couleurs adjacents est une province. Quand on forme une nouvelle province on en prend possession en posant dessus une petite pagode à sa couleur pour bien montrer aux autres que c’est chez nous.
Si une de vos provinces a une taille de 5 carrés ou plus, c’est une province majeure et vous allez mettre une seconde pagode sur la première pour créer une super pagode qui signifiera que c’est super chez vous.
Seulement la vie n’est pas toujours paisible. Si une petite province venait à avoir une frontière commune avec une plus grosse, c’est le joueur de la grosse qui prend alors possession de la plus petite suivant la loi du plus fort. Ça semble assez réaliste, il n’y a que des pays comme Monaco, le Lichtenstein, Andorre ou la Suisse qui arrivent à s’en sortie avec un confetti mais ils ont d’autres moyens de pressions…
Ce n’est pas pour rien que le dernier meilleur jeu de l’Année se nomme « Andor » ne surtout jamais sous-estimer les Illuminatis, gnomes de Zurich, Petits-Gris et autres banquiers.
Mais je digresse.
Le jeu nous parle donc de conquête et de capture. Ajoutons à cela la présence de carrés représentant des villages. Ceux-ci pourront être également capturés par voisinage.
Le jeu s’arrête, non pas comme on pourrait le croire par remplissage du plateau mais – c’est Knizia quand même ! – quand un joueur joue son dernier pion Pagode. Et pour faire simple, c’est lui qui gagne.
Concernant les conquêtes, n’allez pas croire que des aller et retours vengeurs rendront la partie interminable. Non. Quand une province ou un village possède une double Pagode, ils deviennent invulnérables. Genre ils possèdent l’arme nucléaire, des banques ou autres trucs vraiment terrifiants qui attirent le respect des pays voisin et les villas d’acteurs connus.
Les autres développent en nous surtout le mauvais instinct de la propriété ; il suffit d’être un instant chez eux pour vouloir aussitôt être chez soi.
- Jules Renard
Vous l’aurez compris, nous sommes là devant un jeu abordable par les joueurs occasionnels mais qui offre un lot appréciable de tactique. De la réflexion, un peu de chance, de l’opportunité, un peu de chafouinage mais sans bagarre ni de monstres. Un thème de… oui l’Asie antique. Et pourquoi pas ? On s’en fout en fait si ce n’est l’occasion d’avoir des petits pions Pagode en plastique assez sympa.
Bref du jeu à l’Allemande dans toute sa splendeur et finalement c’est bien agréable de temps en temps.
Le jeu offre un plateau de jeu recto/verso pour varier les parties.
Maintenant je peux vous l’avouer, je me suis juré depuis le début de cet article de ne pas y placer une seule fois “Docteur Qin”. J’en ai bavé mais j’ai tenu bon…
“Qin”
Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Dennis Lohausen
Publié chez Gigamic
Distribution : Gigamic
Pour 2 à 4 joueurs dès 8 ans
Public : Joueurs Occasionnels et plus
Durée : 30 minutes
Disponible depuis le 20 juillet 2013 dans les 29€