[Eollis Pirates des vents][Sky Traders]
Bagarres et commerces dans les nuages
On pourrait presque se croire dans un Miyasaki. Imaginez des vaisseaux qui se déplacent dans les nuages, des îles flottantes (pas le dessert), de vaillants capitaines, de terrible pirates et des déchets qui s’accumulent de la substance faisant voler ces fiers vaisseaux.
Côté graphismes, on n’est pas déçus. Si le vénérable papa de Totoro n’est pas dans le coup ce sont trois pointures que l’on retrouve avec plaisir : Christophe Madura, Miguel Coimbra et Nicolas Fructus. Que du beau monde ! Et si certains y trouvent un petit air de déjà vu, c’est que les italiens de chez Dust Games avaient récupérés les magnifiques illustrations de “Eollis” de chez Haazgard, un jeu diversement apprécié à l’époque.
Cela explique pourquoi le prototype dont l’action se déroulait dans l’espace s’est vu resituer dans les nuages d’un monde steampunk.
Ouvrons la boîte
“Sky Traders” se sont d’abord les splendides mini bustes des capitaines qu’il nous propose d’incarner.
Chaque joueur va donc présider au destin d’un vaisseau dans le but de se faire mousser auprès de la toute puissante guilde des marchands pour en prendre le contrôle, la gloire, les richesses le pouvoir, toussa.
Pour se faire vous avez un plateau individuel représentant votre navire. Dedans 6 cales. Pas une de plus. Dedans vous pourrez y disposer des marchandises (Minerais, Nourriture, Textiles, Vin, Épices, Pierres Précieuses mais aussi de la Gnole interdite et des résidus de Phlogiston - beurk).
On peut stocker deux unités par cale pour peu qu’elles soient de même nature.
C’est aussi l’endroit où vous poserez les cartes d’équipages que vous aurez engagés. Ceux-ci viendront vous apporter leurs compétences durant la partie.
Ces même cales seront aussi les points de vie de votre navire du ciel. Plus de cales en état et c’est la mort. Vous pourrez revenir dans la partie mais un peu tout nu avec un vaisseau tout neuf et tout vide.
Bagarre !
Qui dit points de dégâts dit bagarre ! Sauf qu’en fait mieux vaut que je vous parle du commerce avant en fait…
Commerce !
Qui dit marchandises dit bagarre commerce. Dans “Sky Traders” vous ne trouverez pas de plateau de jeu mais des hexagones avec des planètes villes flottantes. Cela donnera une configuration nouvelle à chaque partie. Chacun y allant dans cette construction de début de jeu. On peut ensuite se déplacer de cases en cases en payant un coût en point de Phlogiston (j’aime bien ce mot).
Vous pourrez aussi faire du négoce en ville. Chaque ville est spécialisée dans une denrée. Le coût de celle-ci est indiquée sur un plateau de cours de la bourse.
Vous pouvez aussi y vendre ce qui vous voudrez sauf ce que la ville produit parce qu’ils en ont déjà plein.
On peut aussi déposer du déchet mais vous allez être dénoncé comme hors-la-loi, ce qui va avoir une incidence sur votre destin comme nous allons le voir.
La bourse et la vie
Les cours de la bourse évoluent non pas comme on pourrait le penser par le volume d’achats et de ventes mais par votre influence. Une phase spéciale vous permettra de tirer 3 dés. Dès lors aura lieu une délibération ou vous allez pouvoir offrir/vendre/acheter des dés entre marchands. Un résultat de 3 vous permettra d’influencer de 1 la marchandise 3 en hausse ou baisse au choix.
En fonction de votre cargaison ou de vos achats prévus, cela dirigera vos négociations. C’est un des intérêts du jeu et l’explication de la longue durée des parties qui a dans cette version été réduite par un temps limité de phases.
Dans le Phlogiston tout est bon !
Mais comment gagne t-on ?
Le premier marchand arrivant à 50 points d’influence auprès de la guilde et qui ne possède plus de déchets à bord met fin à la partie et si personne ne le dépasse lors de ce dernier tour, il remporte la victoire. Et l’influence monsieur ça se paye et le prix grimpe en plus !
La bagarre ! Oui la bagaaarre !
“Sky Traders” est un jeu eurotrash, on jette des dés et on se bagarre.
Attaquer un capitaine est toujours possible mais prohibé. Par contre la vie est dure dans les nuages; bazarder des déchets vous mettra hors-la-loi, attaquer un innocent aussi. Cela ne joue pas sur vos capacités mais un hors-la-loi se voit attribuer une récompense à qui le détruit. C’est motivant.
D’autant qu’on devient très vite hors-la-loi ma pauvre Simone, les temps sont durs…
Donc bagarre et c’est bon !
On ne s’encombre pas de règles compliquée puisqu’on a des dés et une localisation de 1 à 6. Le plus gros dés inflige une carte dégâts à la section concernée. Sur celle-ci on pourra lire ce qui arrive de “rien de bien méchant” à “Oh mon dieu !”.
C’est aussi là que les petits gars que vous aurez recruté vous donneront un coup de main avec des bonus qui s’ajoutent au dé de combat.
Quand vraiment ça tourne mal, on peut se retirer mais pas sans dommages… Et puis la négociation est toujours possible. Rare mais possible.
Capitaine ? Près pour un Hyperzéphir ?
Voilà. Je pense que cette lecture destinée à survoler les nuages dont je vous remercie vous aura donné une petite idée de ce qui vous attend là-haut dans le ciel et si ce jeu est pour vos soirées ou pas.
Sinon jetez 1d6…
“Sky Traders”
Un jeu de Gioacchino Prestigiacomo
Illustré par Christophe Madura, Miguel Coimbra et Nicolas Fructus
Publié chez Edge
Pour 2 à 5 capitaines des nuages
Dès 14 ans
Public ados-adultes amateurs
Durée : 2 à 4 heures
Disponible bientôt de dans pas longtemps dans les 50€