[Augustus][Boutabou][Hanabi][Qwixx]
Chez Tric Trac nous sommes des privilégiés. Oui. Un exemple ? Ok. Vous savez tous que le Spiel des Jahres vient de tomber. Oui, vous le savez parce que vous êtes des gens de goûts, et que du coup vous vous tenez au courant en venant sur Tric Trac. Or, donc, il y avait 3 finalistes, et si « Hanabi » d’Antoine Bauza a remporté le prix, les 2 autres ne déméritent pas. On peut le dire. Enfin, on peut se le dire pour « Augustus » de Paolo Mori, car le jeu fait un carton par chez nous depuis quelque temps. Un jeu qui séduit les gens qui découvrent le ludique, mais aussi les joueurs un peu plus hardcore qui trouvent là un jeu de mis en bouche qui leur détends les neurones tout en étant fin et subtil, et aussi un bon moyen d’initier leur entourage sans s’ennuyer et leur faire peur.
Mais quid de « Qwixx » ? Les gens qui ont pu pratiquer le finaliste quasi inconnu sont rares. Mais nous, chez Tric Trac, nous avons pu. Oui. Parce que nous étions à Berlin pour la remise, et nous y étions avec Antoine Bauza, l’auteur du Spiel 2013, et ses coéditeurs français, Cocktail Games et les XII Singes. Et j’ai pu découvrir « Qwixx » avec eux. Comme ça. L’air de rien. Sur le coin d’une table, le soir en buvant un cocktail. Puis sur les sièges dans le hall d’embarquement du Berlin-Tegle. Oui. La grande classe non ? Jouer à un finaliste du Spiel avec le vainqueur de l’année et ses coéditeurs.
Qu’est ce que c’est que donc ?
« Qwixx » est signé Steffen Benndorf. Le jeu tient dans une toute petite boîte en carton, un format classique de type jeu Amigo. Le même format que « Hanabi » chez Abbacus, l’éditeur allemand. Donc, un tout petit prix pour peu de matériel.
Dans une boîte de « Qwixx », il y a 6 dès à 6 faces, des feuilles de score et la règle. Rien d’autre. L’idée va être de lancer les dés et de cocher des cases. Oui. Un peu comme dans « Stream » de Yoshihisa Itsubaki édité en 2012 en français par Moonster Games, mais en pas du tout pareil.
Des dés !
Là où dans « Stream » on pioche des jetons dans un sac, dans « Qwixx », le joueur actif va prendre les 6 dés et les lancer. Il y a 2 dés blancs, 1 dé rouge, 1 dé vert, 1 dé bleu et 1 dé jaune. On annonce l’addition des 2 dés blancs et tous les joueurs vont pouvoir, s’ils le souhaitent ou s’ils le peuvent, cocher une case sur la feuille de score. Cette case va correspondre au chiffre annoncé. Pour avoir le droit de cocher une case, il faut que celle çi soit encore accessible. Mais comment de quand donc une case est accessible vous demandez-vous. Simple. La feuille de score propose 4 lignes, une pour chaque couleur de dé. Les lignes « rouge » et « jaune » partent de 2 pour aller jusqu’à 12, alors que les lignes « verte » et « bleue » partent de 12 pour aller jusqu’à 2. Pour pouvoir cocher une case, il ne faut pas qu’il y ait de case cochée après celle que vous voulez cocher. En gros, on coche dans l’ordre, de gauche à droite. Par exemple, si nous avons un dé blanc qui fait 3 et l’autre 6, on obtient 9. Les joueurs peuvent donc cocher une case « 9 » de n’importe quelle ligne, mais sur les lignes « rouge » et « jaune », il faut que les cases « 10 », « 11 » et « 12 » soient libres, alors que sir les lignes « verte » et « bleue », ce sont les lignes « 8 », « 7 », « 6 », « 5 », « 4 », « 3 » et « 2 » qui devraient être libres. Du coup
Une fois l’annonce des dés blancs faite, le joueur actif a le droit, et lui seul a le droit, d’associer l’un des dés blancs avec le dé de couleur de son choix. Avec le résultat, il pourra cocher une case de la ligne du dé de couleur choisie. Mais là aussi, il faudra respecter la règle « gauche à droite ». Par exemple, si le joueur addition le 3 d’un dé blanc avec le 4 du dé rouge, il pourra cocher la case « 7 rouge » si tous les chiffres suivants sont libres…
Le joueur actif a encore une contrainte. Si les joueurs dont ce n’est pas le tour peuvent ne pas cocher de case, histoire de gérer leur tactique, le joueur actif, lui, ne peut pas ne rien cocher à son tour. Il doit impérativement cocher une case, soit celle avec les dés blancs, soit celle avec l’association dé blanc + dè couleur. S’il ne peut pas, il doit cocher une case « coup manqué » qui lui coutera des points à la fin de la partie.
