[Siege][Stronghold second edition][The Siege of Jerusalem]
Un thème rare, le siège d’une forteresse
La bataille de Westerplatte, vue de chez nous est un évènement quelque peu inconnu. En Pologne, c’est un fait d’armes majeur de la seconde guerre mondiale, le symbole de la (courte) résistance polonaise à l’envahisseur allemand. Ce fut aussi l’élément déclencheur qui a amené à la création de “Stronghold”, la grosse nouveauté polonaise (on s’en serait douté) du salon d’Essen.
“Stronghold” est un jeu simulant un siège et au final, point de méchants nazis mais de bons vieux orcs, trolls et gobelins, un soupçon de magie et un gros chateau médiéval. Le jeu est asymétrique, l’attaquant ayant l’initiative tout au long de la partie, décidant du rythme des attaques et de leur préparation. De son côté, le défenseur doit en permanence s’adapter à ce que propose son adversaire. Le jeu est asymétrique est ceci est encore renforcé par les différentes actions que chacun peut faire. L’attaquant bénéficie de plus de 200 unités, une quantité contre une quarantaine à peine au défenseur. Heureusement, les murs de la forteresse sont épais ! Les choix sont nombreux pour les deux joueurs et il faudra un certain nombre de parties pour profiter pleinement de la bête.
La forteresse est composée de différents lieux, de tours, d’une barbacane (si le bélier est présent chez l’attaquant) et de murs. L’attaquant va avoir dix tours -et donc 10 assauts- pour pénétrer les défenses. La partie ne sera pas jouée pour autant car il faudra alors comparer le total de points de gloire des deux joueurs pour connaître le vainqueur. A Westerplatte, la citadelle était tombée mais l’Histoire a retenu l’exploit des défenseurs !
Chaque tour de jeu se divise en six phases, au cours desquelles l’attaquant va préparer son assaut. Il va d’abord récupérer des troupes fraiches puis pouvoir les assigner à la construction de machines ou d’équipement, il va pouvoir entraîner ses troupes, préparer des rituels magiques et, enfin, envoyer des troupes faire de la grimpette sur les murs de la forteresse. Durant chaque phase, les choix de l’attaquant vont prendre plus ou moins de temps à être mis en œuvre. Mieux il se prépare, plus de temps il passe. Ce temps profite au défenseur pour se préparer de son côté en construisant des canons, des pièges, pour renforcer ses défenses ou replacer ses troupes.
Le timing est un élément essentiel du jeu. La partie démarre doucement car il faut attendre d’avoir suffisamment de troupes pour obliger le défenseur à se disperser. Il va peut-être falloir mettre le paquet pour construire une machine plus rapidement en y consacrant des troupes plus aguerries. Troupes qui ne se retrouveront pas perchées sur une échelle cette fois-là. Durant la partie, il peut aussi zapper certaines phases pour réaliser une action spéciale jusqu’à la fin de la partie comme la Charge qui permet de recevoir plus de troupes mais plus aucune ressource. Tous à l’assaut ! Le genre d’action qu’on doit voir facilement arriver en fin de partie…
Les combats sont simples à résoudre. Il suffit de comparer la force des unités attaquantes à celle des défenseurs, mur par mur. Le perdant perd des unités dont la force égale la différence entre la puissance de l’attaque et celle de la défense. Si l’attaquant a un avantage tel que sa force est plus du double de celle du défenseur (toujours sur un mur donné) alors il réussit à détruire ce mur et à envahir la forteresse.
La partie s’arrête alors et on compare le total de points de Gloire des deux joueurs. Au début, l’attaquant en a 10 et à chaque tour, il doit en donner un au défenseur. En plus, il lui est possible d’en marquer d’autres au cours de la partie, en attaquant avec quatre trolls, par exemple, ou en sacrifiant plus de 12 gobelins. Le défenseur, lui, peut dépenser ses points pour profiter d’avantages spéciaux, souvent gagner du temps pour faire plus de choses à un moment particulièrement chaud.
Les phases de jeu sont représentées par une carte, ce qui modifie, d’une partie à l’autre, toutes les possibilités offertes à l’attaquant ce qui permet d’assurer une meilleure longévité au jeu, sans compter qu’il va bien falloir jouer une même configuration en aller-retour pour montrer à son adversaire qu’on peut faire bien mieux que lui !
Le jeu sera disponible pour Essen et quasi simultanément en français grâce aux bons soins de Iello. Et c’est une excellente initiative car il existe peu ou pas de jeux sur le sujet. Il faut remonter loin pour trouver trace d’autres comme “Siege of Jerusalem” chez Avalon Hill ou “Siege” dans la série Cry Havoc. “Stronghold” a pour lui une facilité d’accès (même si la règle pourrait décourager pas mal de monde), un thème plus accrocheur (si on aime les trolls et les orcs) et la possibilité d’y jouer aussi à trois ou quatre joueurs. En plus, pour ceux qui le précommanderont, ils obtiendront auprès de leurs boutiques un cd promotionnel de Crystal Viper, un groupe de heavy metal polonais.
> Un sujet du forum avec l’histiore du jeu en français
> Le court article de Wikipedia sur Westerplatte
> Le long article de Wikipedia sur Westerplatte mais en anglais
“Stronghold”
un jeu de Ignacy Trzewiczek
pour 2 à 4 joueurs
édité par Iello**
prix conseillé : 44€
disponible fin octobre