Des tuiles, deux couleurs, du bonheur
Annick Lobet qui a le vent en poupe en ce moment permet à l’éditeur Gigamic de renouer avec ses fondamentaux. Fondamentaux qu’ils n’avaient d’ailleurs jamais vraiment abandonné : Les jeux abstraits.
Après plusieurs années de succès divers et variés, on pourrait facilement imaginer cela normal. Quand on est pas un joueur averti, l’image du jeu, dans l’imaginaire commun, c’est un jeu abstrait. C’est bien normal, c’est historique, les jeux les plus anciens et emblématiques sont des jeux abstraits ou considérés comme tels.
Sans entrer dans un débat un peu savant, le jeu peut être considéré comme un symbole. Un symbole d’autant plus particulier qu’il est manipulable.
L’exercice de création d’un jeu abstrait ne pardonne que peu de chose. L’abstraction exige d’aller à l’essentiel laissant les mécanismes à nu. Ce sont eux, sans fard qui seront les seuls ambassadeurs devant séduire le joueur.
Pas possible de blablater, de raconter des histoires, de rajouter un modificateur par ci ou par là. On touche à l’essence et ça prend ou pas.
Et si la création est délicate, l’édition l’est tout autant. D’abord pour la même raison de rationnement des éléments de séduction, ensuite par le fait que beaucoup imagine que cette austérité s’accompagne surement d’une forte mise à l’épreuve de leur capacités intellectuelles réservant ce type de jeu à une élite.
C’est là une belle réussite de cet éditeur d’avoir réussit à surmonter les a-priori.
Leur recette : des jeux en bois (du moins souvent), des règles simples et une prise en main rapide. En général des parties suffisamment courtes pour ne pas effrayer les premières défaites.
On retrouve toutes ces qualités dans le “Stratopolis” d’Annick Lobet.
C’est un jeu de tête à tête simple et malin.
Vous avez des tuiles en L. Chacune composée de 3 cases. Certaine sont noires, d’autres à votre couleur : rouge ou vert.
On commence par poser une tuile de début de jeu et chacun son tour, les joueurs vont en poser une.
L’objectif est d’avoir en fin de partie, la plus grande zone contiguë à sa couleur. Mais pas seulement, il faut en plus essayer d’aller le plus haut possible car cela multiplie le score !
Il est facile de comprendre comment faire sa zone de couleur façon dominos. Pour monter, il faut se poser sur des tuiles déjà posées mais vous devrez vous plier à quelques exigences. Par exemple, il faut impérativement chevaucher 2 tuiles.
Si vous désirez en savoir plus ou mieux vous rendre compte avec vos yeux et vos oreilles, voici une Tric Trac TV avec mademoiselle Mathilde et de l’empilement. Que rêver de mieux ? Oui je sais je fais un métier formidable.
“Stratopolis”
Un jeu d’Annick Lobet
Publié chez Gigamic
Pour 2 joueurs dès 8 ans
Tout public
Disponible dès là de maintenant de suite dans les 25€