[Jeux de la lumière][Shadows in The Forest]
Connaissez-vous Waldschattenspiel ? Non, il ne s’agit ni d’une onomatopée symbolisant un éternuement, ni du frère caché de l’auteur de ce court article. Waldschattenspiel, ou Jeu de la Lumière, est un jeu de plateau allemand (mais sans kubenbois) de 1985, disparu depuis trop longtemps des rayons des boutiques ludiques. Une injustice ludique cruciale qui va se voir réparée en cette brillante année de 2018 !
Aziz, Lumière !
Waldschattenspiel était un jeu tout en poésie de Walter Kraul. Jeu familial asymétrique et OVNI ludique, le Jeu de la Lumière proposait de faire s'affronter un chasseur noctambule et un groupe de lutins des bois. Ce jeu de cache-cache avait la lyrique particularité de se jouer dans le noir complet, le chasseur étant représenté par une petite bougie sinuant entre des arbres en 3D, derrière lesquels les lutins se terraient. Le principe résidant, pour les lutins, dans une fuite pour ne pas se faire prendre les yeux ronds comme des lapins devant des phares de voiture, dans le but de se regrouper tous au même endroit pour mystérieusement disparaître du monde des mortels.
Devenu introuvable, le jeu auto-édité était un cachalot blanc pointant de temps à autres le bout de son aileron dans les mers des collectionneurs, prêts à le harponner à la moindre apparition, fut-elle en un éclair aveuglant. Pour 2018, bien que la date précise ne soit pas encore annoncée, les équipes de Thinkfun ont eu l'idée lumineuse de rééditer ce splendide petit jeu, en lui donnant une nouvelle lueur sous le nom de Shadows in The Forest.
Coup de projecteur
Si le principe de jeu reste le même : le Trouveur (plus poétique, il cherche simplement à voir des êtres mythiques) lumineux se déplace sur les cases chemin, faisant se mouvoir les ombres des bois, et découvrant de charmantes et fugitives créatures, les Shadowlings. Ces derniers, quand ils ne sont pas bloqués par la lumière (on marque leur incapacité à bouger grâce à de petits masques réfléchissants détachables), doivent se rejoindre dans les ombres pour espérer passer une nuit tranquille.
L'univers graphique, remplaçant le canon des contes à l'ancienne par des illustrations rondes kawaïs de maintenant, a su conserver la poésie du titre d'origine. La petite bougie à déplacer avec un râteau en bois fait place à une petite lanterne, plus facile à manipuler sans se brûler (et dont les piles sont incluses dans la boîte). Les lutins ont été remplacés par des petites créatures rondes de tailles et formes différentes, tout comme les éléments servant à se cacher, élément, qui mine de rien, promet d'apporter du renouvellement aux parties en bouleversant la scénographie nocturne (tout ne se cachant pas toujours aussi habilement qu'on le souhaiterait).
