[Descent : Journeys in the Dark][Dominion][Runebound, 3ème Édition][Runewars][Thunderstone]
Fast Food Gaming
Avez-vous déjà rêvé de jouer à A Few Acres of Snow pendant votre nuit de noce, de pratiquer Thunderstone avec vos petits neveux de 10 ans ou initier Mamy et les autres membres du club de Bridge à Dominion ? Je n’en doute pas. Et vous vous êtes réveillés tout mouillé. Fini les fantasmes, voilà le deck building pour toute la famille, de 10 à 110 ans !
Rune Age est le dernier produit « cartes » de chez FFG et c’est Corey qui s’y colle. Et dire qu’il jette un gros pavé dans la mare des deck building est un doux euphémisme. L’auteur a avalé, mâché et recraché tous les jeux de ce type existants et, à l’instar de Blizzard avec WoW, nous livre un produit tout lisse mais qui ne peut remporter les suffrages du plus grand nombre.
L’univers choisi est celui de Descent, de Runewars et de Runebound. Pas d’originalité mais pas non plus quoi que ce soit qui puisse choquer : de superbes dessins piochés dans leurs autres jeux, une ambiance heroic-fantasy classique, un design épuré et qui rend le jeu des cartes très aisé. Chaque joueur incarne un des 4 royaumes déjà présentés dans Runewars : humains, elfes, morts-vivants et démons/orques. Et les dragons sont de la partie…
Le système de jeu est des plus simples. 4 types de cartes que vous êtes seuls à pouvoir acheter, une petite dizaine de cartes disponibles à tous. 3 variables : l’or, l’influence et la puissance militaire. Les règles sont expliquées en 5 minutes et les combos assimilées en 10. La partie dure en général moins d’une heure (un peu plus si les joueurs jouent très défensif). Selon le scénario (voir ci-dessous), cela peut être très interactif voire même très violent tandis que les joueurs tentent de détruire et piller le royaume adverse.
Pour ce qui est des scénarios, ici aussi on fait dans le complet et le classique : un scénario coopératif jouable aussi en solo, un scénario où chaque joueur joue dans son coin, un autre où il ne faut que se taper dessus et un dernier (c’est le premier d’ailleurs) qui rassemble les deux précédents : un objectif sur le long terme mais aussi la possibilité de tuer les autres joueurs. Chaque scénario comporte son propre deck d’événement (qui sert principalement à « sauver » un joueur qui se serait trop fait tailler en bouts) et ses cartes « neutres » spécifiques.
Le jeu ne comporte que 250 cartes et coûte 30 euros. Et la boîte n’est pas trop grande. Ce qui rend son côté « initiation » encore plus évident.
Bon là comme ça, vous allez dire que je n’ai pas aimé. Mais il n’en est rien. Il est certain que pour les habitués de Tric Trac, sa durée de vie ne dépassera pas la dizaine de parties. Mais c’est surtout le passeport idéal pour le monde des gamers, et en particulier celui des deck-builders qui n’est pas vraiment très simple à appréhender pour le commun des mortels.
Reste à le voir sortir en français pour qu’il soit utilisable dans ce but.
Rune Age
Un jeu de Corey Konieczka
Edité chez FFG
Pour 1 à 4 joueurs
Disponible maintenant en anglais
Prix 30 euros