Le défi lancé par Hanum Han n’aurait pas dû troubler sa paix intérieure… et même là, le maître se demandait s’il ne s’agissait pas tout au plus d’une tempête de surface… pourtant, debout sur sa pierre, confiant dans sa technique de la grue, il hésitait à user du pouvoir du vent pour mouvoir la pierre de droite ! Pourtant, son propre maître avait été clair : “Fais le ou ne le fais pas… il n’y a pas d’essai !”
Pour terminer cette première trilogie de la gamme Sugoï, permettez-nous de vous présenter Senseï. Le jeu de Philippe Lefrançois n'ira pas, une fois encore après Siam, sans vous rappeler quelque chose puisqu'il s'agit d'une ré-édition du jeu Diaballik qui, depuis 2002, continue son chemin ludique. Ferti en a donc changé le thème et nous voici dans un affrontement entre un senseï et le fourbe singe, servi pour les illustrations de Biboun.
Alors, petit scarabée...
Les deux belles figurines prendront place, au centre de leur ligne, sur le plateau de jeu, après y avoir aligné, de chaque côté, les 7 pierres (palets de bois) à sa couleur. Sachant que l'objectif est d'amener son personnage sur la ligne de départ adverse, vous aurez à faire au moins une action parmi les trois suivantes à votre tour. Libre à vous d'en faire deux, ou même trois, mais chacune de ces actions ne pourra être choisie qu'une seule fois.
Le Déplacement d'une pierre se fait horizontalement ou verticalement, du nombre de case désiré dans le mode Arashi,tant qu'elle ne rencontre pas d'obstacle (diagonales interdites). Le mode Shizukana ne permet, pour des parties plus zen, qu'un déplacement d'une seule case. Il n'est pas possible de déplacer la pierre sur laquelle une figurine se tient.
Il est possible de déplacer une deuxième pierre, voir celle du premier déplacement pour un virage serré. Il faut choisir quel mode de déplacement sera valide avant le début de partie.
Enfin, votre personnage peut sauter de pierre en pierre pourvu qu'il n'y ait pas de pierre adverse entre les deux et que la pierre de départ et d'arrivée soient alignées (horizontalement, verticalement ou diagonalement). Bien sûr, ce saut peut s'intercaler entre les deux déplacements.
Puisque les pierres se "bloquent" entre elles, il serait possible d'obtenir une situation d'anti-jeu où aucun chemin n'est possible pour un joueur. S'il réussit alors à amener trois pierres au contact des pierres adverses, il l'emporterait malgré tout ! Non mais !
Le lion ne s'associe pas avec le cafard !
La version Diaballik était tellement dans le thème avec ses deux équipes de joueurs, et ses deux balles qui évoluaient, comme dans une "passe-à-dix" qu'un petit temps d'adaptation est nécessaire pour qui connait cette version initiale. Pourtant, très vite, l'univers reprend le dessus et nous voici dans un film à la "Tigre et Dragon" ou "Hero"... d'un simple mouvement de main, les pierres se déplacent avant de faire un bond dans les airs pour rejoindre sa destination.
Dans ce Senseï, les personnages volent, virevoltent et comme dans ces jeux abstraits, simple d'accès, quelques apprentissages s'apprennent en se tapant le front face à l'erreur fatale qui conduit à la victoire adverse, généralement à un coup près. Les parties s'enchaînent rapidement pour avoir sa belle et sa revanche, et les deux modes, Arashi et Shizukana, permettent de renouveler la façon d'appréhender ces parties.
De plus, vient avec le mode de déplacement Shizukana, la possibilité de démarrer avec deux pierres chacun déjà s présentes sur la ligne adverse en début de partie. Chaud devant, il va falloir se méfier d'emblée !
Enfin, comme dans Siam, le plateau est utilisé pleinement avec un verso différent. Ici, compatible avec le mode Arashi seulement, trois gouffres sur la rangée centrale viendront perturber encore les déplacements et lieux stratégiques du plateau. Heureusement que nos deux héros sans peur peuvent sauter par-dessus !
Senseï est un jeu à découvrir dans un univers travaillé et qu'on retrouve avec plaisir au long de la gamme Sugoï. Le plaisir est quasi-immédiat et les figurines permettent de "visualiser" l'histoire de l'affrontement. Les illustrations de Biboun aident à masquer le côté abstrait et donnent envie d'y jouer dés le plus jeune âge... pour ensuite que ces même plus jeunes chippent les figurines pour un combat... autrement plus "martial", ponctué de "Yaataa" !
On ne sait pas qui fera le Singe lors de la TTTV, mais le combat sera acharné... avec ou sans grimace !