Quantum, un des prochains Funforge : par dessus l'épaule

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Espace, frontière de l’infini…

Quantum, un des prochains Funforge : par dessus l'épaule

Parmi les choses que nous aimons bien à Tric Trac c’est d’aller voir par dessus l’épaule de ceux qui travaillent à nos futurs plaisirs ludiques.

“Plaisirs” ludiques ? Vous pourriez penser que je m’avance un peu en terra incognita mais pas vraiment puisque nous avons pu tester le prototype comme d’autres ont pu le faire sur différentes réunions ludiques.

Comme nous trouvons que cela sent bon mais sans présager de ce que sera le produit final nous avons décidé en accord avec les éditions FunForge de vous montrer quelques étapes de la réalisation. J’espère que vous apprécierez cette démarche qui ressemble au suivi que nous avions fait avec “Archipelago”.

Un quantum des quantas

Commençons par le début.
“Quantum” est le nouveau nom européen d’un prototype appelé initialement du moins glamour titre de “Armada D6”.

Nous sommes dans une petite région non explorée de l’espace en pleine période colonisation. Pour cela nous disposons d’une flotte assez standard dans ce segment spatio-temporel : des vaisseaux modulables. Des genre de transformers mais version vaisseaux intersidéraux.

Et ces vaisseaux dans le jeu sont… des dés à 6 faces tout ce qu’il y a de plus classiques. Et ils devraient le rester dans la version commerciale.

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Autant vous dire que lorsque l’on se plante devant le prototype du jeu, on est assez loin du frisson langoureux ou d’une extase esthétique. Par contre la curiosité, oui. Et uniquement parce que c’est un choix de chez FunForge parce que le nombre de protos qui circulent avec des dés 6 en guise de pions, ce n’est pas ce qui manque.

C’est donc avec une certaine curiosité méfiante que nous avons abordé le jeu. Vous me croirez ou pas même avec un plateau en papier et ces petits cubes colorés, on connait une vraie immersion dans le jeu. J’irais même plus loin en disant que son aspect abstrait renforce cette immersion.

Mais voyons plus près de quoi il est question.

Le plateau de jeu est modulable. Chaque segment représente une région spatiale en 2D constituée de 9 cases dont celle du centre est une planète. Vous trouverez avec cet article des visuels sans doute définitif de deux de ces tuiles.

Cette modularité permet des placements de départ différents et des scénarios.

Les joueurs commencent avec une flotte de dés près de leur planète de départ située sur un bord du plateau.

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On joue de manière basique avec 3 dés en début de partie. Cela varie en fonction des scénarios et l’on peut en gagner durant la partie. Je veux dire en construire. Bien sûr…

Le tour de jeu

Le tour de jeu est simple.
On peut Reconfigurer.
Puis se Déployer.
Puis Attaquer/se Déplacer
Puis Construire
et enfin faire de la Recherche.

Reconfigurer est ce qui permet de transformer les caractéristiques d’un vaisseau.
C’est très technique… On prend le vaisseau et on le jette jusqu’à obtention d’une nouvelle face. Fini !

En effet, la face visible en haut du dé indique la nature du vaisseau. Il en existe donc six. Logique.

Cette face indique la nature du vaisseau mais aussi son mouvement et sa force. Dans “Quantum” les combats se résolvent bien évidemment aux dés mais il faut faire le plus petit score pour vaincre.
Ainsi les vaisseaux les plus lents sont-ils les plus puissants.
De plus chaque type de vaisseau possède une capacité spéciale :

1- La Station de Bataille.
Unité la plus puissante, elle bénéficie d’une attaque/mouvement supplémentaire.

2- Le Transporteur.
Il peut prendre sur lui un vaisseau adjacent ami, se déplacer puis le déposer dans une case adjacente vide.

3- Le Destroyer
Il possède un télé-porteur qui lui permet de changer de place avec n’importe quel vaisseau ami.

4- La Frégate.

Elle peut se transformer en Destroyer ou en Intercepteur.

5- L’Intercepteur.
C’est le seul vaisseau qui peut attaquer et se déplacer en diagonal.

6- L’Éclaireur
Il se reconfigure.

Chaque capacité de vaisseau est gratuite et ne compte pas dans les actions. Quand un vaisseau a utilisé une capacité, il ne peut plus le faire dans le même tour même s’il s’est reconfiguré.

Déployons.

Le déploiement survient quand vous avez des vaisseaux dans votre hangar. Soit vous en avez construit un nouveau avec une technologie, soit un méchant vous en a détruit un et il revient ici.
On peut déployer un vaisseau près d’une planète où se trouve une colonie à nous.

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Bougeons et tirons.

Les vaisseaux peuvent tous bouger orthogonalement d’un montant maximum de cases égal à la valeur du dé.
Seul les Intercepteurs peuvent bouger en diagonal.

Pour attaquer, il faut être dans la même case qu’un ennemi. Chacun lance un dé et ajoute la valeur du vaisseau. Le plus petit score détruit l’adversaire.

Construisons.

“Quantum” n’est pas qu’un jeu de combats. Dans cette phase on peut construire une colonie (ou un monument) sur une planète si l’on possède des vaisseaux autour dont la somme des valeurs est strictement égale à celle de la planète. Ainsi sur une planète 7, on peut construire avec un Éclaireur et une Station de Combat (6+1).

