[Ancient Terrible Things][Konja][Snowblind - Desperation][Snowblind - Race for the Pole]
De retour d’Essen, on a trouvé que l’air fraîchissait. Déjà, on entendra dire que le climat change, que c’était mieux avant, mais non, que c’est l’hiver qui vient, voir que les marcheurs blancs sont à notre porte. Et puis, on s’est dit que ça venait peut-être tout simplement d’un tout petit deck de cartes dans notre poche…
Retour en terrain connu
Petit deck de 13 cartes qui portent malheur (enfin, on triche, ça fait 14 avec la carte de règles), Desperation est la première et toute petite extension de Snowblind. Snowblind, c'est un jeu de prise de risques et de course. C'est aussi un jeu aux graphismes étonnants et rugueux de Rob Van Zyl (ça ne s'invente pas), et ça sort du cerveau glaçant de McGregor (ça ne s'invente pas non plus). Les comparses de Pleasant Company avaient d'abord signé le non moins glauque et tordu Ancient Terrible Things, et présentaient à Essen leur dernier né Konja, dans le même esprit délirant grotesque, tout juste débarqué en français chez les Pixie Games. De Konja, nous parlerons bientôt.
Quand à Snowblind, Monsieur Guillaume vous en avait déjà parlé à l'époque dans un superbe article qui jette un froid, et nous avions même tourné une expli - début de partie dantesque (parce qu'on devait vite filer prendre le train). La vidéo suivante contient un abonné qui n'a pas été véritablement maltraité pour les besoins du tournage (Hey ! Salut MadMartigan !)
Petit mais puissant
Si Desperation ne renverse pas le jeu de base, il propose un choix supplémentaire qui va pimenter la partie, que ce soit pour vos adversaires, ou pour vous-même. Pour la mise en place, mélangez le paquet de cartes de l'extension, distribuez une carte face cachée à chaque joueur (seul lui peut la consulter), puis révélez 3 cartes accessibles à tous (les cartes non utilisées sont rangées).
Pour une action, à votre tour, au lieu d'effectuer l'une des actions de base et lancer le jet de météo, vous pouvez entreprendre une tentative désespérée. Choisissez une des cartes (la vôtre, secrète, ou une du centre), et choisissez un des dés encore disponibles de votre choix. Lancez ce dé (sinon ça ne sert à rien), mais uniquement CE dé. Si le résultat est égal ou supérieur à la valeur de désespoir de la carte, vous profitez de son effet : un gros bonus ou un sale malus des familles pour vos adversaires. En revanche, si votre jet rate, cet acte de bravoure fou se solde par un échec calamiteux. Vos forces, ainsi que vos derniers espoirs, vous quittent. Vous êtes transformé en glaçon et retiré de la partie.
Goodbye, stranger ! It's been nice !
Hope you'll find your paradise...
Petit mais glaçant
Sans révolutionner Snowblind, Desperation propose une variation plus chaotique, mais aussi plus violente, à réserver aux amateurs de prises de risque élevé. Un petit deck qui ne plaira pas à tous, mais qui ajoute une touche de piment terrible. On soulignera aussi la qualité renouvelé des illustrations pleine de blizzard bizarre de Van Zyl, avec quelques clins d'œil sympathiques, notamment à The Thing ou Les Montagnes Hallucinées.
Alors oui, c'est un tout petit article, sur une toute petite extension, dont à peu près personne n'a parlé, mais que voulez-vous, on est encore un peu sur les rotules après Essen, on se chauffe. Compte tenu de sa petitesse qui ne correspond pas vraiment au marché français actuel, il y a peu de chance de trouver Desperation en nos vertes contrées. Même sur internet, c'est encore assez confidentiel, mais attendez que le dégel pointe le bout de la carotte qui lui sert de nez, et il ne sera pas impossible de la trouver ça ou là dans quelques jours.