Normalement vous avez compris le principe du « cochage » de cases. Mais vous n’avez pas encore la petite subtilité, celle du contrôle de fin de partie et des points que l’on marque.
Je bloque !
À la fin de chaque ligne de couleur, il y a un petit cadenas. Lorsqu’un joueur coche la dernière case de la ligne (avec un 12 ou un 2), et s’il y a au moins 5 cases de cocher dans la ligne en question, il peut annoncer qu’il bloque la ligne. Il coche alors la case cadenas et plus aucun joueur ne pourra cocher de case dans cette ligne !
Oui, mais comment je gagne ?
On joue ainsi jusqu’à ce qu’au moins 2 lignes soient déclarées « bloquées », ou jusqu’à ce qu’un joueur se retrouve avec 4 cases « coup manqué » cochées. La partie prend fin immédiatement et on compte les points.
Pour chaque ligne, les joueurs vont compter le nombre de cases qu’ils ont cochées, ligne par ligne, le cadenas comptant dans le lot. On regarde la grille de points et on marque les points correspondants. Par exemple, 1 case cochée donne 1 point, 2 cases cochées donnent 3 points, 3 cases cochées donnent 6, 4 cases cochées donnent 10… jusqu’à 12 cases cochées qui donneraient 78 points ! Vous additionnez ce que vous rapporte chaque couleur, vous retirez 5 points par « coup manqué » et le joueur qui a le plus de points est déclaré « Grand Vainqueur ». Simple.
Steffen Benndorf sur son stand lors du Spiel des Jahres 2013
Et alors ?
Et bien ça fonctionne. Oui. On n’en attendait pas moins d’un jeu finaliste du Spiel. C’est simple, très simple, mais efficace. Les parties sont rapides, les choix tactiques sont là. Ho, ce n’est pas non plus de la haute volé, mais c’est suffisamment fin, avec de la prise de risque, pour intéresser un cerveau réceptif. Car il va falloir calculer un petit peu, en s’appuyant sur les probas que vous allez détester parce que forcément c’est un jeu de dés et les dés ne savent rien sur les probas. Les idiots.
Lors de la première partie, on fait un peu n’importe quoi, puis vient le temps de la réflexion. Il faut surveiller ce que font les autres joueurs, car je vous le rappelle, la fin de partie est « contrôlée » par les joueurs. Si vous jouez que dans votre coin, sans faire attention aux lignes qui risquent d’être fermée, vous ne risquez pas de gagner, ou alors par hasard…
En jouant, en analysant un peu, on comprend pourquoi le jury la sélectionné. « Qwixx » est dans une gamme de prix et un format très prisé en Allemagne. Il se sort facilement, se transporte facilement. Bref, il a tout ce qu’il faut au bon moment pour coller à l’esprit de ce Spiel des Jahres 2013. C’est du coup « Augustus » qui, face à « Hanabi » et « Qwixx », dénotait finalement avec sa grosse boite et son look « sérieux ».
En boutique ?
« Qwixx » est édité par plusieurs éditeurs, mais pas en France. Ceci dit, il existe une version multilingue avec du français dedans. Pour le moment, il n’y a pas vraiment de distributeur d’annoncé par chez nous, ce que l’on va trouver risque d’être de l’import, donc ce n’est pas disponible partout, d’autant plus qu’il y a une petite rupture du coup. Le jeu coute moins de 10€, mais il y a fort à parier qu’il va bientôt être trouvable partout.
« Qwixx »
un jeu de Steffen Benndorf
pour 2 à 5 joueurs
à partir de 8 ans
pour des parties de 15 minutes
édité par Nürnberger Spielkarten Verlag
Prix : moins de 10€
Sortie là, mais pas partout pour le moment…