Recherchons.

Comme toute bonne civilisation scientifique, on peut faire de la recherche pour améliorer sa technologie.

Sur un plateau adjacent se trouve toutes les améliorations disponibles. Il en existe des tas mais elle sont tirées au hasard en début de partie. Ce qui permet des parties bien différentes.

Sur son plateau individuel, un dé indique le montant d’avancement de votre service Recherche et Développement. Il commence à 1 en début de partie mais vous pouvez incrémenter ce dé pour une action.

Parmi les amélioration possible nous trouvons l’Intelligence qui permet de reconfigurer un vaisseau en choisissant soi-même la face. Des armes qui donnent +1 en attaque et bien entendu des défenses qui font l’inverse. On peut acheter un vaisseau supplémentaire. Etc.

La domination.

La domination est la gloire que l’on acquiert dans les combats victorieux. Chaque fois qu’on gagne un combat, on incrémente de 1 son dé de Domination. Par contre, chaque fois qu’on se prend une pâtée, il diminue de 1.

Une fois que l’on arrive à 6, on a le droit de placer où l’on veut un Monument (colonie).

La conquête.

C’est bien beau tout cela mais comment gagne t-on ?
Le premier qui arrive à placer tous ses monuments sur les planètes remporte la victoire.
Le souci c’est que toutes les planètes ne disposent pas des mêmes places. Certaines n’acceptent qu’un seul joueur tandis que d’autres acceptent tout le monde. On ne peut placer qu’un seul monument par planète.

Et comment ça se passe ?

En fait, “Quantum” est clairement un jeu à combos. Bien qu’avec un nombre de vaisseaux limités, chaque décision pèsera sur le jeu.
L’aléatoire est bien entendu présent puisque la plupart du temps, une Reconfiguration se fait au hasard. On sait juste qu’on n’aura pas la même valeur qu’au départ puisque dans ce cas on retire.

L’opportunité est donc le maître mot. Il faut à la fois avoir une stratégie en tête mais ne pas hésiter à en changer si les choses ne tournent pas dans ce sens.

À quatre joueurs les négociations vont bon train mais il ne faut jamais oublier que les combats sont très utiles. Enfin surtout au vainqueur…

Un des avantages du jeu est qu’il y a rarement de temps mort. Même pilonné par un adversaire puissant, les vaisseaux reviennent très vite en jeu.

Les règles sont claires et logiques et très vite tout le monde oublie que nous sommes devant de simples dés. On se retrouve vite dans les combats du cœur de la galaxie.

Ce personnage n’a pas été retenu pour la version définitive du jeu.

Derrière ce jeu on trouve Eric Zimmerman et John Sharp. Eric est un game designer de jeu vidéo bien connu. Il a notamment créé “Diner Dash” qui a été un des plus gros succès comme “downloadable game”. Il a également écrit quelques ouvrages sur le gamedesign. Bref, ce n’est pas vraiment un amateur de l’exercice même si “Quantum” est sa première tentative de jeu de société. John est co-auteur ; il a aidé à certaines conceptions et à l’ergonomie du prototype.

Le jeu, en tant que prototype, a déjà remporté un IndieCade award comme “meilleur gamedesign”. Ce sont des prix traditionnellement remis à des jeux vidéos.

Côté pinceaux, c’est du travail à quatre mains avec messieurs Kieran Yanner et Georges Bouchelaghem.

Kieran illustre beaucoup de jeux comme son site le montre et n’est pas vraiment un débutant. Georges n’a illustré que le plateau d’“Isla Dorada” pour le jeu de société mais est un illustrateur émérite et expérimenté qui officie d’habitude dans le milieu du cinéma. Par exemple il est l’un des 3 designers de production de toute la série “Arthur et les Minimoys” pour Besson. Il a travaillé sur de nombreux autres projets.

Vous savez désormais tout ou presque !
On s’en reparle dès qu’il y a du nouveau.

:arrow_forward: Le site de Georges Bouchelaghem
:arrow_forward: Le site de Kieran Yanner
:arrow_forward: Le site des IndieCades 2012 (english)

Les mots désignant les mécanismes ou les noms des vaisseaux utilisés dans cet article ne seront peut-être pas ceux utilisés dans la version définitive.

2 « J'aime »

Des vaisseaux dés 6 ? Comme dans Alien Frontiers ? Hum... le jeu semble très différent et peut être interessant. Assez léger pour ne pas trop se prendre la tête et j'aime beaucoup les quelques graphs visibles. Vivement les tests.

J'ai vu Eric (l'auteur) vendredi et il m'avait annonce la bonne nouvelle et PAF la trictrac news!!! on peut vraiment rien leur cacher!

J'avais joue les 1er tests de ce jeu et il n'a pas trop bouge tant l'idee de depart etait deja bien mature. Comme le dit l'article l'immersion est top donc avec un beau plateau cela sera encore mieux.

J'ai hate de voir et jouer le produit final

Ça m'a l'air prometteur tout ça. Pas encore lassé par Eclipse et Ascending Empire, j'ai hâte de pouvoir l'essayer ou de voir une TTTV dessus.